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Chapitre 3 – Etude d’une catégorie conceptuelle : les bières Trappistes nombre d’épreuves et de bières dans chaque épreuve ont été choisies de façon à ce que le volume total de bière ingéré par les participants à la fin de la soirée reste faible et ne leur permette pas dépasser le taux d’alcool limite imposé par la loi. Concernant les participants avisés, les résultats suggèrent qu’ils ont davantage perçu les différences entre les bières trappistes que leurs similitudes sensorielles. Comme l’ont confirmé les résultats du questionnaire (§ 3.2.2), les avisés ont un concept des bières trappistes. Il semble que ce concept ne soit pas fondé sur les similitudes sensorielles mais peut-être sur d’autres types de similitudes telles que le fait qu’elles soient toutes brassées dans des abbayes trappistes par exemple. Dans le cas du tri en deux groupes, les participants ont probablement fait appel à leurs connaissances des bières trappistes et à l’idée qu’ils se font du goût de ces bières. En s’appuyant sur les modèles de catégorisation proposés par la psychologie cognitive, deux hypothèses sont envisageables pour expliquer le raisonnement des participants lors de cette tâche de tri en deux groupes. La première hypothèse est que les participants ont fait appel une représentation unique des bières trappistes, peut- être un prototype, et ont comparé les six bières proposées à cette représentation. Les trois bières ressemblant le plus à cette représentation ont été identifiées comme étant les bières trappistes. La seconde hypothèse est que les participants ont essayé de se rappeler du goût des bières trappistes qu’ils connaissent et ont essayé de les reconnaître parmi les six bières proposées. Cette seconde hypothèse semble plus probable dans le cas des participants avisés. Nous savons que la bière trappiste qu’ils connaissent le mieux est la Chimay. Nous pouvons supposer qu’ils ont reconnu cette bière, ainsi que l’Orval qui possède un goût particulier, mais pas l’Achel qui est sans doute la bière trappiste la moins connue puisqu’elle n’est brassée que depuis une dizaine d’années. Cela expliquerait que l’Achel soit opposée à la Chimay et à l’Orval sur l’espace tridimensionnel issu de la MDS. Selon cette hypothèse, il n’est pas étonnant que les participants novices et entraînés n’aient pas séparé les bières trappistes des bières non trappistes puisqu’ils connaissent très peu ces bières. 4. Conclusion L’objectif de cette étude était de comparer trois groupes de participants sur leur perception d’une catégorie de bières en particulier : les bières trappistes. Les résultats de l’épreuve d’appariement mettent en évidence que les participants avisés, familiers des bières trappistes, tendent à percevoir des similarités sensorielles entre ces bières que les participants novices et entraînés ne perçoivent pas. Les résultats des épreuves de tri ne confirment pas cela puisque les avisés n’ont pas catégorisé les bières trappistes entre elles, quelle que soit la condition de tri (libre ou en deux groupes). Ils semblent au contraire avoir davantage perçu les différences entre ces bières que leurs similarités. Ces résultats vont à l’encontre de notre hypothèse selon laquelle les participants avisés, au fur et à mesure de leur dégustation de bières trappistes, auraient extrait les caractéristiques sensorielles communes à ces 91
Chapitre 3 – Etude d’une catégorie conceptuelle : les bières Trappistes bières et développé des représentations mentales de cette catégorie, fondées sur ces caractéristiques sensorielles. En revanche, les participants novices et entraînés ont eu tendance à séparer les bières trappistes des bières non trappistes lors de l’épreuve de tri libre, mais pas lors du tri en deux groupes, suggérant qu’ils ont perçu quelques similarités sensorielles entre les bières trappistes mais qu’ils ne possèdent pas de concept de bières trappistes fondé sur ces similitudes. De plus, quelle que soit la nature de l’épreuve (tri libre ou en deux groupes), les participants novices et entraînés ont globalement catégorisé les bières de la même façon, ce qui rejoint les résultats du chapitre 1 dans lequel nous avons également mis en évidence qu’il n’y avait pas de différence de catégorisation des bières entre les participants entraînés et les novices. Il est toutefois intéressant de noter que les catégorisations des participants avisés obtenues lors des deux tâches de tri se distinguent de celles des participants novices et entraînés. Ceci peut suggérer que les connaissances que les participants avisés possèdent des bières trappistes et des bières en général ont influencé leur catégorisation par rapport à celles des entraînés et des novices. Il est également envisageable que les différences de catégorisation entre les participants avisés d’une part et les participants novices et entraînés d’autre part, soit en partie due aux différences de discrimination mises en évidence lors du test triangulaire. Comme dans l’étude précédente avec les participants entraînés et les brasseurs, cette différence de performances discriminatives pourrait être expliquée par la familiarité des participants pour les bières testées. On peut alors imaginer que les participants avisés n’ont pas catégorisé les bières de la même façon que les deux autres groupes car ils perçoivent davantage les différences sensorielles entre les bières auxquelles ils sont familiers. 92
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J Jackson, M. (1999). La bière. Gr
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Bibliographie McKeithen, K., Reitma
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