L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat
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cHAPITre sIx<br />
214<br />
Slag<br />
Piles<br />
Diepkloof<br />
Soccer City<br />
s<br />
Johannesburg, Afrique du Sud. Image satellite du Soccer City Stadium. Construit à peu près comme un rectangle aux coins arrondis, le sta<strong>de</strong> est fait <strong>de</strong> hauts murs qui projettent<br />
<strong>de</strong> longues ombres vers le sud-ouest. Pouvant accueillir 94.700 spectateurs, Soccer City est néanmoins éclipsée par <strong>de</strong>s piles <strong>de</strong> scories se situant à proximité, et qui résultent<br />
<strong>de</strong> l'exploitation minière dans cette zone, plusieurs décennies durant. De l'autre côté <strong>de</strong> l'amas <strong>de</strong> scories non loin <strong>de</strong> Soccer City, se trouve Diepkloof, l'un <strong>de</strong>s bidonvilles dont fait<br />
partie Soweto. Ce quartier, <strong>de</strong> forme à peu près circulaire, a <strong>de</strong>s rues tracées selon une grille typique <strong>de</strong>s zones rési<strong>de</strong>ntielles, avec <strong>de</strong> petites maisons, serrées les unes près <strong>de</strong>s<br />
autres. ©nasa earth observatory<br />
Satellite image of Soccer City stadium. Shaped roughly like a rectangle with roun<strong>de</strong>d corners, the stadium sports high walls that cast long<br />
shadows citadins pauvres toward the et ceux south-west. qui n’ont Capable pas accès of seating au foncier 94,700 par spectators, le biais Soccer en dépit City <strong>de</strong> is la nevertheless nature souvent dwarfed incertaine by nearby <strong>de</strong>s slag droits piles fonciers left over dans<br />
from <strong>de</strong>ca<strong>de</strong>s-long mining operations. On the opposite si<strong>de</strong> of the slag piles from Soccer City is Diepkloof, one of several settlements<br />
<strong>de</strong>s dispositifs publics d’allocation. Les marchés fonciers formels les établissements urbains irréguliers ou informels, les litiges restés<br />
comprising Soweto. The roughly circular-shaped settlement shows a street grid typical of resi<strong>de</strong>ntial areas, with small, closely packed<br />
sont confinés aux quartiers en dur <strong>de</strong> Maputo (la zone <strong>de</strong> béton) irrésolus finissent souvent <strong>de</strong>vant les tribunaux officiels, où l’on est<br />
houses.<br />
et comportent l’échange <strong>de</strong> droits fonciers/immobiliers dûment surpris <strong>de</strong> voir que la légalité <strong>de</strong> droits fonciers acquis <strong>de</strong> manière<br />
enregistrés. Ils servent avant tout les citadins riches et portent sur les<br />
aménagements et les copropriétés horizontales.<br />
informelle est rarement contestée.<br />
En Afrique australe, la plupart <strong>de</strong>s litiges fonciers surviennent Les Établissements Informels Comme Remè<strong>de</strong>s<br />
entre individus, ou entre <strong>de</strong>s individus et <strong>de</strong>s autorités publiques<br />
nationales ou locales. C’est en Afrique du Sud que l’on trouve les<br />
aux Marchés Fonciers Déficients<br />
mouvements populaires les mieux organisés <strong>de</strong> toute la sous-région, Les marchés informels souffrent sérieusement <strong>de</strong> divers problèmes<br />
dont notamment Abahlali base Mjondolo et le Mouvement <strong>de</strong>s sans- qui leur sont inhérents, tels que les conflits <strong>de</strong> droits <strong>de</strong> propriété<br />
terre (Landless People’s Movement). L’ironie veut que les pouvoirs ou le non-enregistrement, les ventes multiples et simultanées d’un<br />
publics et les propriétaires fonciers voient dans ces mouvements même bien, <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> transaction élevés et <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> propriété<br />
