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L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat

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cHAPITre PreMIer<br />

16<br />

s<br />

Addis-Abéba, Ethiopie. ©Manoocher <strong>de</strong>ghati/irin<br />

humain selon la version 2009 <strong>de</strong> l’indice <strong>de</strong> développement humain<br />

élaboré par le PNUD. A l’heure actuelle, cette catégorie ne compte<br />

plus que 24 <strong>de</strong>s 182 pays classés, mais l’Ouganda et la Tanzanie<br />

se trouvent près du bas <strong>de</strong> la catégorie du développement humain<br />

moyen. Bien que certaines <strong>de</strong>s économies <strong>de</strong> ces pays aient affiché<br />

une certaine croissance ces <strong>de</strong>rnières années et que leurs capitales<br />

aient été les véritables épicentres <strong>de</strong> ce dynamisme – ce qui a peutêtre<br />

débouché sur l’accroissement <strong>de</strong>s inégalités économiques<br />

- les inégalités <strong>de</strong>s dépenses globales ont tendance à être moins<br />

importantes dans le contexte <strong>de</strong> pauvreté relative, malgré l’existence<br />

<strong>de</strong> petites élites riches.<br />

Les données <strong>de</strong> l’Ethiopie sont particulièrement intéressantes car<br />

elles permettent d’établir une comparaison directe entre Addis-Abéba,<br />

principale métropole et capitale du pays, et six villes provinciales. À<br />

l’exception <strong>de</strong> Dessie, les petits centres urbains ont tous <strong>de</strong>s niveaux<br />

mo<strong>de</strong>stes d’inégalités basées sur la consommation, tandis que le<br />

coefficient d’Addis-Abéba qui est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,56 est très élevé.<br />

Cela reflète la primauté <strong>de</strong> la ville, qui a servi à attirer <strong>de</strong> plus en<br />

plus <strong>de</strong> migrants et <strong>de</strong> personnes déplacées. A titre <strong>de</strong> capitale <strong>de</strong><br />

l’Ethiopie et <strong>de</strong> siège <strong>de</strong> diverses organisations internationales et <strong>de</strong><br />

la plupart d’entreprises commerciales et industrielles, Addis-Abéba<br />

a été le pivot <strong>de</strong> plusieurs constructions et a connu une expansion<br />

<strong>de</strong> ses infrastructures qui a entraîné un afflux d’investissements<br />

étrangers <strong>de</strong>puis la libéralisation <strong>de</strong> l’économie au début <strong>de</strong>s années<br />

1990. La libéralisation elle-même a généré une inflation considérable<br />

<strong>de</strong>s prix qui a touché aussi bien les <strong>de</strong>nrées alimentaires et les autres<br />

produits <strong>de</strong> première nécessité absolument indispensables dans la<br />

vie quotidienne que les loyers immobiliers dans une situation où<br />

la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> logements excè<strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> couverture locale.<br />

Les données comparatives ten<strong>de</strong>nt en effet à montrer que s’agissant<br />

d’Addis-Abéba, le coefficient Gini en matière <strong>de</strong> consommation<br />

a nettement augmenté <strong>de</strong> 24 pour cent au courant <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong><br />

comprise entre 2000 et 2003, tandis qu’au courant <strong>de</strong> la même<br />

pério<strong>de</strong>, les villes <strong>de</strong> Dessie et Dire Dawa n’ont connu que <strong>de</strong>s<br />

augmentations <strong>de</strong> 11 et 8 pour cent respectivement. Les villes<br />

d’Awassa, <strong>de</strong> Bahir Dar et <strong>de</strong> Jimma, en revanche, ont connu <strong>de</strong>s<br />

baisses importantes <strong>de</strong>s inégalités <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong> 1994 à 2000,<br />

à la suite <strong>de</strong> l’amélioration <strong>de</strong> l’accès aux infrastructures sociales et<br />

physiques et à différents services.<br />

Depuis la fin <strong>de</strong> la guerre civile au Mozambique au début <strong>de</strong>s<br />

années 1990, le pays a connu une croissance économique rapi<strong>de</strong> dont<br />

la principale bénéficiaire a été la capitale Maputo. Cette performance<br />

euphorique a donné lieu à une augmentation <strong>de</strong>s inégalités à raison<br />

