L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat
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métho<strong>de</strong>s que les Etats choisissent <strong>de</strong> développer sont importantes<br />
pour garantir la viabilité <strong>de</strong> la démocratie.<br />
La décentralisation revêt une importance particulière pour la<br />
gestion rationnelle <strong>de</strong>s villes africaines et peut jouer un rôle effectif<br />
dans la prévention <strong>de</strong>s conflits comme l’indique l’Encadré 1.6.<br />
Alors que l’Afrique a procédé à une réforme <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure<br />
<strong>de</strong> la gouvernance urbaine, il importe tout <strong>de</strong> même <strong>de</strong> noter que<br />
la relation <strong>de</strong> complémentarité étroite <strong>de</strong>vrait prévaloir entre les<br />
institutions soli<strong>de</strong>s et aussi bien les systèmes démocratiques multi<br />
partisans que les organisations <strong>de</strong> la société civile. Les communautés<br />
<strong>de</strong>vraient être responsabilisées et les relations entre les communautés<br />
et les collectivités locales <strong>de</strong>vraient être renforcées par une législation<br />
effective. ONU-HABITAT a étudié comment les réformes sur la<br />
décentralisation peuvent conduire au développement économique <strong>de</strong>s<br />
communautés locales, promouvoir la participation <strong>de</strong> la population et<br />
améliorer la prestation <strong>de</strong>s services. Les résultats révèlent que, la réalité<br />
concrète <strong>de</strong>s pouvoirs rétrocédés jusqu’ici aux collectivités locales est<br />
à la limite <strong>de</strong> l’insignifiance, et que dans les cas où la décentralisation<br />
du pouvoir est inscrite dans les constitutions nouvellement rédigé,<br />
l’accent a été mis au niveau régional plutôt qu’à l’échelon local 32 .<br />
Les Villes et le Changement Climatique 34<br />
Partout dans le mon<strong>de</strong>, les zones urbaines sont confrontées à un<br />
certain nombre <strong>de</strong> menaces liées au climat. Ces menaces vont en<br />
effet <strong>de</strong> l’élévation du niveau <strong>de</strong> la mer et <strong>de</strong>s risques d’inondation<br />
à l’insécurité alimentaire et hydrique pour les années à venir. Les<br />
catastrophes d’origine climatique représentent déjà, <strong>de</strong> nos jours<br />
une part importante <strong>de</strong>s catastrophes urbaines, parce que les<br />
concentrations élevées <strong>de</strong> population et d’actifs productifs en milieu<br />
urbain les ren<strong>de</strong>nt particulièrement vulnérables.<br />
Il est évi<strong>de</strong>nt que les zones urbaines dans le mon<strong>de</strong> consomment<br />
la plus gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong>s ressources mondiales tout en générant la<br />
majeure partie <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre (GES). Mais<br />
ceci n’autorise pas <strong>de</strong> conclure que les villes sont les principales<br />
coupables <strong>de</strong> la dégradation <strong>de</strong> l’environnement. Même si les<br />
villes se taillent la part du lion <strong>de</strong> la consommation mondiale,<br />
<strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre et <strong>de</strong> production <strong>de</strong> déchets,<br />
ceci est dû au fait qu’elles hébergent la majorité <strong>de</strong> la population<br />
mondiale. En outre, les villes remplissent également une foule <strong>de</strong><br />
fonctions qui vont bien au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> leur cadre géographique local.<br />
Les villes sont les moteurs <strong>de</strong> la prospérité économique et du bienêtre<br />
social pour l’ensemble <strong>de</strong> la nation et plusieurs d’entre elles<br />
jouent même <strong>de</strong>s rôles transfrontaliers. Mais c’est précisément parce<br />
que les villes sont le foyer <strong>de</strong>s externalités positives et négatives<br />
qu’elles occupent une position <strong>de</strong> choix pour faciliter la résilience,<br />
l’adaptation et la protection <strong>de</strong>s populations face au changement<br />
climatique. Les autorités locales détiennent <strong>de</strong>s mandats qui sont<br />
la clé <strong>de</strong>s réponses moins coûteuses au changement climatique, y<br />
compris l’aménagement du territoire, le zonage fonctionnel, ou la<br />
gestion <strong>de</strong> l’eau et <strong>de</strong>s déchets. Le niveau local fournit également les<br />
meilleures localités favorables à l’expérimentation et à l’apprentissage<br />
<strong>de</strong>s procédés innovatrices <strong>de</strong> gouvernance à une échelle relativement<br />
réduite. Les villes sont les mieux placées pour générer <strong>de</strong>s solutions<br />
qui sont adaptées aux conditions locales souvent très spécifiques<br />
