le même processus pour tous - Université de Bourgogne

Revue bibliographique
participants huit stimuli représentant des barres verticales de taille variable mais en continuum (5% de
différence de taille entre deux barres successives). Les barres étaient présentées une par une sur des
feuilles séparées. Certaines étaient associées à des lettres et d’autres non. Trois conditions ont été
testées (Figure 1).
Figure 1. Stimuli utilisés par Tafjel et Wilkes (1963).
Dans la condition 1 (condition d’appariement systématique), les quatre barres les plus courtes étaient
associées à la lettre A et les quatre plus grandes à la lettre B. Les auteurs incitaient ainsi les
participants à établir une catégorisation en deux groupes distincts : les grandes et les petites barres.
Dans la condition 2 (condition d’appariement aléatoire), les barres étaient associées de façon aléatoire
avec les lettres A et B. Enfin dans la condition 3 (condition contrôle), les barres n’étaient associées à
aucune lettre. La tâche des sujets consistait à estimer la taille de chaque barre. La condition 1 a fait
apparaître les phénomènes de contraste et d’assimilation. Certains participants ont maximisé les
différences entre les barres en estimant que des barres différentes objectivement de 5% en taille mais
ayant reçu une lettre différente, ont une taille beaucoup plus dissemblable qu’elle ne l’est en réalité. A
l’inverse, certains participants ont minimisé les différences entre les barres en jugeant toutes les barres
associées avec la lettre A comme étant très semblables, de même pour les barres associées avec la
lettre B. Dans la condition 2 où l’appariement entre les barres et les lettres est aléatoire, les résultats
sont semblables à la condition 3 sans appariement : les participants ne peuvent pas établir de relation
entre la lettre et la taille. Lors de phénomènes de contraste ou d’assimilation, le participant fait comme
si les similitudes ou les différences étaient plus marquées qu’elles ne le sont en réalité. La
catégorisation aboutit donc à regrouper et simultanément à différencier les objets.
Devant la complexité de notre environnement, la catégorisation apparait comme un processus
primordial pour l'homme. Les philosophes et les psychologues se sont querellés pendant des années
sur la façon dont les individus catégorisent les objets ou les situations. Comment détermine-t-on qu'un
crabe est un crustacé et non un insecte alors que les crabes ressemblent à de grosses araignées ?
Plusieurs théories se sont succédées pour tenter d’expliquer la structure des concepts.
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