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L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat

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Quartier informel <strong>de</strong> Boa Vista, à Luanda, en Angola, Angola. ©Jaspreet Kindra/irin<br />

chez les Asiatiques et <strong>de</strong> trois à quatre pour cent chez les Blancs. Le<br />

minimum vital se montait en 1993 à 755 rands (SAR) par mois (US<br />

$251) et est passé à SAR1 270 (US $129) en 2001 pour tenir compte<br />

<strong>de</strong> l’inflation (le taux <strong>de</strong> change moyen passant <strong>de</strong> trois rands pour<br />

un dollar en 1993 à 9.8 en 2001).<br />

Il existe une forte corrélation entre la consommation <strong>de</strong> services<br />

urbains et la ségrégation qui sévit dans les villes, les zones à revenus<br />

élevés consommant davantage que les quartiers pauvres. Cela montre<br />

aussi, implicitement, les divers rapports que les catégories sociales<br />

entretiennent avec l’environnement. La Tableau 6.4 détaille la<br />

consommation d’eau par tête dans quelques villes et les différences<br />

<strong>de</strong> consommation d’une catégorie sociale à l’autre. Dans les villes<br />

d’Afrique du Sud, les ménages les plus pauvres consomment six<br />

mètres-cube d’eau par mois (200 litres par jour), soit 10 fois moins<br />

que les ménages à revenus élevés. Si l’on considère que les ménages<br />

pauvres peuvent comprendre jusqu’à 10 à 15 personnes, contre parfois<br />

trois seulement dans les ménages riches, les inégalités apparaissent<br />

encore plus flagrantes. Les quantités consommées dépen<strong>de</strong>nt aussi<br />

<strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s infrastructures, comme l’illustre le cas <strong>de</strong> Maputo:<br />

chez les ménages à hauts revenus avec adduction d’eau à domicile,<br />

la consommation varie entre 100 et 130 litres par personne et par<br />

jour, soit près du double <strong>de</strong> la consommation individuelle dans les<br />

zones où le raccor<strong>de</strong>ment dans une cour intérieure est partagé avec<br />

les voisins. Les plus pauvres s’approvisionnent à <strong>de</strong>s bornes-fontaines<br />

situées hors <strong>de</strong>s cours; pour eux, la corvée d’eau est quotidienne et la<br />

consommation peut n’être que <strong>de</strong> 30 litres par personne et par jour. 23<br />

Cela n’est bénéfique ni pour la santé ni pour las conditions <strong>de</strong> vie,<br />

tout en aggravant les effets <strong>de</strong> maladies comme le VIH/SIDA qui<br />

exigent l’évacuation régulière <strong>de</strong>s sanitaires, la toilette fréquente <strong>de</strong>s<br />

mala<strong>de</strong>s et le nettoiement <strong>de</strong>s ustensiles et <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie.<br />

La distribution d’eau est plus inégale en fonction du genre, <strong>de</strong> la<br />

race et <strong>de</strong> la catégorie sociale qu’en fonction du revenu. En Afrique<br />

du Sud, plus <strong>de</strong> 50 pour cent <strong>de</strong> l’eau brute va aux exploitations<br />

agricoles (pour la plupart aux mains <strong>de</strong> Blancs) qui en gaspillent la<br />

moitié en raison <strong>de</strong> techniques d’irrigation inefficaces et <strong>de</strong> choix<br />

<strong>de</strong> production mal avisés. Une proportion supplémentaire <strong>de</strong> 25<br />

pour cent va au secteur minier, la consommation <strong>de</strong>s ménages ne<br />

représentant que 12 pour cent, dont la moitié sert à l’arrosage et

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