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L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat

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GRAPHIQUE1.1: indice <strong>de</strong> déveloPPeMent HuMain<br />

(IDH) Indice <strong>de</strong> développement humain 2007<br />

0.9<br />

0.8<br />

0.7<br />

0.6<br />

0.5<br />

0.4<br />

0.3<br />

0.2<br />

0.1<br />

0<br />

0<br />

Ouganda<br />

Burundi<br />

Niger<br />

Namibie<br />

Maurice<br />

Egypte<br />

Gambie<br />

République Centrafricaine<br />

Sierra Leone<br />

Seychelles<br />

Pourcentage <strong>de</strong> la population 2010<br />

Algérie Tunisie<br />

Liberia<br />

Libye<br />

Niveau élevé <strong>de</strong><br />

développement humain<br />

Gabon<br />

Développement à moyen terme<br />

Djibouti<br />

Faible niveau <strong>de</strong><br />

développement humain<br />

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100<br />

ENCAdRé 1.1: indice <strong>de</strong> <strong>de</strong>veloPPeMent HuMain<br />

(idH) et tauX d’urbanisation<br />

En dépit <strong>de</strong> ces opinions instantanées qui n’ont qu’une valeur circonscrite<br />

dans le temps, et que l’on <strong>de</strong>vrait assurément éviter <strong>de</strong> confondre avec les<br />

tendances étalées sur une pério<strong>de</strong> donnée ou avec les relations <strong>de</strong> cause<br />

à effet, il existe une relation statistique claire entre le développement<br />

humain et l’envergure <strong>de</strong> l’urbanisation à l’échelle nationale. Le<br />

graphique 1.1 est une représentation graphique <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> l’indice<br />

<strong>de</strong> développement humain (IdH) <strong>de</strong>s pays africains et le pourcentage<br />

estimatif <strong>de</strong> leurs populations nationales respectives résidant dans les<br />

zones classées comme urbaines en 2010 (données tirées du Rapport<br />

sur le Développement Humain <strong>de</strong> 2009 publié par le PNUd). L’Indice <strong>de</strong><br />

développement Humain (IdH) a é té utilisé en remplacement du Produit<br />

Intérieur Brut (PIB) par habitant, en raison du fait qu’il est un indice<br />

composé à partir <strong>de</strong> quatre variables sociales et économiques qui reflètent<br />

mieux l’accès aux ressources et aux opportunités.<br />

La courbe <strong>de</strong> tendance est très claire, car elle ressort la relation peu<br />

structurée mais certaine qui prévaut entre l’indice <strong>de</strong> développement<br />

humain et l’urbanisation. Ce relâchement reflète la diversité <strong>de</strong>s situations<br />

associées à l’indice <strong>de</strong> développement humain qui est un indice composé,<br />

afin que les différentes valeurs <strong>de</strong> ses variables constitutives permettent<br />

d’obtenir <strong>de</strong>s points i<strong>de</strong>ntiques. L’on relève toutefois que la distribution<br />

<strong>de</strong> l’indice comporte inévitablement <strong>de</strong>s aberrations. A titre d’exemple,<br />

les pays figurant vers le haut et à droite du graphique, pour ne citer que<br />

l’Egypte, la République <strong>de</strong> Maurice, la Namibie et les Seychelles présentent<br />

<strong>de</strong>s niveaux d’urbanisation relativement faibles contre <strong>de</strong>s points d’indice<br />

<strong>de</strong> développement humain pourtant élevés ou, à l’inverse, <strong>de</strong>s pays tels<br />

que la République <strong>de</strong> Djibouti, la Gambie, le Liberia affichant <strong>de</strong>s niveaux<br />

élevés d’urbanisation par rapport à leurs points d’indice <strong>de</strong> développement<br />

humain. Sur la gauche du graphique, le Burundi se trouve à proximité <strong>de</strong><br />

la courbe <strong>de</strong> tendance caractérisée par le très faible niveau d’urbanisation<br />

associé à un point également faible d’indice <strong>de</strong> développement humain,<br />

alors que l’Ouganda présente un niveau d’urbanisation faible comparé<br />

à son indice <strong>de</strong> développement humain. La plupart <strong>de</strong> ces absurdités<br />

extrêmes relèvent <strong>de</strong>s circonstances particulières telles que les petits<br />

