le même processus pour tous - Université de Bourgogne

Revue bibliographique
rapidement que le groupe 5, suggérant que la capacité à catégoriser correctement un nouvel exemple
dépend du degré de similarité entre l’exemple et le prototype. Plus l’exemple est similaire au
prototype, plus il est facile de le catégoriser correctement. Ceci ne peut être valable que si les
participants ont crée un prototype au cours de l’apprentissage pour représenter chaque catégorie. De
plus, les auteurs ont trouvé que le groupe 5 était capable de catégoriser à la fois les exemples appris et
les prototypes des catégories qu’ils n’avaient jamais vus avant, suggérant que même le groupe 5 était
capable de créer un prototype à partir des exemples moyennement distordus vu pendant
l’entraînement. Les résultats de cette étude montrent que les gens sont capables de créer des prototypes
pour représenter les catégories et de les utiliser ensuite pour catégoriser de nouveaux éléments.
Par la suite, les travaux d'Eleanor Rosch et de ses collaborateurs (Rosch, 1975; Rosch & Mervis, 1975;
Rosch, 1978) sur les catégories naturelles ont apporté d’autres supports à la théorie prototypique. Tout
d’abord, Rosch et al. ont mis en évidence le phénomène de typicité (ou typicalité) : certains membres
d'une catégorie apparaissent comme de meilleurs représentants de cette catégorie que d'autres; ils sont
plus typiques. Ces effets de typicité sont expliqués en référence à la notion d'"air de famille"
développée par Wittgenstein (1953, cité par Rosch & Mervis, 1975), philosophe du langage. Chaque
membre d'une catégorie possède un certain nombre de propriétés (mais qui ne sont pas nécessaires et
suffisantes) et partage des propriétés différentes avec des membres différents. L'idée est que plus un
membre partage de propriétés avec l'ensemble des autres membres de la catégorie, plus son air de
famille est important et donc plus il est typique de la catégorie. Ainsi, un moineau est vu comme un
oiseau plus typique qu'un pingouin car le moineau possède davantage de propriétés caractéristiques
des oiseaux : « il est petit », « il vole », « il mange des vers », « il vit dans les arbres », etc. Le
prototype est l'élément qui possède le plus de propriétés en commun avec les autres membres de la
catégorie et le moins de propriétés en commun avec les membres d'autres catégories. Contrairement à
la théorie classique, la théorie prototypique suppose que les frontières des catégories sont floues.
Certains éléments peuvent se trouver à la frontière de plusieurs catégories. Par exemple, la pièce
d'opéra pourrait se trouver à la frontière des catégories pièce de théâtre et concert. Rosch (1978) a
suggéré que les catégories seraient organisées selon deux dimensions : une dimension horizontale et
une dimension verticale. La dimension horizontale correspond à la structure interne des catégories
telle que nous venons de la décrire : des éléments organisés selon un gradient de typicité par rapport à
un prototype et des frontières floues. La dimension verticale fait référence au niveau d'inclusion d'une
catégorie, au degré de généralité de celle-ci. Les catégories seraient organisées selon trois niveaux
d'inclusion : le niveau super-ordonné (par exemple la catégorie animal), le niveau de base (la
catégorie chien) et le niveau subordonné (la catégorie Berger Allemand). Selon Rosch et ses
collaborateurs (Rosch, Mervis, Gray, Johnson & Boyes-Braems, 1976), le niveau de base est le niveau
le plus important d'un point de vue cognitif. Les catégories de niveau de base sont celles qui se
différencient le plus les unes des autres, ce sont les premières catégories apprises et les plus
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