L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat
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difficile <strong>de</strong> réinventer la ville et <strong>de</strong> répondre <strong>de</strong> manière équitable<br />
aux besoins <strong>de</strong>s citadins.<br />
Le changement climatique fait partie <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> catégorie<br />
<strong>de</strong> choc systémique qui comporte en milieu urbain <strong>de</strong>s effets prévus<br />
inégalés dans une perspective allant du court au long terme. Le<br />
changement climatique comporte <strong>de</strong>ux volets complémentaires:<br />
(a) la fréquence et la gravité croissantes <strong>de</strong>s phénomènes<br />
météorologiques extrêmes <strong>de</strong> courtes durées (par exemple, les<br />
ouragans, tempêtes, vagues <strong>de</strong> chaleur) ; et (b) <strong>de</strong>s changements<br />
à évolution lente qui sont semi-permanents ou permanents (par<br />
exemple l’élévation du niveau <strong>de</strong> la mer, la baisse <strong>de</strong>s nappes<br />
phréatiques ou la désertification). Malgré le fait que la contribution<br />
du Continent en émissions mondiales <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre soit <strong>de</strong><br />
l’ordre <strong>de</strong> 4 à 5 pour cent, le 4 ème Rapport d’Evaluation du Groupe<br />
d’Experts Intergouvernemental sur le Changement Climatique<br />
publié en 2007 4 a prédit que l’Afrique connaîtra certains <strong>de</strong>s effets<br />
les plus graves du changement climatique. En 2009, le Continent a<br />
en effet vécu <strong>de</strong>s événements extrêmes dans différentes régions, au<br />
nombre <strong>de</strong>squels les inondations dans le désert <strong>de</strong> Namibie (dont<br />
certaines parties n’avaient pas vu <strong>de</strong> pluie <strong>de</strong>puis plusieurs années)<br />
et les gran<strong>de</strong>s famines liées à la sécheresse en Afrique orientale. Ces<br />
inondations et ces famines peuvent être liées au phénomène El Niño,<br />
mais pourraient plus probablement être imputables à une tendance à<br />
long terme compatible avec le changement climatique.<br />
La combinaison particulière <strong>de</strong>s effets variera en fonction <strong>de</strong> la<br />
latitu<strong>de</strong>, <strong>de</strong> la région et <strong>de</strong>s conditions prévalant entre les zones<br />
côtières et les régions intérieures. Les zones côtières sont susceptibles<br />
<strong>de</strong> connaître <strong>de</strong>s tempêtes, l’élévation du niveau <strong>de</strong> la mer et les<br />
inondations <strong>de</strong> plus en plus fréquentes ainsi que les inondations<br />
(semi-) permanentes <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> basse altitu<strong>de</strong>. De nombreux<br />
investissements <strong>de</strong>s villes côtières d’une importance stratégique<br />
du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’économie nationale, tels que les ports, les<br />
infrastructures ferroviaires et routières, les zones industrielles, les<br />
zones récréatives et <strong>de</strong> loisirs ou les zones rési<strong>de</strong>ntielles, sont sous la<br />
menace du changement climatique. En outre, les aquifères côtiers -<br />
s<br />
Les fameuses «défenses» <strong>de</strong> la ville portuaire <strong>de</strong> Mombasa au Kenya. ©sandro senn<br />
sur lesquelles ces zones urbaines dépen<strong>de</strong>nt souvent pour une part<br />
importante <strong>de</strong> leur approvisionnement en eau douce - subiront<br />
une salinisation progressive consécutive à la pénétration d’eau salée<br />
du fait <strong>de</strong>s inondations ou aux inondations. Dans certains cas,<br />
d’importantes zones agricoles censées approvisionner les villes en<br />
<strong>de</strong>nrées alimentaires subiront un sort semblable. Les villes situées<br />
sur les lagunes, les estuaires, les <strong>de</strong>ltas ou les embouchures <strong>de</strong>s grands<br />
fleuves – à l’instar d’Alexandrie, <strong>de</strong> Cotonou, <strong>de</strong> Dar es Salaam, <strong>de</strong><br />
Lagos, <strong>de</strong> Maputo et <strong>de</strong> Mombasa qui constituent <strong>de</strong> bons exemples<br />
- sont particulièrement vulnérables, tout comme la région <strong>de</strong> Cape<br />
Flats <strong>de</strong> la métropole du Cap. 5<br />
Pour les villes intérieures, les principaux défis à relever dans la<br />
plupart <strong>de</strong>s cas pourraient être l’augmentation <strong>de</strong>s températures<br />
ambiantes et la fréquence répétée <strong>de</strong>s vagues <strong>de</strong> chaleur, conduisant à<br />
<strong>de</strong>s effets plus importants d’îlots <strong>de</strong> chaleur peut-être la détérioration<br />
<strong>de</strong>s infrastructures) le <strong>de</strong>ssèchement <strong>de</strong> la végétation et l’abaissement<br />
<strong>de</strong>s nappes phréatiques dont le résultat est la pénurie d’eau en<br />
milieux urbains à moins que les fournitures d’eau compensatoires<br />
soient assurées <strong>de</strong>s infrastructures bien conçues. Les villes les plus<br />
vulnérables seront celles qui sont déjà vulnérables au stress thermique<br />
et aux problèmes qui en découlent au courant <strong>de</strong> l’été, ainsi que celles<br />
situées sur ou en bordure <strong>de</strong> l’interface désert-savane dans le Sahel,<br />
telles que Kano et Ouagadougou. Plusieurs villes <strong>de</strong> l’intérieur du<br />
continent africain telles que Alexandria-Johannesburg, Brazzaville<br />
ainsi que plusieurs villes du Burkina Faso et du Niger situées en plein<br />
désert sont également <strong>de</strong>venues plus vulnérables aux inondations<br />
provoquées par les crues soudaines <strong>de</strong>s cours d’eau consécutives<br />
aux événements météorologiques extrêmes. Les tendances <strong>de</strong> la<br />
morbidité et <strong>de</strong> la mortalité sont également appelées à changer, au<br />
regard du fait que le paludisme et les maladies d’origine hydrique<br />
s’aggraveront dans les zones inondées et très humi<strong>de</strong>s, tandis que<br />
la déshydratation et d’autres maladies liées à la chaleur et <strong>de</strong> décès<br />
pourraient augmenter - un modèle bien connu lors <strong>de</strong>s récentes<br />
vagues <strong>de</strong> chaleur estivale en Europe.<br />
<strong>L'éTAT</strong> <strong>de</strong> <strong>VILLes</strong> <strong>AFrIcAINes</strong><br />
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