le même processus pour tous - Université de Bourgogne

Revue bibliographique
enfants commencent par catégoriser au niveau de base (par exemple en différenciant les chats et les
chiens sur la base de la présence ou l’absence de moustaches) avant de regrouper les chats et les chiens
dans une catégorie super-ordonnée (par exemple, les animaux à quatre pattes). Il semblerait que les
bébés de 2-3 mois accèdent d’abord à des catégories de niveau global (comparable au niveau super-
ordonné de Rosch, 1978), par exemple en différenciant les animaux des meubles ou les animaux des
véhicules). Ceci va à l’encontre de la primauté du niveau de base soutenu par Rosch et al. (1976). Puis
vers 3-4 mois, les bébés catégorisent à un niveau plus spécifique (comparable au niveau de base de
Rosch, 1978), par exemple en formant des représentations catégorielles perceptives de chats excluant
les chiens ou encore de chaises excluant les tables (Eimas & Quinn, 1994 ; Behl-Chadha, 1996 ;
Bonthoux, Berger & Blaye, 2004). En effet, dans les premiers mois, les bébés perçoivent assez mal les
contrastes. Mais cette perception réduite leur donne une perception épurée de l’environnement qui leur
permet de catégoriser plus facilement de manière globale, mais également de favoriser la
catégorisation au niveau de base si la similarité intra-catégorielle est suffisamment élevée. Dans un
second temps, l’amélioration de l’acuité visuelle leur permettrait une catégorisation plus fine au niveau
de base qu’au niveau super-ordonné du fait d’une meilleure perception des détails.
D’un point de vue méthodologique, l’étude des catégories chez des bébés de cet âge utilise des
mesures de fixation visuelle, reposant sur le fait que l’attention visuelle des bébés est souvent attirée
par ce qui est nouveau (Bonthoux, Berger & Blaye, 2004). Le principe est de présenter successivement
au bébé des séries de paires d’images d’une même catégorie (par exemple des photographies de chats),
variant selon plusieurs dimensions (couleur, taille, position, etc.). Si le bébé a détecté des attributs
communs aux différents exemplaires de la catégorie chat, on s’attend à ce que son attention diminue
progressivement. On présente ensuite au bébé une nouvelle paire d’images constituée d’un nouveau
chat (exemplaire nouveau de la même catégorie) et, par exemple, d’un oiseau (exemplaire d’une
nouvelle catégorie). On s’attend alors à ce que le regard du bébé soit plus longtemps attiré par l’oiseau
que par le chat, qui devrait être assimilé aux exemplaires de chats vus précédemment.
A partir de 5-6 mois, le bébé commence à attraper les objets et devient capable de contrôler
visuellement ses actions. Les informations issues des actions sur les objets, ainsi que les interactions
sociales avec son entourage, verbales ou non, lui permettent d’accéder à d’autres propriétés de l’objet.
Les méthodes utilisées avec les bébés, âgés de 6 mois et plus, s’appuient donc sur une activité
d’exploration manuelle. Les trois tâches principales sont la tâche d’exploration manuelle, la tâche de
toucher séquentiel et la tâche d’imitation généralisée (Bonthoux, Berger & Blaye, 2004). La tâche
d’exploration manuelle est fondée sur le même principe que la tâche de fixation visuelle mais
s’intéresse au temps pendant lequel le bébé explore manuellement les objets tridimensionnels
proposés. La tâche de toucher séquentiel est équivalente à une tâche de tri d’objets. Le bébé se voit
présenter plusieurs objets tridimensionnels en même temps, provenant de deux catégories différentes
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