L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat
L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat
L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
cHAPITre sIx<br />
196<br />
s<br />
Lusaka, Zambie. ©cor<strong>de</strong>lia Persen. licenced un<strong>de</strong>r the creative commons attribution - no<strong>de</strong>rivs 2.0 Generic licence<br />
L’avenir Est Jeune: Tendances <strong>de</strong> la<br />
Démographie Urbaine<br />
Les villes d’Afrique australe illustrent particulièrement bien la<br />
persistance <strong>de</strong>s effets socio-politiques et économiques <strong>de</strong> longues<br />
décennies d’apartheid et d’inégalité institutionnalisées et que<br />
les politiques néolibérales qui ont suivi n’ont fait qu’exacerber.<br />
Toutefois, les grands besoins typiquement urbains comme l’emploi,<br />
les infrastructures, les services et la bonne gouvernance n’apparaissent<br />
que plus criants au regard <strong>de</strong> la structure et <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong>s<br />
populations urbaines. Prenons Johannesburg, Harare et Lusaka.<br />
Les moins <strong>de</strong> 20 ans représentent 57 pour cent <strong>de</strong> la population<br />
<strong>de</strong> Lusaka, 44 pour cent à Harare et 33 pour cent à Johannesburg<br />
(Tableau 6.3 et Graphiques 6.3 et 6.4). Il faut à ces jeunes <strong>de</strong>s<br />
services urbains, <strong>de</strong>s logements et <strong>de</strong>s dispositifs bien conçus en<br />
matière d’emploi, d’instruction, d’infrastructures et <strong>de</strong> gouvernance<br />
participative.<br />
L’exo<strong>de</strong> rural se poursuit mais sans plus être le facteur<br />
démographique majeur à Lusaka et Harare. Ce sont aujourd’hui la<br />
croissance naturelle et les migrations interurbaines qui dominent.<br />
Voilà qui explique en partie la bosse dans la pyrami<strong>de</strong>, Harare<br />
accueillant d’importantes proportions <strong>de</strong> migrants internes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
sexes âgés <strong>de</strong> 14 à 40 ans.<br />
La pauvreté ayant augmenté dans les villes du fait <strong>de</strong>s pertes<br />
d’emplois consécutives aux ajustements économiques <strong>de</strong>s années<br />
1990, les parents ont envoyé leur progéniture dans les campagnes<br />
où l’instruction coûte moins cher et où les organismes publics ou <strong>de</strong><br />
bienfaisance apportent une ai<strong>de</strong> alimentaire. Les services <strong>de</strong> santé se<br />
sont aussi détériorés à Harare, surtout dans les années qui ont précédé<br />
le recensement <strong>de</strong> 2002, ce qui a souvent forcé le déplacement vers<br />
les campagnes <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s incurables et <strong>de</strong>s catégories vulnérables.<br />
L’effet cumulé <strong>de</strong> ces phénomènes explique en partie la présence<br />
proportionnellement faible <strong>de</strong>s enfants d’âge scolaire (6-19 ans) à<br />
TABLEAU 6.3: structure Par âGe, trois villes d’aFriQue<br />
australe<br />
Groupe<br />
d’âge<br />
Johannesburg 4<br />
(%)<br />
Harare 5<br />
(%)<br />
lusaka 6<br />
(%)<br />
0 - 4 10 13,7 18,5<br />
5 -19 23 31,2 38,1<br />
20 – 25 10 14,7 10,0<br />
25 – 65 53 38,5 32,8<br />
≥65 5 2,0 0,9<br />
(a) Johannesburg: projections 2010: 3,8 millions7 avec 102 hommes pour 100 femmes.<br />
(b) Harare: projections 2010: <strong>de</strong>ux millions avec 99,9 hommes pour 100 femmes.<br />
(c) Lusaka: projections 2010: 1,3 million avec 100,4 hommes pour 100 femmes.<br />
Harare. Des recherches ont montré qu’après l’an 2000, la population<br />
active (surtout les femmes) a quitté les zones agricoles en déclin pour<br />
venir dans les villes, dont Harare. 8<br />
Dans la sous-région, une partie importante <strong>de</strong>s enfants et <strong>de</strong>s<br />
jeunes <strong>de</strong>s villes sont orphelins, ou vivent dans la rue ou autres<br />
conditions exposées. Les autorités ont beau avoir accompli <strong>de</strong>s efforts<br />
louables pour investir dans l’instruction, les créations d’emplois<br />
restent inférieures à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Le système scolaire ne forme pas<br />
assez <strong>de</strong> diplômés entrepreneurs susceptibles <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s emplois, et<br />
la qualité <strong>de</strong> l’enseignement n’est pas la même d’une catégorie sociale<br />
à une autre.<br />
Au vu <strong>de</strong>s statistiques concernant l’emploi dans le secteur formel, les<br />
taux <strong>de</strong> chômage vont <strong>de</strong> 22 pour cent à Tshwane à 80 pour cent à<br />
Harare, en passant par 23 pour cent au Cap, 26,3 pour cent à Johannesburg<br />
et 30 pour cent à eThekwini. 9 En Afrique du Sud, et<br />
en dépit <strong>de</strong>s moyens budgétaires massifs accordés à l’instruction publique<br />
<strong>de</strong>puis 1994, The Economist a pu annoncer que 80 pour cent