états tissulaires ou les enclaves à l’instar <strong>de</strong> djibouti, <strong>de</strong> Maurice, <strong>de</strong>s<br />

Seychelles ou <strong>de</strong>s économies basées sur l’exploitation <strong>de</strong>s ressources<br />

pétrolières comme le Gabon et la Libye.<br />

Nombreux sont les urbanistes, les gestionnaires municipaux<br />

et les élites urbaines <strong>de</strong> plus en plus inquiets pour leur qualité <strong>de</strong><br />

vie ou pour leur conception <strong>de</strong> l’esthétique urbaine inspirée <strong>de</strong>s<br />

canons occi<strong>de</strong>ntaux qui pensent que l’urbanisation anarchique<br />

et spontanée qui est le propre <strong>de</strong>s citadins pauvres, constitue un<br />

véritable problème. Toutefois, compte tenu <strong>de</strong> la prévalence <strong>de</strong> ces<br />

formes populaires <strong>de</strong> l’urbanisation et du nombre important <strong>de</strong><br />

citadins pauvres directement mis en cause, les initiatives prises par<br />

les populations démunies aux fins <strong>de</strong> satisfaction <strong>de</strong> leurs besoins en<br />

milieu urbain doivent être perçues dans une perspective plus positive.<br />

Les procédures <strong>de</strong> planification urbaine <strong>de</strong>vraient être plus souples,<br />

sauf lorsqu’il s’agit <strong>de</strong>s situations jugées objectivement dangereuses<br />

ou inappropriés. L’un <strong>de</strong>s aspects du défi à relever en matière <strong>de</strong><br />

pérennité dans notre univers contemporain où prédomine le modèle<br />

urbain consiste à nous polariser davantage sur les villes et en faire<br />

<strong>de</strong>s concentrations d’opportunité centrées sur la personne et non<br />

simplement une accumulation <strong>de</strong> problèmes. C’est après tout dans<br />

les zones urbaines du mon<strong>de</strong> que se concentrent <strong>de</strong> plus en plus<br />

les richesses, la production non-agricole, les infrastructures et les<br />

services sociaux <strong>de</strong> haut niveau ainsi que l’innovation technologique.<br />

La valeur <strong>de</strong> la production dans les villes et les agglomérations<br />

urbaines, quoique mesurée <strong>de</strong> manière substantielle et persistante<br />

dépasse celle <strong>de</strong>s régions rurales.<br />

Le changement, indispensable, exige entre autres l’adoption<br />

d’une réglementation mieux adaptée et plus réaliste en matière <strong>de</strong><br />

planification et <strong>de</strong> construction à la portée <strong>de</strong>s citoyens pauvres, et<br />

dont l’ambition soit <strong>de</strong> faciliter, et non <strong>de</strong> limiter, la création et la<br />

pérennité <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> subsistance en milieu urbain. En d’autres<br />

termes, la planification et la gestion <strong>de</strong> la mise en valeur <strong>de</strong> l’espace<br />

urbain <strong>de</strong>vraient moins s’inspirer <strong>de</strong> la théorie inapplicable <strong>de</strong> la<br />

planification et <strong>de</strong>s notions importées <strong>de</strong> l’esthétique urbaine ou<br />

<strong>de</strong>s normes réglementaires inaccessibles. Bien au contraire, elles<br />

doivent adopter les normes qui reflètent les ressources <strong>de</strong> l’Etat,<br />

<strong>de</strong>s municipalités et <strong>de</strong>s familles, ainsi que les capacités réelles<br />

<strong>de</strong>s institutions. Il convient toutefois <strong>de</strong> noter que <strong>de</strong>s mesures<br />

visant à adapter les co<strong>de</strong>s du bâtiment, à modifier les règlements<br />

<strong>de</strong> zonage et à remettre en cause les politiques dépassées ou<br />

restrictives ont été prises dans <strong>de</strong> nombreux pays africains mais leurs<br />

interventions n’ont, jusqu’à présent, connu que <strong>de</strong>s succès inégaux.<br />

<strong>L'éTAT</strong> <strong>de</strong> <strong>VILLes</strong> <strong>AFrIcAINes</strong><br />

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