sociaux <strong>de</strong>s activités répréhensibles, plutôt que <strong>de</strong>s porte-voix <strong>de</strong> défectueux. Dans la sous-région, le double système <strong>de</strong> propriété et<br />
citoyens concernés.<br />
d’administration foncières fait peser une contrainte majeure sur le<br />
Les autres litiges entre propriétaires fonciers individuels et fonctionnement <strong>de</strong>s marchés fonciers et du logement. Dans la plupart<br />
autorités publiques portent sur l’appropriation sans in<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong>s villes d’Afrique australe, on ne dispose d’aucune information sur<br />
<strong>de</strong> terrains appartenant à <strong>de</strong>s propriétaires coutumiers, ou lorsque le nombre ou l’importance <strong>de</strong>s transactions formelles ou informelles,<br />
l’in<strong>de</strong>mnisation ne correspond qu’à la valeur d’améliorations non- <strong>de</strong>s sommes ou <strong>de</strong>s surfaces engagées, ou <strong>de</strong> la structure générale <strong>de</strong>s<br />
terminées. Face à la puissance et à l’influence dominantes <strong>de</strong>s valeurs foncières. Et ceci se produit alors que dans certaines villes<br />
pouvoirs publics, les propriétaires individuels ou regroupés en <strong>de</strong> cette partie <strong>de</strong> l’Afrique, on estime que plus <strong>de</strong> 70 pour cent <strong>de</strong><br />
collectifs mal organisés sortent rarement gagnants <strong>de</strong> ces litiges. La la population n’accè<strong>de</strong> au foncier qu’à travers les canaux informels.<br />
plupart optent plutôt pour <strong>de</strong>s solutions sans affrontement, soit En Afrique du Sud, les pauvres accè<strong>de</strong>nt au foncier par la voie<br />
qu’ils préten<strong>de</strong>nt se conformer aux règles formelles, soit qu’ils les <strong>de</strong> l’occupation, du débor<strong>de</strong>ment ou <strong>de</strong> l’empiètement, ou encore<br />
ignorent en toute discrétion.<br />
<strong>de</strong>s lotissements non-officiels, <strong>de</strong> la distribution par <strong>de</strong>s chefferies ou<br />
Les litiges fonciers entre individus sont très courants, surtout commissions locales, ainsi que <strong>de</strong> diverses pratiques locatives. L’accès<br />
dans les établissements irréguliers. Toutefois, les particularités sont au foncier urbain en <strong>de</strong>hors du marché formel (établissements<br />
telles d’un pays ou d’une ville à l’autre qu’il est difficile <strong>de</strong> citer <strong>de</strong>s irréguliers et arrière-cours) s’est développé <strong>de</strong> 26 pour cent entre<br />
causes vraiment générales. Les litiges, surtout dans les marches 1996 et 2006. Plusieurs étu<strong>de</strong>s ont révélé que 63 pour cent <strong>de</strong>s<br />
informels, portent souvent sur les ventes doubles ou multiples, <strong>de</strong>s ménages dans les établissements irréguliers avaient participé au<br />
distributions foncières exorbitantes du droit par les pouvoirs publics, marché informel à travers l’achat d’un logement à quelqu’un d’autre.<br />
les contentieux sur les droits <strong>de</strong> propriété, l’extension <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong>s Pendant la même pério<strong>de</strong>, on estime à 14 pour cent la proportion<br />
parcelles, l’occupation non-autorisée et les droits <strong>de</strong> succession. Ces <strong>de</strong> ménages habitant <strong>de</strong>s parcelles viabilisées qui y avaient accédé<br />
litiges se résolvent le plus souvent à travers <strong>de</strong>s mécanismes informels par le marché informel, la proportion étant <strong>de</strong> 12 pour cent pour le<br />
auxquels participent <strong>de</strong>s chefs coutumiers ou locaux. Toutefois, Programme <strong>de</strong> reconstruction et développement (RDP).