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le même processus pour tous - Université de Bourgogne

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Revue bibliographique<br />

pas uniquement par une liste d'attributs concernant son apparence physique, son comportement ou son<br />

habitat. Pour définir ce qu'est véritab<strong>le</strong>ment un oiseau, il faut ordonner <strong>le</strong>s propriétés en une « structure<br />

d’oiseau » et donc faire intervenir <strong>de</strong>s propriétés relationnel<strong>le</strong>s. Ainsi, nous savons qu'un oiseau a <strong>de</strong>s<br />

ai<strong>le</strong>s et qu'il vo<strong>le</strong> mais nous savons éga<strong>le</strong>ment que c'est parce qu'il a <strong>de</strong>s ai<strong>le</strong>s qu'il peut vo<strong>le</strong>r. Enfin, la<br />

notion <strong>de</strong> dimension vertica<strong>le</strong> proposée par Rosch et ses collaborateurs ne suffit pas à expliquer <strong>le</strong>s<br />

relations entre <strong>le</strong>s concepts. Ces relations ne se réduisent pas uniquement à <strong>de</strong>s relations hiérarchiques<br />

d’inclusion mais comprennent aussi <strong>de</strong>s liens causaux ou explicatifs qui ne sont pas évoqués dans la<br />

théorie <strong>de</strong>s prototypes (Pacherie, 1993).<br />

La théorie <strong>de</strong> l'exemplaire constitue une alternative à la théorie prototypique (Medin & Shaffer, 1978;<br />

Nosofsky, 1986, 1988). A l'inverse <strong>de</strong> la théorie prototypique, el<strong>le</strong> ne postu<strong>le</strong> pas que <strong>le</strong>s individus<br />

construisent une représentation abstraite (prototype) <strong>de</strong>s exemplaires d'une catégorie. El<strong>le</strong> suppose que<br />

<strong>le</strong>s concepts sont composés <strong>de</strong>s représentations menta<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong>s exemplaires <strong>de</strong> la<br />

catégorie. Ainsi, selon ce modè<strong>le</strong>, la catégorisation d’un nouvel élément se ferait par une série <strong>de</strong><br />

comparaisons aux exemplaires du concept. Un élément appartient à une catégorie donnée s'il est<br />

davantage similaire aux exemplaires <strong>de</strong> cette catégorie qu'aux exemplaires d'autres catégories. Un<br />

exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> l'application du modè<strong>le</strong> <strong>de</strong> l'exemplaire est mis en évi<strong>de</strong>nce dans une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Medin et<br />

Shoben (1988) dans laquel<strong>le</strong> ils ont <strong>de</strong>mandé à <strong>de</strong>s sujets <strong>de</strong> noter la typicité <strong>de</strong> différentes cuillères<br />

appartenant aux sous-groupes petite cuillère et gran<strong>de</strong> cuillère <strong>de</strong> la catégorie cuillère. Les auteurs ont<br />

montré que la typicité dans <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux sous-groupes <strong>de</strong> cuillères varie selon une dimension particulière :<br />

<strong>le</strong> matériau <strong>de</strong>s cuillères. Les cuillères en métal sont plus typiques <strong>de</strong>s petites cuillères alors que <strong>le</strong>s<br />

cuillères en bois sont plus typiques <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s cuillères. L'explication donnée par <strong>le</strong>s auteurs est que<br />

<strong>le</strong>s sujets se remémorent <strong>de</strong>s exemp<strong>le</strong>s familiers <strong>de</strong> petites et gran<strong>de</strong>s cuillères et notent <strong>le</strong> matériau<br />

avec <strong>le</strong>quel el<strong>le</strong>s sont fabriquées. Comme la théorie prototypique, la théorie <strong>de</strong> l'exemplaire permet<br />

d’expliquer <strong>pour</strong>quoi certains éléments sont plus diffici<strong>le</strong>s à catégoriser que d'autres : ces éléments<br />

sont similaires aux exemplaires <strong>de</strong> différentes catégories. Leur catégorisation dans l'une ou l'autre <strong>de</strong>s<br />

catégories <strong>pour</strong>ra donc varier en fonction du contexte ou du sujet. En outre, <strong>le</strong>s éléments <strong>le</strong>s plus<br />

typiques sont plus faci<strong>le</strong>ment catégorisés que <strong>le</strong>s éléments <strong>le</strong>s moins typiques. Un rouge-gorge sera<br />

très rapi<strong>de</strong>ment catégorisé comme un oiseau car il ressemb<strong>le</strong> beaucoup aux exemplaires d'oiseaux<br />

stockés en mémoire. A l'inverse, une autruche sera moins rapi<strong>de</strong>ment catégorisée comme un oiseau car<br />

el<strong>le</strong> ressemb<strong>le</strong> à peu d'exemplaires <strong>de</strong> la catégorie oiseau. Mais cette théorie souffre éga<strong>le</strong>ment<br />

d'insuffisances. Comme la théorie prototypique, la théorie <strong>de</strong> l'exemplaire a un défaut <strong>de</strong> contraintes.<br />

El<strong>le</strong> ne précise pas quels éléments sont stockés en tant qu'exemplaires d'une catégorie et <strong>le</strong>squels ne <strong>le</strong><br />

sont pas. El<strong>le</strong> n'explique pas non plus comment <strong>le</strong>s différents exemplaires sont rappelés en mémoire au<br />

moment <strong>de</strong> la catégorisation. Plus généra<strong>le</strong>ment, il semb<strong>le</strong> que la théorie <strong>de</strong> l'exemplaire permette<br />

d'expliquer davantage comment <strong>de</strong> nouvel<strong>le</strong>s catégories se construisent mais ne permette pas <strong>de</strong><br />

comprendre comment <strong>le</strong>s catégories existantes naturel<strong>le</strong>ment sont structurées.<br />

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