L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat

agglomérations urbaines,, tout en désenclavant de nombreuses villes
secondaires, des villages et des zones rurales le long de son passage, et
en desservant environ cinq millions de personnes supplémentaires.
La plupart des villes le long de ce projet de réseau routier d’Afrique
centrale sont situées sur la côte atlantique et comportent des installations
portuaires, tandis que la méga-région urbaine de Brazzaville-
Kinshasa dispose de ports le long du fleuve Congo. La plupart de
ces villes sont dotées d’imposantes installations portuaires dans leurs
pays respectifs et jouent, par conséquent, un rôle important dans
le développement économique national. Les interconnexions entre
ces principaux pôles économiques renforceraient considérablement
le potentiel d’intégration régionale par le biais des réductions de
coûts relatifs à logistique et augmenteraient les flux commerciaux
et de main d’œuvre, y compris la perspective de développer
certains des ports nationaux qui auront une envergure régionale.
Afin de réduire les gaz à effet de serre provenant du transport routier,
tout en facilitant les échanges et les mouvements transfrontaliers
de personnes entre la République Centrafricaine, le Congo et la
République Démocratique du Congo, les villes de la sous-région
devraient également développer le transport en vrac le long des
voies navigables transfrontalières, telles que les fleuves Congo et
Oubangui: cela pourrait inclure des liens entre Brazzaville-Kinshasa
et Mbandaka, Lisala et Kisangani en République Démocratique du
Congo, ce qui les rendrait beaucoup plus intense que leur volume
actuel. La même chose s›applique à Brazzaville-Kinshasa, Bangui
et Bangassou (République Centrafricaine) sur le fleuve Oubangui.
Toutefois, si la coopération transnationale et régionale entre les villes
le long de ces nouveaux corridors logistiques doit être renforcée,
la construction de grands axes routiers ne sera pas suffisante. Les
gouvernements de la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale
(CEEAC) doivent être plus déterminés dans leur action et utiliser la
coopération régionale pour stimuler le développement économique
et social dans leurs villes, en les transformant en moteurs de la
croissance nationale et régionale. Les flux transfrontaliers harmonieux
exigeront également la mise en place d’un degré important de
réglementation, si ce n’est que pour contrôler les opérations
transfrontalières actuelles, non négligeables, illégales ou frauduleuses.
Le financement de la Banque Africaine de Développement a permis
aux gouvernements du Congo et de la République Démocratique
du Congo de résoudre les questions transfrontalières, telles que
l›amélioration des relations commerciales, parmi bien d’autres,
entre Kinshasa et Brazzaville. Des initiatives similaires sont
requises d’urgence le long d’autres sections du projet de réseau
routier régional. L’exemple de la méga-région urbaine de Kinshasa-
Brazzaville met en évidence le potentiel de la coopération régionale
aux fins de renforcement des intérêts mutuels et d’amélioration
des relations économiques, financières, commerciales et
migratoires. Le renforcement effectif de la coopération régionale
entre les Etats membres de la CEEAC serait également une étape
importante vers l’accélération du développement économique
et social au profit de quelque 25 millions de personnes le
long de ce projet de principal corridor de transport régional.
Régions urbaines
Les régions urbaines se composent de vastes territoires urbanisés
constitués d’une ou de plusieurs régions métropolitaines et des
villes, des villages et des zones rurales environnants présentant des
degrés élevés et intenses d’interaction quotidienne. Dans les régions
urbaines, activités économiques et bien d’autres vont au-delà des
limites de la principale ville métropolitaine et impliquent plusieurs
petites municipalités environnantes, dans la mesure où en termes
économiques, infrastructurels et autres, la région urbaine pourrait
être considérée comme une seule structure urbaine complexe. .
Comme cela arrive ailleurs dans le monde où l’urbanisation s’étend
rapidement, de nombreuses villes d’Afrique centrale connaissent à
l’heure actuelle une importante expansion territoriale. Cette expansion
s’effectue, la plupart du temps, de manière spontanée, au-delà de
toute forme de contrôle par les pouvoirs publics, en raison du fait que
les villes dépassent leurs propres limites administratives et empiètent
sur les zones rurales de l’arrière-pays, et absorbent, dans ce processus,
les villages, les villes et les villes charnières situées dans leur trajectoire
de croissance. Dans ces processus spatiaux de croissance urbaine, les
habitats fusionnent physiquement et économiquement, et créent
de grandes agglomérations, et de nouvelles configurations spatiales.
La plupart des villes d’Afrique centrale, en particulier les capitales
nationales, ont été créées ou se sont considérablement développées
durant la période coloniale à titre de centres administratifs et
commerciaux. A cette époque, elles étaient beaucoup plus petites,
comme en témoignent certaines cartes/photos datant de l’époque
où elles ont été crées. Si les gouvernements d›Afrique centrale et
les autorités locales continuent en grande partie à se croiser les bras
face à l›expansion ininterrompue des capitales et d›autres villes, les
conséquences spatiales, sociales et de la mobilité finiront par devenir
hautement indésirables. Les priorités de financement devraient être
réévaluées. Les interventions urbaines urgemment nécessaires et les
réformes institutionnelles en faveur de la gouvernance intégrée, à
l’échelle régionale la gouvernance urbaine à l›échelle régionale
deviendront de plus en plus irréalisables au fur et à mesure de leur
TABLEAU 5.11: les villes auX tauX de croissances éventuels les Plus raPides d’aFriQue centrale, 2010-2020*
Pays
villes 2010* 2020* 2010-20*
Population (métropole) (par 1.000) changement (%)
Angola Luanda 4,772 7,080 48.4
Cameroun douala 2,125 2,815 32.5
Cameroun Yaoundé 1,801 2,392 32.8
R.d. Congo Kinshasa 8,754 12,788 46.1
R d. Congo Mbuji-Mayi 1,488 2,232 50.0
R. d. .Congo Lubumbashi 1,543 2,304 49.3
Congo Brazzaville 1,292 1,703 31.8
*Projections
Source: WUP 2009
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