L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat
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cHAPITre cINQ<br />
168<br />
5.2<br />
Géographie économique<br />
<strong>de</strong>s Bidonvilles<br />
Revenu et Consommation: Coefficients <strong>de</strong> Gini<br />
La répartition équilibrée du revenu est importante pour le<br />
développement durable, car elle convertit les ménages les moins<br />
nantis en consommateurs effectifs et encourage la cohésion sociale ;<br />
elle est en mesure <strong>de</strong> réduire l’ampleur <strong>de</strong> la pauvreté et agit sur la<br />
santé <strong>de</strong>s populations 5 . En dépit <strong>de</strong> la rareté <strong>de</strong>s informations sur le<br />
revenu <strong>de</strong>s villes d’Afrique centrale, les données disponibles suggèrent<br />
que la répartition du revenu est inégale, tant dans la sous-région que<br />
dans chacun <strong>de</strong>s pays. Les inégalités <strong>de</strong> revenu en milieu urbain<br />
augmentent au jour le jour et le fossé entre riches et pauvres n’arrête<br />
pas <strong>de</strong> s’élargir. En raison du fait que les étu<strong>de</strong>s sur les inégalités <strong>de</strong><br />
revenu et <strong>de</strong> consommation sont principalement menées et évaluées<br />
sur une base nationale, la présente section analyse les inégalités <strong>de</strong><br />
revenu et <strong>de</strong> consommation en milieu urbain prévalant dans certaines<br />
villes (principalement les capitales) d’Afrique centrale sur la base<br />
<strong>de</strong>s données compilées par l’Observatoire Mondial Urbain (OMU)<br />
<strong>de</strong> l’ONU-HABITAT. Les données relatives aux villes telles que<br />
Luanda, Malabo, N’Djamena et São Tomé ne sont pas disponibles.<br />
S’agissant <strong>de</strong> Luanda et N’Djamena, les données nationales sont, par<br />
contre, celles qui ont été utilisées.<br />
Certains pays d’Afrique centrale se caractérisent par <strong>de</strong>s<br />
coefficients <strong>de</strong> Gini basés sur <strong>de</strong>s revenus élevés (voir le tableau<br />
5.8), ce qui implique que le revenu national et la richesse nationale<br />
sont mal partagés, et que <strong>de</strong>s pans entiers <strong>de</strong> la population vivent<br />
avec <strong>de</strong>s revenus très bas et un niveau <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s plus<br />
faibles. Les villes ne peuvent pas se développer et fonctionner<br />
<strong>de</strong> manière optimale si un petit groupe confisque la plupart <strong>de</strong>s<br />
ressources et <strong>de</strong>s opportunités, contre la majorité <strong>de</strong> la population<br />
totalement démunie et marginalisée.<br />
s<br />
Luanda, Angola. ©nathan Holland/shutterstock<br />
L’Angola est le pays où, sur l’ensemble du territoire, le coefficient <strong>de</strong><br />
Gini basé sur le revenu est le plus élevé, et cumulativement, le pays<br />
le plus inégalitaire <strong>de</strong> la sous-région dans presque toutes les sphères<br />
<strong>de</strong> la vie. Ces disparités se reflètent dans la répartition du revenu<br />
et dans l’accès à l’éducation, à l’eau potable, à l’assainissement, aux<br />
soins <strong>de</strong> santé, à l’électricité, au logement décent et aux terrains<br />
urbains. Compte tenu <strong>de</strong>s immenses ressources pétrolières <strong>de</strong><br />
l’Angola, leur répartition équitable constitue vraisemblablement<br />
un problème majeur. Les coefficients fondés sur le revenu sont<br />
également élevés à Brazzaville, Libreville et Yaoundé.<br />
La répartition équitable <strong>de</strong> la richesse et la réalisation <strong>de</strong>s objectifs<br />
sociaux sont <strong>de</strong>s éléments essentiels du développement et <strong>de</strong><br />
la bonne gouvernance, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la croissance économique<br />
proprement dite 10 . Les inégalités en milieu urbain qui prévalent au<br />
Cameroun, au Congo, en République Démocratique du Congo<br />
et au Gabon sont nettes, tandis que les problèmes économiques<br />
et financiers auxquels le Tchad, la République Centrafricaine, la<br />
République Démocratique du Congo, le Congo et São Tomé e<br />
Príncipe sont confrontés, aggravés par les nombreuses guerres civiles<br />
qu’ils ont connues au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières décennies, ont tous<br />
eu <strong>de</strong>s répercussions énormes, néanmoins inégales sur les habitu<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s différents segments <strong>de</strong> la population. Dans<br />
la sous-région, l’écart <strong>de</strong> revenu entre riches et pauvres s’est creusé<br />
davantage <strong>de</strong>puis le milieu <strong>de</strong>s années 1980 en raison: (a) <strong>de</strong> la<br />
réduction <strong>de</strong>s dépenses du secteur public, (b) <strong>de</strong>s licenciements<br />
dans le secteur privé en raison <strong>de</strong> la baisse <strong>de</strong>s investissements<br />
étrangers, (c) <strong>de</strong> l’effondrement <strong>de</strong>s secteurs agricole et industriel, et<br />
(d) <strong>de</strong> la baisse <strong>de</strong>s revenus d’exportation 11 .<br />
L’inégalité <strong>de</strong>s revenus a contraint <strong>de</strong> nombreux ménages à procé<strong>de</strong>r<br />
à la réduction draconienne <strong>de</strong> la consommation, <strong>de</strong>s dépenses