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L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat

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cHAPITre PreMIer<br />

18<br />

1.3<br />

Gouvernement ou Gouvernance?<br />

La Gouvernance Hiérarchique<br />

Sous la pression <strong>de</strong> la croissance démographique et <strong>de</strong> l’urbanisation<br />

progressive, d’immenses systèmes urbains régionaux tels que les<br />

régions métropolitaines étendues (RME), les méga-régions urbaines<br />

(MRU) et les mégalopoles sont, à l’heure actuelle en train <strong>de</strong><br />

faire également leur apparition dans le continent africain. Toutes<br />

ces entités urbaines régionales se caractérisent généralement par<br />

l’étalement <strong>de</strong> l’espace urbain au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s limites administratives <strong>de</strong>s<br />

municipalités, par l’empiètement sur les zones rurales avoisinantes et<br />

par l’absorption <strong>de</strong>s petites villes et <strong>de</strong>s villages qui se trouvent sur la<br />

trajectoire <strong>de</strong> leur rayon <strong>de</strong> croissance.<br />

Le défi général et difficile à relever est l’adoption <strong>de</strong> principes/<br />

normes <strong>de</strong> gouvernance, <strong>de</strong> planification et d’orientation <strong>de</strong><br />

l’aménagement du territoire à vocation régionale ainsi que <strong>de</strong>s normes<br />

<strong>de</strong> gestion intégrée <strong>de</strong> ces systèmes urbains régionaux. Les structures<br />

<strong>de</strong> gouvernance traditionnelles, telles que les administrations<br />

municipales, les conseils provinciaux, les autorités du district fédéral<br />

etc. ont, sans exception, fait la preuve <strong>de</strong> leur inefficacité en raison du<br />

fait que leurs structures juridiques et institutionnelles ont été conçues<br />

pour une seule municipalité, pour les villes mono-centrées, plutôt<br />

que pour <strong>de</strong>s systèmes urbains à vocation régionale comportant<br />

plusieurs municipalités et plusieurs centres <strong>de</strong> décision.<br />

Il ya eu, à travers le mon<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s tentatives d’adoption <strong>de</strong>s<br />

procédures <strong>de</strong> planification régionale et <strong>de</strong> gestion intégrée <strong>de</strong>s<br />

systèmes urbains constitués <strong>de</strong> plusieurs municipalités, à travers,<br />

soit <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> coopération soit celles <strong>de</strong> coordination, mais<br />

peu d’entre elles ont abouti à <strong>de</strong>s résultats satisfaisants. Parmi les<br />

exceptions qu’il convient <strong>de</strong> citer figure la Métropole du Delta, aux<br />

Pays-Bas, une conurbation composée <strong>de</strong>s régions métropolitaines<br />

d’Amsterdam, <strong>de</strong> Rotterdam, <strong>de</strong> La Haye, d’Utrecht et une hiérarchie<br />

<strong>de</strong> villes plus petites. Cette méga-région urbaine, par ailleurs,<br />

fait l’objet, <strong>de</strong>puis 1945, d’interventions et <strong>de</strong> réaménagements<br />

spatiaux et administratifs cohérents et permanents sous l’égi<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’agence centrale <strong>de</strong> planification en coopération avec les organismes<br />

provinciaux et municipaux en charge <strong>de</strong> la planification. Dans toutes<br />

les configurations <strong>de</strong> l’urbanisation régionale à travers le mon<strong>de</strong>,<br />

il <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus évi<strong>de</strong>nt que la gouvernance urbaine<br />

appliquée aux entités mono municipales traditionnelles n’est pas en<br />

mesure <strong>de</strong> répondre aux exigences <strong>de</strong>s villes régionales en matière<br />

<strong>de</strong> gestion urbaine. Les tentatives <strong>de</strong> mise en place d’une formule<br />

intégrée <strong>de</strong> gouvernance pour les villes régionales ont toujours,<br />

d’une manière générale, échoué en raison <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s qui<br />

caractérisent leur définition sur le plan juridique et territorial. Les<br />

chevauchements d’autonomie et les vi<strong>de</strong>s d’autorité qui en résultent<br />

ont toujours contribué à saper l’articulation sans équivoque et la<br />

désignation <strong>de</strong>s fonctions et <strong>de</strong> l’autorité publiques. La plupart <strong>de</strong>s<br />

frictions observées le plus souvent dans les villes régionales sont une<br />

émanation <strong>de</strong>s conflits d’autorité non résolus parmi et entre les trois<br />

principaux groupes d’intervenants: (a) le gouvernement central; (b)<br />

les autorités locales, et (c) les groupes d’intérêt <strong>de</strong> la société civile.<br />

