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le même processus pour tous - Université de Bourgogne

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Revue bibliographique<br />

encore, <strong>le</strong>s débats autour <strong>de</strong> la nature et la structure <strong>de</strong>s concepts (fondés sur <strong>le</strong>s similarités, sur <strong>le</strong>s<br />

connaissances, ou <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux) se <strong>pour</strong>suivent et divisent <strong>le</strong>s psychologues cognitifs (Sloutsky, 2003 ;<br />

Chemlal & Cordier, 2006 ; Cooke, Jäkel, Wal<strong>le</strong>aven & Bülthoff, 2007 ; Goldstone & Kersten, 2003).<br />

Après avoir étudié la nature et la structure <strong>de</strong>s concepts, la partie suivante s’intéressera à comprendre<br />

comment se fait l’apprentissage <strong>de</strong>s concepts.<br />

2. Comment naissent <strong>le</strong>s concepts ?<br />

L’apprentissage <strong>de</strong> concepts fait référence au développement <strong>de</strong> la capacité à extraire du mon<strong>de</strong> qui<br />

nous entoure, <strong>le</strong>s caractéristiques communes ainsi que <strong>le</strong>s différences entre <strong>le</strong>s objets, <strong>le</strong>s personnes,<br />

<strong>le</strong>s évènements, etc. Cela nécessite <strong>de</strong> se focaliser sur <strong>le</strong>s attributs pertinents et d’ignorer ceux qui ne<br />

sont pas pertinents. Par exemp<strong>le</strong>, un livre <strong>de</strong> poche et une édition cartonnée sont <strong>tous</strong> <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s<br />

livres. Mais une pi<strong>le</strong> <strong>de</strong> papier n’est pas un livre. Quel est l’attribut pertinent <strong>pour</strong> définir <strong>le</strong> concept <strong>de</strong><br />

livre ? La présence d’une reliure. Malheureusement, la majorité <strong>de</strong>s concepts ne peuvent pas être<br />

i<strong>de</strong>ntifiés sur la base d’un seul attribut pertinent. Devant la multiplicité <strong>de</strong>s découpages catégoriels<br />

possib<strong>le</strong>s parmi <strong>le</strong>s objets du mon<strong>de</strong>, quels indices l’individu utilise-t-il <strong>pour</strong> créer <strong>le</strong>s catégories ? Sur<br />

quel<strong>le</strong> base <strong>le</strong>s équiva<strong>le</strong>nces entre <strong>le</strong>s différents éléments du mon<strong>de</strong> s’établissent-el<strong>le</strong>s ? Par quels<br />

<strong>processus</strong> <strong>le</strong>s individus acquièrent-ils <strong>le</strong>s concepts ? De nombreuses recherches chez <strong>le</strong> bébé et chez<br />

l’enfant ont permis <strong>de</strong> comprendre que l’acquisition <strong>de</strong>s concepts s’effectue progressivement au cours<br />

<strong>de</strong> l’enfance. La catégorisation se met en place très précocement <strong>pour</strong> <strong>de</strong>venir peu à peu plus élaborée<br />

et plus efficace.<br />

Les nombreux travaux sur <strong>le</strong> développement <strong>de</strong> la catégorisation chez l’enfant s’accor<strong>de</strong>nt sur un<br />

point : la capacité à catégoriser a une origine perceptive (Bonthoux, Berger & Blaye, 2004 ; French,<br />

Mareschal, Mermillod & Quinn, 2004 ; Behl-Chadha, 1996). Avant la mise en place <strong>de</strong> la coordination<br />

entre la vision et la préhension (entre 3 et 5 mois), <strong>le</strong>s bébés sont capab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> former <strong>de</strong>s<br />

représentations catégoriel<strong>le</strong>s d’objets à partir <strong>de</strong> la détection <strong>de</strong>s régularités perceptives visuel<strong>le</strong>s,<br />

statiques et dynamiques (Arterberry & Bornstein, 2001). Ces représentations catégoriel<strong>le</strong>s concernent<br />

d’abord <strong>le</strong>s êtres humains et <strong>le</strong>s animaux puis éventuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s objets fabriqués. Ces représentations<br />

se forment pendant un temps assez court (<strong>le</strong> temps <strong>de</strong> l’expérimentation). La capacité <strong>de</strong>s bébés à<br />

former <strong>de</strong>s représentations catégoriel<strong>le</strong>s dépend à la fois du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> similarité au sein <strong>de</strong> la catégorie<br />

et <strong>de</strong> la distinctivité entre <strong>le</strong>s différentes catégories.<br />

Une <strong>de</strong>s questions posée par <strong>le</strong>s chercheurs est <strong>de</strong> savoir si <strong>le</strong>s enfants catégorisent d’abord au niveau<br />

global, super-ordonné (par exemp<strong>le</strong> en formant une catégorie animaux à quatre pattes) avant <strong>de</strong><br />

former <strong>de</strong>s catégories plus fines (par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s chats et <strong>le</strong>s chiens), ou bien si au contraire <strong>le</strong>s<br />

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