<strong>de</strong> 18 pour cent au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 1996-2003 (SWCR 2010).<br />

La fourchette <strong>de</strong>s coefficients Gini basés sur le revenu, selon ce<br />

qui ressort <strong>de</strong> la lecture du Tableau 1.2.b, est beaucoup plus large<br />

que les données sur la consommation correspondante, partant<br />

<strong>de</strong> celui <strong>de</strong> Pointe-Noire (République du Congo) <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong><br />

0,39), à celui <strong>de</strong> Buffalo City (East London) et Johannesburg en<br />

République Sud-africaine qui est <strong>de</strong> 0,75. En effet, toutes les villes<br />

sud-africaines figurant dans le Tableau ont <strong>de</strong>s coefficients basés sur<br />

le revenu supérieurs à 0,70, à l’exception <strong>de</strong> celui du Cap qui est <strong>de</strong><br />

l’ordre <strong>de</strong> 0,67. Cet écart reflète l’héritage <strong>de</strong>s disparités fondées sur<br />

l’appartenance raciale et dont l’application était courante dans les<br />

salaires, les prestations sociales et les investissements sociaux durant<br />

la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’apartheid dans l’économie les plus sophistiquée du<br />

Continent. Ces inégalités sont légèrement inférieures à celles <strong>de</strong><br />

la fin <strong>de</strong>s années 1990 en raison <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> redistribution<br />

<strong>de</strong>s investissements sociaux adoptées et mises en œuvre par les<br />

gouvernements successifs du régime postapartheid, qui ont<br />

étendu ces réformes sociales aux pensions <strong>de</strong> retraite et aux autres<br />

prestations d’ai<strong>de</strong> sociale, aux salaires minimum et aux allocations<br />

relatives à la consommation gratuite <strong>de</strong> l’eau. Cependant, ces fortes<br />

inégalités posent encore d’importants défis à la stabilité sociale et<br />

politique. En effet, la pression populaire pour la redistribution<br />

accélérée <strong>de</strong>s richesses monte <strong>de</strong> plus en plus, comme tentera<br />

<strong>de</strong> l’expliquer, dans le chapitre 6, l’exemple <strong>de</strong>s allocations<br />

relatives à la consommation gratuite <strong>de</strong> l’eau en Afrique du Sud.<br />

Lagos, la principale métropole du Nigéria est également caractérisée<br />

par <strong>de</strong> fortes inégalités sociales, par la pauvreté généralisée au<br />

milieu d’impressionnantes richesses et par la corruption dans le<br />

plus grand pays producteur <strong>de</strong> pétrole d’Afrique. Son coefficient<br />

Gini qui est <strong>de</strong> l’ordre À 0,61, son coefficient Gini est supérieur à<br />

celui d’Addis-Abéba, ce qui illustre la remarque faite ci-<strong>de</strong>ssus sur la<br />

relation entre les coefficients Gini basés sur les variables respectives.<br />

Les coefficients basés sur le revenu sont sujets à <strong>de</strong>s changements<br />

rapi<strong>de</strong>s. Le coefficient Gini pour la ville d’Abidjan, par exemple,<br />

a augmenté <strong>de</strong> 21 pour cent entre 2002 et 2008. Cela reflète les<br />

effets combinés <strong>de</strong> la guerre civile <strong>de</strong>s perturbations économiques<br />

et <strong>de</strong>s déplacements <strong>de</strong>s populations qu’elle a entraînés 8 .<br />

Dimensions <strong>de</strong>s Multiples Privations en Milieu<br />

Urbain<br />

La polarisation économique est étroitement liée à <strong>de</strong>s inégalités<br />

dans la satisfaction <strong>de</strong>s besoins. Ces inégalités sont fondamentalement<br />

perceptibles dans l’accès à un logement adéquat, à l’eau potable et<br />

à l’assainissement (y compris l’enlèvement <strong>de</strong>s déchets soli<strong>de</strong>s et

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