le même processus pour tous - Université de Bourgogne

Revue bibliographique
les meubles d’antiquité, une des épreuves organisées par Chatard-Pannetier et al. (2002) consistait en
une tâche de tri sur des photos de fauteuils d’antiquité. La première étape de cette tâche consistait en
un tri libre. Dans une deuxième étape, les participants devaient regrouper les catégories qu’ils venaient
de former et ceci de façon répétée jusqu’à qu’ils ne souhaitent plus faire de regroupements
supplémentaires. Dans la dernière étape, à partir des groupes initiaux constitués lors de la première
étape de tri libre, les participants devaient faire des sous-groupes de photos, et ceci de façon répétée
autant de fois qu’ils le souhaitaient. Les auteurs ont trouvé que les experts en meubles d’antiquité
effectuaient davantage de niveaux super-ordonnés et de niveaux subordonnés, et que lors de la
première étape de tri libre, les experts avaient formé plus de groupes que les novices, mettant en
évidence des représentations des fauteuils d’antiquité plus structurées et plus hiérarchisées que les
novices. Ceci a également été observé par Augustin et Leder (2006) qui ont utilisé une tâche de
catégorisation très similaire à celle de Chatard-Pannetier et al. (2002). Les participants experts et
novices devaient d’abord séparer les tableaux qui leur étaient présentés en deux groupes. Puis il leur
était demandé de diviser chaque groupe précédemment formé en deux sous-groupes, et ainsi de suite
jusqu’à ce qu’ils ne souhaitent plus faire de subdivisions. Là encore, il est apparu que les experts en art
formaient davantage de groupes que les novices et qu’ils ont davantage subdivisé les tableaux,
suggérant une représentation des œuvres d’art contemporain plus hiérarchisée pour les experts que
pour les novices. En revanche, Chi, Feltovich et Glaser (1981) n’ont pas trouvé de différence de
nombre de groupes formés par les experts et les novices dans leur tâche de catégorisation de
problèmes physiques.
Cet effet de hiérarchisation a particulièrement été étudié par Tanaka et Taylor (1991) qui ont cherché à
évaluer si le niveau de base de catégorisation n’était pas modifié par l’expérience. Dans une première
expérience, les auteurs ont demandé à des experts en chiens et en oiseaux de lister les caractéristiques
pour des catégories de niveau super-ordonné (catégorie animaux), de niveau de base (catégories
oiseaux et chiens) et de niveau subordonné (par exemple, pour les chiens colley, doberman ou
caniche). Les experts en chiens et en oiseaux ont été capables de citer autant d’attributs pour les
catégories subordonnées que pour les catégories de niveau de base, mais uniquement dans leur
domaine d’expertise respectif. Des résultats similaires ont été trouvés dans une deuxième expérience
dans laquelle les participants devaient nommer le plus rapidement possible les animaux qui leur étaient
présentés sur des photos. Les experts ont utilisé plus fréquemment les noms au niveau subordonné (par
exemple, caniche) que les noms au niveau de base (par exemple, chien). Dans une dernière
expérience, les participants devaient vérifier le plus rapidement possible l’appartenance catégorielle de
différents exemplaires de chiens et d’oiseaux à différents niveaux hiérarchiques. Par exemple, les
participants se voyaient présenter une photo d’un chien colley associée au mot « colley » ou au mot
« chien » et devaient dire si la photo correspondait au nom associé. Les résultats ont montré que les
experts vérifiaient l’appartenance catégorielle aussi vite au niveau subordonné qu’au niveau de base.
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