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L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat

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cHAPITre <strong>de</strong>Ux<br />

62<br />

d’accès aux services <strong>de</strong> base. Chacun <strong>de</strong> ces quartiers s’est vu<br />

allouer l’équivalent <strong>de</strong> US $900 000. Un processus participatif <strong>de</strong><br />

nature consultative a été mis en place pour que l’accent soit bien<br />

mis sur l’inclusion sociale. Le programme a déjà permis au Maroc<br />

<strong>de</strong> réduire <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiers (65 pour cent) la population <strong>de</strong>s taudis<br />

entre et 2010.<br />

Depuis les débuts du programme d’amélioration <strong>de</strong>s taudis, Al<br />

Omrane, l’organisme public spécialisé, y a joué un rôle majeur, en<br />

finançant la construction <strong>de</strong> l’habitat urbain bon marché à travers<br />

sa filiale <strong>de</strong> promotion immobilière. A cette occasion, l’organisme<br />

a contribué à la politique marocaine <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la pauvreté<br />

à travers l’intégration à ses projets urbains <strong>de</strong> zones d’activité<br />

économique pour les petites et moyennes entreprises. Ces projets<br />

sont <strong>de</strong> nature très diverse: relogement <strong>de</strong>s familles vivant dans <strong>de</strong>s<br />

abris <strong>de</strong> fortune (plus <strong>de</strong> 75 000 en 2007 et 2008); amélioration<br />

<strong>de</strong>s quartiers mal <strong>de</strong>sservis par les équipements collectifs; régularisation<br />

<strong>de</strong> la tenure foncière dans les établissements irréguliers; et<br />

l’aménagement <strong>de</strong> villes nouvelles et <strong>de</strong> zones d’expansion urbaine<br />

où une partie du foncier est consacrée à la construction d’habitat<br />

bon marché. De 2003 à 2009, Al Omrane a construit 724 000<br />

unités d’habitat pour un coût total <strong>de</strong> 35,9 milliards <strong>de</strong> dirhams<br />

(MAD) (soit US $4,6 milliards).<br />

La nouvelle stratégie d’investissement du Maroc pour la pério<strong>de</strong><br />

2008-2012 privilégie une plus forte participation du secteur privé<br />

grâce à <strong>de</strong>s incitations fiscales, ainsi que l’aménagement <strong>de</strong> projets<br />

rési<strong>de</strong>ntiels pour diverses catégories <strong>de</strong> revenu à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s<br />

travailleurs marocains expatriés. Al Omrane prévoit <strong>de</strong> construire<br />

30 000 unités d’habitat d’un prix <strong>de</strong> MAD140 000 (US $17 800);<br />

37 200 unités d’un prix <strong>de</strong> MAD250 000 (US $32 000) pour<br />

les ménages à revenus modérés; et 37 200 unités supplémentaires<br />

au prix du marché pour la péréquation <strong>de</strong>s prix avec les unités<br />

<strong>de</strong>stinées aux revenus faibles. Les unités les moins onéreuses sont<br />

une nouveauté qui <strong>de</strong>vrait être accessible aux ménages dont les<br />

revenus mensuels se situent entre MAD1 800 et 2 700 (US $229 à<br />

US $343) et seront réservés par priorité à ceux qui vivent dans un<br />

habitat vétuste ainsi qu’aux employés. Les acheteurs <strong>de</strong> ces unités<br />

auront droit à <strong>de</strong>s crédits-logement assortis du bénéfice du Fonds<br />

<strong>de</strong> garantie pour les revenus irréguliers et mo<strong>de</strong>stes (FOGARIM),<br />

qui a été créé en 2004 pour encourager les banques à accor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s<br />

prêts à long terme à ces <strong>de</strong>ux catégories. Le Fonds garantit les remboursements<br />

mensuels à concurrence <strong>de</strong> MAD1 500 (US $190).<br />

A la mi-2009, il avait déjà garanti un total <strong>de</strong> 48 000 prêts d’une<br />

valeur <strong>de</strong> sept milliards <strong>de</strong> dirhams (US $ 890 millions).<br />

En Tunisie, l’intervention directe <strong>de</strong>s pouvoirs publics dans la<br />

production <strong>de</strong> logements bon marché a notablement baissé ces<br />

<strong>de</strong>rnières années. Elle se faisait notamment par l’intermédiaire<br />

<strong>de</strong> la Société nationale immobilière tunisienne (SNIT), société<br />

publique indépendante dont la production a culminé à 15 000<br />

unités par an durant le 6e Plan (1982-86). En 2002, toutefois, ce<br />

nombre était tombé entre 1 000 et 1 500. Etant donné que le recensement<br />

<strong>de</strong> 2004 a établi que moins d’un pour cent <strong>de</strong> la population<br />

urbaine vivait dans un habitat non-conforme aux normes,<br />

les politiques publiques se sont réorientées vers l’amélioration <strong>de</strong>s<br />

infrastructures dans les quartiers populaires, 45 y compris l’éclairage<br />

public, la distribution d’eau et l’assainissement. La mise en œuvre<br />

<strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> rénovation est aux mains <strong>de</strong> l’Agence <strong>de</strong> réhabilitation<br />

et <strong>de</strong> rénovation urbaine (ARRU), qui <strong>de</strong>puis 2002 a investi<br />

plus <strong>de</strong> US $72 millions dans <strong>de</strong>s projets urbains qui ont amélioré<br />

les conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> 1,14 million <strong>de</strong> citadins.<br />

Ces politiques traduisent un revirement dans le rôle qu’avaient<br />

traditionnellement tenu les gouvernements d’Afrique du Nord dans<br />

les années 1970 et 1980, lorsque les programmes d’amélioration<br />

urbaine étaient <strong>de</strong> la seule responsabilité d’organismes publics<br />

spécialisés. Depuis le début <strong>de</strong> ce siècle, la différence a été <strong>de</strong><br />

plus en plus marquée entre la régularisation et la viabilisation par<br />

les autorités locales <strong>de</strong>s parcelles déjà aménagées, d’une part, et<br />

d’autre part la formation <strong>de</strong> réserves foncières viabilisées pour leur<br />

aménagement au profit d’un habitat <strong>de</strong>stiné à diverses catégories<br />

socio-économiques par <strong>de</strong>s organismes publics et parapublics et<br />

<strong>de</strong>s promoteurs privés, avec divers dispositifs <strong>de</strong> péréquation pour<br />

garantir la participation du secteur privé. Cette approche a permis<br />

<strong>de</strong> mobiliser les fonds publics en faveur d’une gamme <strong>de</strong> logements<br />

neufs, améliorés et peu onéreux, ce qui dans le même temps a<br />

pu entrainer la baisse du nombre <strong>de</strong>s populations vivant dans<br />

<strong>de</strong>s taudis, ou <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s ménages habitant <strong>de</strong>s établissements<br />

irréguliers en manque <strong>de</strong> services <strong>de</strong> base.<br />

s<br />

Casablanca, Maroc. ©rJ lerich/shutterstock

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