le même processus pour tous - Université de Bourgogne

Chapitre 4 – Apprentissage de catégories sensorielles
Ce graphique permet d’expliquer les résultats trouvés précédemment. Tout d’abord, on observe une
très grande variabilité des résultats pour les bières anglaises, qui s’explique par le fait que la Guinness
et la Marston’s Oyster ont obtenu des pourcentages de réponses correctes très élevés par rapport à la
Crest, la George Killian’s et la Newcastle. La loi binomiale (P = ½) montre d’ailleurs que parmi les
bières anglaises, seules la Guinness et la Marston’s ont obtenu des résultats significativement
supérieurs au hasard à Tfinal comme à T0. Les participants n’ont donc eu aucun mal à déterminer
l’origine géographique de ces deux bières, même à la première séance. La Guinness et la Marston’s
Oyster sont toutes les deux des stouts, c'est-à-dire des bières de couleur brune très foncée et au goût de
malt très torréfié, très typique des bières anglaises. Il n’est donc pas étonnant que les participants aient
tout de suite identifié ces bières comme provenant du Royaume-Uni. En revanche, les pourcentages de
réponses correctes des trois autres bières anglaises sont très inférieurs à ceux des autres bières (toutes
origines confondues) et surtout, ces résultats n’ont pas progressé après la phase d’apprentissage, ils ont
même diminué pour la George Killian’s. Ces résultats peuvent laisser supposer que pour les
participants, la représentation mentale des bières anglaises est celle d’une bière stout (type Guinness)
et que toute bière ne ressemblant pas à une stout n’est pas identifiée comme une bière anglaise.
Concernant les bières belges et allemandes, les résultats sont plus homogènes d’une bière à une autre.
Parmi les bières belges, trois bières (la Chimay, la Leffe et la Petrus) ont obtenu de meilleurs résultats
à Tfinal qu’à T0 et la loi binomiale met en évidence que les résultats de la Chimay et de la Leffe sont
significativement supérieurs au hasard à Tfinal. Cela peut laisser supposer que les participants se sont
appuyés sur les caractéristiques sensorielles de ces deux bières pour les identifier comme étant des
bières belges, suggérant que l’exposition aux bières belges pendant l’apprentissage leur a permis
d’extraire des propriétés sensorielles caractéristiques de ces bières. Il est également envisageable que
les participants aient reconnu la Chimay et la Leffe et en aient déduit leur origine géographique. La St
Bernardus, bière non apprise, a vu son pourcentage de réponses correctes diminuer entre T0 et Tfinal.
Enfin, trois bières allemandes (la Kaiser, la Spaten et la Weihenstephaner) ont obtenu des
pourcentages de réponses correctes supérieurs à Tfinal par rapport à T0 et pour la Kaiser et la
Weihenstephaner, ces résultats sont significativement supérieurs au hasard (d’après la loi binomiale).
Comme pour les bières belges, les résultats de la bière non apprise (la Erdinger) ont diminué entre T0
et Tfinal. Cela suggère qu’au cours des séances d’apprentissage, les participants n’ont pas réussi à
extraire des caractéristiques sensorielles communes aux bières belges d’une part et aux bières
allemandes d’autre part qui leur ont ensuite permis de les identifier comme telles à coup sûr.
Globalement, les résultats obtenus à T0 et Tfinal ne permettent pas d’affirmer clairement qu’il y a eu
apprentissage de l’origine géographique des bières entre la première et la dernière séance. Les
participants semblent avoir su identifier l’appartenance catégorielle de certaines bières belges et
allemandes ainsi que la Guinness et la Marston’s Oyster, mais ils n’ont pas généralisé leur
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