le même processus pour tous - Université de Bourgogne
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1. Introduction<br />
Chapitre 4 – Apprentissage <strong>de</strong> catégories sensoriel<strong>le</strong>s<br />
Comme nous l’avons vu dans la revue bibliographique, certains auteurs ont émis l’hypothèse qu’à<br />
travers <strong>de</strong>s expositions répétées à <strong>de</strong>s vins <strong>de</strong> différents cépages, <strong>le</strong>s experts formeraient <strong>de</strong>s<br />
représentations menta<strong>le</strong>s fondées sur <strong>le</strong>s caractéristiques sensoriel<strong>le</strong>s communes au vin d’un <strong>même</strong><br />
cépage (Solomon, 1991, 1997 ; Hughson, 2003 ; Bal<strong>le</strong>ster et al., 2005, 2008 ; Brochet et Dubourdieu,<br />
2001). L’objectif <strong>de</strong> cette quatrième étu<strong>de</strong>, basé sur ces résultats, était d’évaluer si <strong>de</strong>s participants<br />
novices étaient capab<strong>le</strong>s d’apprendre <strong>de</strong>s catégories sensoriel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> bières, grâce à une exposition<br />
répétée aux bières <strong>de</strong> ces catégories. Contrairement aux étu<strong>de</strong>s sur <strong>le</strong> vin réalisées avec <strong>de</strong>s<br />
professionnels, notre étu<strong>de</strong> a été construite <strong>de</strong> façon à contrô<strong>le</strong>r et quantifier l’exposition aux bières. Il<br />
a déjà été montré que l’apprentissage perceptif était possib<strong>le</strong>, c'est-à-dire que <strong>de</strong>s individus étaient<br />
capab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> mémoriser <strong>de</strong>s stimuli sensoriels (Morin-Au<strong>de</strong>brand, 2008 <strong>pour</strong> une revue récente).<br />
Va<strong>le</strong>ntin, Chol<strong>le</strong>t, Beal et Patris (2007) ont notamment trouvé que <strong>de</strong>s participants entraînés à la bière<br />
étaient meil<strong>le</strong>urs que <strong>de</strong>s novices dans <strong>de</strong>s tâches <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong> bières et d’o<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> bières<br />
(mais uniquement sur <strong>le</strong>s bières sur <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s ils avaient été entraînés). En revanche, à notre<br />
connaissance, aucune étu<strong>de</strong> n’a démontré que <strong>le</strong>s individus étaient capab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> généraliser <strong>le</strong>ur<br />
apprentissage à <strong>de</strong>s stimuli non appris. Chol<strong>le</strong>t, Va<strong>le</strong>ntin et Abdi (2005) se sont particulièrement<br />
intéressés à cette question <strong>de</strong> généralisation <strong>de</strong>s connaissances. Ils ont mis en évi<strong>de</strong>nce que <strong>de</strong>s<br />
participants entraînés à décrire <strong>le</strong>s caractéristiques sensoriel<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s bières étaient capab<strong>le</strong>s <strong>de</strong><br />
généraliser <strong>le</strong>ur apprentissage verbal mais pas <strong>le</strong>ur apprentissage perceptif. Dans cette étu<strong>de</strong>, nous<br />
avons voulu évaluer d’une part si <strong>de</strong>s participants novices étaient capab<strong>le</strong>s d’apprendre <strong>de</strong>s catégories<br />
<strong>de</strong> bières d’un point <strong>de</strong> vue perceptif, et d’autre part s’ils étaient capab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> généraliser <strong>le</strong>ur<br />
apprentissage, c'est-à-dire <strong>de</strong> catégoriser <strong>de</strong> nouvel<strong>le</strong>s bières. Pour cela, <strong>de</strong>ux expériences i<strong>de</strong>ntiques<br />
ont été menées sur <strong>de</strong>ux critères <strong>de</strong> catégorisation différents : <strong>le</strong> type <strong>de</strong> fermentation <strong>de</strong>s bières et<br />
<strong>le</strong>ur origine géographique.<br />
Le type <strong>de</strong> fermentation est un critère technique <strong>de</strong>s bières. En effet, toutes <strong>le</strong>s bières peuvent être<br />
catégorisées selon <strong>le</strong> type <strong>de</strong> fermentation qu’el<strong>le</strong>s ont subi pendant <strong>le</strong>ur fabrication. Il existe trois<br />
types <strong>de</strong> fermentation : la fermentation haute, la fermentation basse et la fermentation spontanée.<br />
Avant <strong>de</strong> détail<strong>le</strong>r ces trois types, rappelons que la fermentation est la <strong>de</strong>rnière étape <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong><br />
la bière. El<strong>le</strong> se dérou<strong>le</strong> après l’étape <strong>de</strong> brassage qui consiste à mélanger l’orge malté et l’eau, à<br />
chauffer ce mélange suivant <strong>de</strong>s paliers <strong>de</strong> température précis, puis à ajouter <strong>le</strong> houblon. Le brassage<br />
permet à l’amidon contenu dans <strong>le</strong> malt d’être transformé, par action enzymatique, en sucres simp<strong>le</strong>s.<br />
Après avoir été filtré, <strong>le</strong> moût obtenu va être ensemencé avec la <strong>le</strong>vure, dont <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> est <strong>de</strong> transformer<br />
<strong>le</strong>s sucres simp<strong>le</strong>s du moût en alcool et en gaz carbonique permettant d’obtenir la bière à proprement<br />
parlé. Suivant la famil<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>le</strong>vure utilisée, la fermentation sera haute, basse ou spontanée. La<br />
fermentation haute se produit avec <strong>de</strong>s <strong>le</strong>vures <strong>de</strong> type Saccharomyces cerevisiae qui agissent à une<br />
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