L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat
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cHAPITre QUATre<br />
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du Rwanda. Les droits administratifs, s’ajoutant aux taux et aux<br />
métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la taxation foncière, sont trop onéreux et trop pesants<br />
pour que les marchés officiels s’adaptent facilement aux réalités du<br />
terrain. Cette situation prive, <strong>de</strong> fait, les pouvoirs publics <strong>de</strong>s recettes<br />
potentiellement très importantes qui leur reviendraient si la majorité<br />
<strong>de</strong> la population urbaine du Rwanda trouvait les marchés officiels<br />
abordables et pratiques au lieu <strong>de</strong> recourir aux canaux informels pour<br />
accé<strong>de</strong>r au foncier.<br />
Formes et Nouvelles Configurations Urbaines<br />
L’augmentation <strong>de</strong>s populations urbaines se traduit inévitablement<br />
par certaines transformations dans la morphologie <strong>de</strong>s villes. Ces<br />
évolutions dans leur expansion territoriale se font normalement au<br />
moyen <strong>de</strong>s plans d’urbanisme, du zonage, <strong>de</strong>s règles d’utilisation <strong>de</strong>s<br />
sols et <strong>de</strong>s lotissements qui s’ensuivent. Toutefois, la réalité du terrain<br />
est souvent tout autre en Afrique <strong>de</strong> l’Est. Cela tient, entre autres, au<br />
manque <strong>de</strong> ressources financières et institutionnelles, qui se trouvent<br />
à la fois contraintes par l’étroitesse relative <strong>de</strong>s limites territoriales et<br />
dépassées par l’ampleur et le rythme <strong>de</strong> l’expansion démographique.<br />
Rares sont les responsables urbains en Afrique <strong>de</strong> l’Est qui se trouvent<br />
en mesure <strong>de</strong> maîtriser l’expansion territoriale <strong>de</strong>s villes. L’étalement<br />
incontrôlé dû aux zones <strong>de</strong> peuplement informelles en l’absence <strong>de</strong><br />
toute directive ou contrainte <strong>de</strong>s pouvoirs publics est une réalité que<br />
partagent bien <strong>de</strong>s villes d’Afrique <strong>de</strong> l’Est. Au lieu <strong>de</strong> permettre<br />
sans le dire un étalement sans contraintes, les responsables <strong>de</strong><br />
l’aménagement et <strong>de</strong> l’urbanisme feraient mieux <strong>de</strong> promouvoir <strong>de</strong>s<br />
s<br />
Asmara, en Erythrée. ©stefan boness/Panos Pictures<br />
types d’établissement resserrés, qui permettraient <strong>de</strong> tirer avantage<br />
<strong>de</strong>s économies d’agglomération qui résultent <strong>de</strong> l’abaissement<br />
<strong>de</strong>s coûts par tête <strong>de</strong> l’extension <strong>de</strong>s équipements collectifs, d’une<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> réduite <strong>de</strong> transports en commun et <strong>de</strong> villes mieux<br />
et plus efficacement structurées. Les quelques paragraphes qui<br />
suivent se concentrent sur les liens entre marchés fonciers, formes<br />
et configurations urbaines dans quelques villes d’Afrique <strong>de</strong> l’Est.<br />
Addis-Abéba<br />
Addis-Abéba est une ville dominante qui compte plus <strong>de</strong> 3,5<br />
millions d’habitants. Ce chiffre est 14 fois supérieur à la population<br />
<strong>de</strong> Dire Dawa, <strong>de</strong>uxième ville d’Ethiopie. Addis-Abéba s’étale en<br />
profitant <strong>de</strong> faibles restrictions à l’utilisation <strong>de</strong>s sols et d’une forte<br />
dépendance à l’égard d’un seul mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport, les autobus. La<br />
superficie <strong>de</strong> l’agglomération a plus que doublé entre 1984 et 2010,<br />
passant <strong>de</strong> 224 km² à 540 km². Toutefois, ces chiffres ne prennent<br />
en compte que la capitale dans ses limites officielles, en excluant<br />
toute expansion territoriale au-<strong>de</strong>là. Addis-Abéba fut autrefois<br />
renommée pour son homogénéité économique et sociale, qui voyait<br />
coexister côte à côte diverses catégories d’habitants. Plus récemment,<br />
pourtant, la fragmentation urbaine est <strong>de</strong>venue plus évi<strong>de</strong>nte avec<br />
la prolifération <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nces protégées comme Hayat, Sunshine,<br />
Shola, <strong>Habitat</strong> New Flower, Ropack, etc. L’étalement incontrôlé<br />
fragmente encore davantage l’espace matériel et social et accentue les<br />
lignes <strong>de</strong> démarcation intra-urbaines.<br />
La maîtrise <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s sols étant réduite et l’étalement<br />
urbain plutôt important, la morphologie <strong>de</strong> la capitale éthiopienne