le même processus pour tous - Université de Bourgogne

Chapitre 1 – Effet de l’entraînement sensoriel sur la catégorisation des bières
brasserie. De plus, les participants entraînés sont davantage habitués que les novices à déguster des
bières sous lumière rouge et à focaliser leur attention sur l’odeur et le goût de la bière. Nous nous
attendions donc à ce que dans la condition visuelle, la catégorisation des participants entraînés soit
moins influencée par la couleur des bières que la catégorisation des novices. Ainsi, nous avons
supposé que les différences de catégorisation entre les entraînés et les novices seraient plus
importantes dans la condition visuelle que dans la condition en aveugle.
Finalement, comme il a déjà été mis en évidence une variabilité individuelle importante dans les
tâches de catégorisation, la stabilité des données de catégorisation a été contrôlée dans la condition en
aveugle de deux façons différentes. Tout d’abord, nous avons examiné la stabilité intra-individuelle
en analysant la répétabilité des catégorisations de chaque participant sur quatre répétitions de la tâche
de tri. Ensuite, nous avons examiné la stabilité inter-individuelle afin de vérifier l’accord entre les
participants, d’une part en étudiant le consensus au sein des groupes des participants entraînés et des
participants novices pour la première répétition de la tâche de tri, d’autre part en comparant les
catégorisations de trois groupes de participants différents (un groupe d’entraînés et deux groupes de
novices).
2. Matériel et méthodes
2.1. Participants
Dans la condition visuelle, deux groupes de participants ont réalisé l’expérience : un groupe de 17
participants entraînés (panel entraîné de l’Institut Supérieur d’Agriculture) et un groupe de 21
participants novices. Dans la condition à l’aveugle, trois groupes de participants ont réalisé
l’expérience : un groupe de 13 participants entraînés (panel entraîné de l’ISA) et deux groupes de 18
(groupe A) et de 37 (groupe B) participants novices. Le panel entraîné de l’ISA est entraîné, à raison
d'une heure par semaine depuis plusieurs années, à détecter et à identifier des arômes ajoutés dans des
bières (amande, banane, beurre, caramel, chou, fromage, lilas, miel, pain, papier-carton, phénol,
pomme et sulfite) et à évaluer l'intensité de composés généraux de la bière (amertume, astringence,
sucré, alcool, houblon, malt, fruité; floral, épicé, pétillance et persistance) en utilisant une échelle
linéaire non structurée (voir Annexe 1 pour plus de détail sur le panel). La composition du panel
entraîné a été légèrement modifiée entre l’expérience dans la condition visuelle et celle dans la
condition en aveugle, certaines personnes ayant quitté le panel et d’autres l’ayant intégré. Cependant,
11 panélistes étaient communs aux deux conditions. Les participants novices étaient des étudiants ou
des salariés de l’Université Catholique de Lille et de l’Université de Bourgogne. Ils étaient
uniquement consommateurs de bière et n’avaient aucun entraînement formel ou aucune expérience
dans la description des bières. Le groupe A de novices comptaient 18 participants afin d’être comparé
32