et compatibles avec les priorités locales. Les cas <strong>de</strong> réussite locale<br />
ont également le potentiel d’infléchir les stratégies régionales et<br />
nationales d’adaptation et d’atténuation.<br />
Il est particulièrement important <strong>de</strong> comprendre que la<br />
manière dont les villes sont aménagées <strong>de</strong> nos jours aura <strong>de</strong>s<br />
répercussions sur les options futures <strong>de</strong> création <strong>de</strong> la résilience au<br />
changement climatique. Par exemple, selon la nature <strong>de</strong>s décisions<br />
ENCAdRé 1.7: les eFFets sur l’environneMent<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>cisions d’aMenaGeMent urbain<br />
s<br />
Un kiosque en bordure <strong>de</strong> route à Nairobi, au Kenya. ©sserwanga/MJs<br />
L’exemple d’une intervention au niveau local très répandue dans les villes<br />
africaines, et comportant <strong>de</strong>s répercussions inattendues est la démolition<br />
<strong>de</strong>s kiosques en bordure <strong>de</strong> route. L’enlèvement <strong>de</strong> ces kiosques souvent<br />
reconnus comme inesthétiques et déclarés indésirables est souvent justifié<br />
par l’occupation illégale <strong>de</strong>s réserves routières. Mais les kiosques situés<br />
en bordure <strong>de</strong>s rues <strong>de</strong> nos villes constituent <strong>de</strong> nombreux points <strong>de</strong> vente<br />
localisés pour les nécessités quotidiennes, comme le pain, le lait, le savon <strong>de</strong><br />
ménage ou <strong>de</strong> lessive. Leur évacuation <strong>de</strong>s trottoirs ne prive pas seulement<br />
les familles à faible revenu <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> subsistance, elle prive également<br />
le quartier d’un petit commerce <strong>de</strong> détail local pratique. L’alternative est <strong>de</strong><br />
se rendre au centre-ville ou dans les centres commerciaux <strong>de</strong> la périphérie<br />
urbaine, et contribuer ainsi inutilement à la congestion du trafic, à la pollution<br />
<strong>de</strong> l’air et à l’utilisation <strong>de</strong> combustibles fossiles. De cette manière, les<br />
décisions <strong>de</strong> planification en apparence mineures ou sans conséquence<br />
peuvent avoir <strong>de</strong>s répercussions directes sur la durabilité environnementale<br />
et les urbanistes doivent prendre davantage conscience <strong>de</strong> l’effet réel <strong>de</strong><br />
leurs décisions professionnelles, même les plus petites.<br />
d’aménagement du territoire urbain, l’urbanisation peut entraîner<br />
<strong>de</strong>s inefficacités importantes sur le plan <strong>de</strong> l’environnement et <strong>de</strong>s<br />
configurations spatiales écologiquement irrationnelles. La séparation<br />
spatiale <strong>de</strong>s fonctions d’une ville, comme les zones rési<strong>de</strong>ntielles,<br />
d’une part, et les lieux <strong>de</strong> travail, les établissements scolaires et les<br />
centres commerciaux <strong>de</strong> l’autre, peut considérablement augmenter<br />
la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en transport urbain et bien contribuer inutilement à <strong>de</strong>s<br />
émissions <strong>de</strong> gaz carbonique provenant <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s véhicules<br />
privés. Une telle structure spatiale est évi<strong>de</strong>nte dans beaucoup <strong>de</strong><br />
régions métropolitaines du mon<strong>de</strong>, y compris celles d’Afrique.<br />
La ville du Cap (Afrique du Sud), par exemple, est <strong>de</strong>venue une<br />
métropole régionale qui s’étend sur un rayon <strong>de</strong> 100 km <strong>de</strong> trajet.<br />
Elle a, par conséquent, une gigantesque empreinte écologique<br />
qui nécessite une superficie égale à la superficie <strong>de</strong> la Grèce <strong>de</strong> la<br />
production <strong>de</strong> ses intrants industriels et le traitement <strong>de</strong> ses déchets. 35<br />
C’est uniquement aux fins d’illustration <strong>de</strong> ce phénomène que la<br />
Ville du Cap est mentionnée ici. Mais <strong>de</strong>s tendances similaires se<br />
retrouvent dans <strong>de</strong>s métropoles telles que Le Caire, Dar es Salaam,<br />
Kinshasa, Lagos, Nairobi ou à peu près toute autre gran<strong>de</strong> région<br />
métropolitaine d’Afrique.<br />
Toute décision d’aménagement urbain, résultant d’importants<br />
investissements en capitaux à long terme dans le secteur <strong>de</strong><br />
l’immobilier, dans les infrastructures et dans d’autres patrimoines<br />
publics et privés enfermerait, pour bien <strong>de</strong>s années, la ville dans<br />
<strong>L'éTAT</strong> <strong>de</strong> <strong>VILLes</strong> <strong>AFrIcAINes</strong><br />
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