L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat

joué un rôle déterminant dans la rapide croissance démographique
en milieu urbain (Voir les tableaux 5.4 et 5.5).
Il convient toutefois de signaler que la facilité et la rapidité avec
lesquelles les populations se déplacent constamment dans la sousrégion
tendent à compromettre, dans une certaine mesure, la fiabilité
des statistiques urbaines, à défaut de la disponibilité des données
de recensement récentes. L’acquisition des données démographiques
bien précises est un véritable défi dans la plupart des villes de
l’Afrique centrale, en raison du fait que dans certains pays, il ne
s’est tenu aucun recensement depuis des décennies et que beaucoup
de municipalités ne se préoccupent pas de constituer leurs propres
base de données démographiques. Par ailleurs, de telles données
sont souvent contradictoires et sont systématiquement différentes
d’une source à l’autre, partant du fait que les chiffres avancées par
l’administration publique pèchent souvent par défaut de précision
et d’intégralité. En République Démocratique du Congo, par
exemple, aucun recensement des populations n’a été organisé depuis
25 ans et les données concernant les agglomérations urbaines du
genre Kinshasa, Mbuji-Mayi et Kananga sont souvent de simples
supputations d’experts. S’agissant de Kinshasa, la Division du
Département des Affaires Economiques et Sociales des Nations Unies
(ECOSOC) chargée de la Population attribue le chiffre de 8,754
millions d’habitants à la capitale de la République Démocratique du
Congo, contre les 10 millions d’habitants, au moins, figurant dans les
estimations de la Banque Africaine de Développement. En dehors de
la différence des chiffres, la définition même de la zone urbaine varie
d’un pays à l’autre, ce qui tend à compliquer la comparaison entre les
différentes populations urbaines de la sous-région. Dans le présent
rapport, les données qui serviront fréquemment d’éléments d’appui
s
Yaoundé, Cameroun. ©david Hecht /irin
TABLEAU 5.3: villes d’aFriQue centrale coMPtant Plus de
750.000 Habitants en 2010 (ProJections)
Pays ville Population
indice
de primauté
Angola Luanda 4,772,000 4.62
Angola Huambo 1,034,000 ---
Cameroun douala 2,125,000 1.17
Cameroun Yaoundé 1,801,000 ---
Tchad N’djamena 829,000 ---
République démocratique
du Congo
Kinshasa 8,754,000 5.6
République démocratique
du Congo
Mbuji-Mayi 1,488,000 ---
République démocratique
du Congo
Lubumbashi 1,543,000 ---
République démocratique
du Congo
Kananga 878,000 ---
République démocratique
du Congo
Kisangani 812,000 ---
République du Congo Brazzaville 1,292,000 16.37
Source: PUM 2009
TABLEAU 5.4: evolution coMParée des tauX de Fécondité en
aFriQue centrale et sub-saHarienne
Période
taux de fécondité totale
(nombre d’enfants par femme)
afrique centrale afrique sub-saharienne
2000-2005 6.22 5.41
2005-2010* 5.67 5.08
2010-2015* 5.18 4.66
2015-2020* 4.66 4.20
2020-2025* 4.15 3.77
2025-2030* 3.68 3.40
*Projections
Source: PUM 2009
de notre analyse seront, le cas échéant, celles du Département des
Affaires Economiques et Sociales des Nations Unies (ECOSOC).
Durant les 5 dernières années, la croissance démographique a été
d’une rapidité impressionnante en milieu urbain dans chacun des
pays de la sous-région. Dans les pays où, en 2010, les agglomérations
urbaines comptent plus d’habitants que les campagnes, le facteur
d’excès a été d’au moins 1,6, alors que dans les pays où ce sont plutôt
les populations rurales qui prédominent, ce facteur est beaucoup
plus faible, comme en témoignent les données disponibles sur la
Guinée Equatoriale (1,1), la République Centrafricaine (1,2) et le
Congo (1,3).
La projection des taux de croissance démographique interdécennie
en milieu urbain entre 2010 et 2050 demeure à la hausse,
en dépit du ralentissement de la tendance qui reflète la transition
actuellement en cours dans les zones urbaines en Afrique Centrale.
Dans ces pays, lorsque la population est déjà majoritairement
urbaine, la tendance démographique accuse un ralentissement
(tantôt en raison du fait que le rythme de l’exode rural et d’autres
types de migration a diminué ou s’est arrêté, tantôt parce que les
rythmes de naissance et de décès ont baissé, ou les deux- voir le
tableau ci-dessous), alors que dans d’autres pays, la croissance est
L’éTAT des VILLes d’AFrIQUe ceNTrALe
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