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L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat

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cHAPITre QUATre<br />

138<br />

du Rwanda. Les droits administratifs, s’ajoutant aux taux et aux<br />

métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la taxation foncière, sont trop onéreux et trop pesants<br />

pour que les marchés officiels s’adaptent facilement aux réalités du<br />

terrain. Cette situation prive, <strong>de</strong> fait, les pouvoirs publics <strong>de</strong>s recettes<br />

potentiellement très importantes qui leur reviendraient si la majorité<br />

<strong>de</strong> la population urbaine du Rwanda trouvait les marchés officiels<br />

abordables et pratiques au lieu <strong>de</strong> recourir aux canaux informels pour<br />

accé<strong>de</strong>r au foncier.<br />

Formes et Nouvelles Configurations Urbaines<br />

L’augmentation <strong>de</strong>s populations urbaines se traduit inévitablement<br />

par certaines transformations dans la morphologie <strong>de</strong>s villes. Ces<br />

évolutions dans leur expansion territoriale se font normalement au<br />

moyen <strong>de</strong>s plans d’urbanisme, du zonage, <strong>de</strong>s règles d’utilisation <strong>de</strong>s<br />

sols et <strong>de</strong>s lotissements qui s’ensuivent. Toutefois, la réalité du terrain<br />

est souvent tout autre en Afrique <strong>de</strong> l’Est. Cela tient, entre autres, au<br />

manque <strong>de</strong> ressources financières et institutionnelles, qui se trouvent<br />

à la fois contraintes par l’étroitesse relative <strong>de</strong>s limites territoriales et<br />

dépassées par l’ampleur et le rythme <strong>de</strong> l’expansion démographique.<br />

Rares sont les responsables urbains en Afrique <strong>de</strong> l’Est qui se trouvent<br />

en mesure <strong>de</strong> maîtriser l’expansion territoriale <strong>de</strong>s villes. L’étalement<br />

incontrôlé dû aux zones <strong>de</strong> peuplement informelles en l’absence <strong>de</strong><br />

toute directive ou contrainte <strong>de</strong>s pouvoirs publics est une réalité que<br />

partagent bien <strong>de</strong>s villes d’Afrique <strong>de</strong> l’Est. Au lieu <strong>de</strong> permettre<br />

sans le dire un étalement sans contraintes, les responsables <strong>de</strong><br />

l’aménagement et <strong>de</strong> l’urbanisme feraient mieux <strong>de</strong> promouvoir <strong>de</strong>s<br />

s<br />

Asmara, en Erythrée. ©stefan boness/Panos Pictures<br />

types d’établissement resserrés, qui permettraient <strong>de</strong> tirer avantage<br />

<strong>de</strong>s économies d’agglomération qui résultent <strong>de</strong> l’abaissement<br />

<strong>de</strong>s coûts par tête <strong>de</strong> l’extension <strong>de</strong>s équipements collectifs, d’une<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> réduite <strong>de</strong> transports en commun et <strong>de</strong> villes mieux<br />

et plus efficacement structurées. Les quelques paragraphes qui<br />

suivent se concentrent sur les liens entre marchés fonciers, formes<br />

et configurations urbaines dans quelques villes d’Afrique <strong>de</strong> l’Est.<br />

Addis-Abéba<br />

Addis-Abéba est une ville dominante qui compte plus <strong>de</strong> 3,5<br />

millions d’habitants. Ce chiffre est 14 fois supérieur à la population<br />

<strong>de</strong> Dire Dawa, <strong>de</strong>uxième ville d’Ethiopie. Addis-Abéba s’étale en<br />

profitant <strong>de</strong> faibles restrictions à l’utilisation <strong>de</strong>s sols et d’une forte<br />

dépendance à l’égard d’un seul mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport, les autobus. La<br />

superficie <strong>de</strong> l’agglomération a plus que doublé entre 1984 et 2010,<br />

passant <strong>de</strong> 224 km² à 540 km². Toutefois, ces chiffres ne prennent<br />

en compte que la capitale dans ses limites officielles, en excluant<br />

toute expansion territoriale au-<strong>de</strong>là. Addis-Abéba fut autrefois<br />

renommée pour son homogénéité économique et sociale, qui voyait<br />

coexister côte à côte diverses catégories d’habitants. Plus récemment,<br />

pourtant, la fragmentation urbaine est <strong>de</strong>venue plus évi<strong>de</strong>nte avec<br />

la prolifération <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nces protégées comme Hayat, Sunshine,<br />

Shola, <strong>Habitat</strong> New Flower, Ropack, etc. L’étalement incontrôlé<br />

fragmente encore davantage l’espace matériel et social et accentue les<br />

lignes <strong>de</strong> démarcation intra-urbaines.<br />

La maîtrise <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s sols étant réduite et l’étalement<br />

urbain plutôt important, la morphologie <strong>de</strong> la capitale éthiopienne

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