Partant du fait que <strong>de</strong> nombreuses villes régionales sont les sièges<br />

<strong>de</strong>s institutions nationales (capitales), le gouvernement central<br />

(directement ou par l’intermédiaire <strong>de</strong> ses ministères) a tendance à<br />

s’insérer dans la gouvernance du territoire urbain au détriment <strong>de</strong><br />

l’autonomie locale. Aux niveaux inférieurs, les conseils provinciaux,<br />

communaux et <strong>de</strong> quartier ont souvent <strong>de</strong>s objectifs et <strong>de</strong>s programmes<br />

d’action contradictoires et sont confrontés au chevauchement <strong>de</strong>s<br />

compétences et <strong>de</strong>s fonctions. Le secteur privé, les organisations non<br />

gouvernementales, les organisations communautaires et d’autres<br />

groupes <strong>de</strong> la société civile, <strong>de</strong> leur côté, exigent <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong>s<br />

rôles décisifs dans la politique et la gouvernance urbaines, ce qui en<br />

ajoute à la confusion générale en matière d’autorité. La multiplicité<br />

<strong>de</strong>s parties en jeu, leurs différentes structures institutionnelles,<br />

leurs niveaux divergents <strong>de</strong> tirer parti du pouvoir et leurs agendas<br />

souvent contradictoires ren<strong>de</strong>nt extrêmement difficiles, à l’échelle<br />

<strong>de</strong> la région, la coordination <strong>de</strong> la gestion, le développement et la<br />

maintenance <strong>de</strong>s infrastructures et la prestation <strong>de</strong>s services urbains<br />

dans les systèmes urbains régionaux. Avec tous ces acteurs qui essaient<br />

simultanément d’agir sur les processus <strong>de</strong> gouvernance urbaine, il <strong>de</strong><br />

vient <strong>de</strong> plus en plus nécessaire d’adopter <strong>de</strong> nouvelles formules qui<br />

prévoient un pouvoir sans ambiguïté et <strong>de</strong>s tâches <strong>de</strong> gestion pour les<br />

différents niveaux <strong>de</strong> gouvernance au sein <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s configurations<br />

spatiales en milieux urbains régionaux.<br />

Bien qu’il n’existe pas <strong>de</strong> solution apparente universellement<br />

valable en mesure <strong>de</strong> répondre aux questions spécifiques <strong>de</strong><br />

gouvernance et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s configurations urbaines régionales,<br />

il ya un certain nombre d’interventions <strong>de</strong> base qui présentent <strong>de</strong>s<br />

possibilités d’application à l’échelle universelle.<br />

(1) La première étape consisterait à créer <strong>de</strong>s mécanismes<br />

pratiques <strong>de</strong> coordination <strong>de</strong> la planification et <strong>de</strong> contrôle<br />

du développement urbain à l’échelle régionale. La complexité<br />

croissante <strong>de</strong>s villes régionales tend à transférer d’importantes<br />

questions et responsabilités métropolitaines soit au niveau<br />

inférieur (municipalité, quartier et communauté) soit au niveau<br />

supérieur (niveau national). Mais au lieu <strong>de</strong> décentraliser ou<br />

<strong>de</strong> centraliser tout simplement les problèmes complexes à<br />

caractère spatial, la responsabilité et l’autorité <strong>de</strong>vraient, ce qui<br />

serait l’idéal, être conférées à toute une série <strong>de</strong> macro-, méso-et<br />

micro-niveaux <strong>de</strong> coopération dans la perspective <strong>de</strong> préserver la<br />

supervision, l’intégration et la coordination à l’échelle régionale<br />

et <strong>de</strong> maximiser la participation politique à l’échelon local.<br />

(2) Les villes régionales sont généralement dans un état constant <strong>de</strong><br />

changement spatial. Les politiques <strong>de</strong>vraient donc permettre<br />

les ajustements permanents <strong>de</strong> l’autorité et <strong>de</strong>s frontières<br />

administratives. Ces réaménagements souples <strong>de</strong> l’administration<br />

et <strong>de</strong> la gouvernance urbaines peuvent être difficile à mettre<br />

en place et faire fonctionner, mais ils pourraient proposer <strong>de</strong>s<br />

options d’élaboration <strong>de</strong> stratégies qui restent adaptables aux<br />

développements en cours et nouvellement émergents.<br />

(3) L’autorité centralisée qui couvre la région urbaine a seulement<br />

tendance à travailler pour les questions strictement circonscrites

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