le même processus pour tous - Université de Bourgogne
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Discussion généra<strong>le</strong><br />
profil sensoriel réalisé lors du test préliminaire en vu du choix <strong>de</strong>s bières <strong>pour</strong> la suite <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />
(chapitre 3), a mis en évi<strong>de</strong>nce que <strong>le</strong>s bières trappistes étaient bien différenciées <strong>de</strong>s bières non<br />
trappistes, suggérant l’existence <strong>de</strong> caractéristiques sensoriel<strong>le</strong>s communes. Il faut noter que ce profil<br />
sensoriel a été réalisé sous lumière blanche, contrairement aux épreuves <strong>de</strong> tri qui se sont déroulées<br />
sous lumière rouge. Or nous avons mis en évi<strong>de</strong>nce dans <strong>le</strong> chapitre 1 un effet <strong>de</strong> la condition <strong>de</strong><br />
dégustation (visuel<strong>le</strong> ou en cou<strong>le</strong>ur) sur <strong>le</strong>s résultats <strong>de</strong> la tâche <strong>de</strong> tri. Malgré ce biais, on peut penser<br />
que la différenciation <strong>de</strong>s bières trappistes et non trappistes lors du profil sensoriel aurait pu être mise<br />
en évi<strong>de</strong>nce <strong>même</strong> sous lumière rouge puisque la séparation <strong>de</strong>s bières selon <strong>le</strong>ur cou<strong>le</strong>ur est observée<br />
sur la dimension 1 et la séparation <strong>de</strong>s bières en trappistes/non trappistes est observée sur la dimension<br />
2.<br />
Ainsi, <strong>le</strong>s différences <strong>de</strong> catégorisation sensoriel<strong>le</strong> observées entre <strong>le</strong>s groupes <strong>de</strong> participants<br />
<strong>pour</strong>raient s’expliquer par <strong>de</strong>s différences d’approche <strong>de</strong> la dégustation <strong>de</strong> bières, en lien avec <strong>le</strong>s<br />
connaissances <strong>de</strong>s bières et <strong>le</strong> but recherché par <strong>le</strong>s experts. Cependant, il est intéressant <strong>de</strong> noter<br />
qu’un point commun à l’apprentissage <strong>de</strong> ces différents groupes <strong>de</strong> participants est qu’ils ont <strong>tous</strong> été<br />
exposés <strong>de</strong> façon répétée aux bières. En essayant <strong>de</strong> faire apprendre <strong>de</strong>s catégories sensoriel<strong>le</strong>s <strong>de</strong><br />
bières à <strong>de</strong>s novices en <strong>le</strong>ur présentant <strong>de</strong> façon répétée <strong>de</strong>s bières appartenant à différentes catégories<br />
(Chapitre 4), nous avons voulu évaluer si une simp<strong>le</strong> exposition répétée à <strong>de</strong>s bières permettait à <strong>de</strong>s<br />
personnes novices d’extraire <strong>le</strong>s similarités sensoriel<strong>le</strong>s entre <strong>le</strong>s bières <strong>de</strong>s catégories et développer<br />
<strong>de</strong>s représentations menta<strong>le</strong>s <strong>de</strong> ces catégories. Cette étu<strong>de</strong> exploratoire, <strong>même</strong> si el<strong>le</strong> ne permet pas<br />
d’apporter une réponse claire, pose la question <strong>de</strong> l’importance relative <strong>de</strong>s informations<br />
perceptives et conceptuel<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> développement <strong>de</strong>s représentations menta<strong>le</strong>s avec l’acquisition<br />
<strong>de</strong> l’expertise. On peut en effet se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si, <strong>même</strong> avec une durée d’exposition beaucoup plus<br />
longue (comparab<strong>le</strong> à cel<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s brasseurs par exemp<strong>le</strong>) et une exposition répétée à davantage <strong>de</strong><br />
bières, <strong>le</strong>s participants novices auraient réussi à déterminer l’appartenance catégoriel<strong>le</strong> <strong>de</strong> n’importe<br />
quel<strong>le</strong> bière non apprise. En résumé, est-ce qu’une simp<strong>le</strong> exposition répétée aux membres d’une<br />
catégorie permet vraiment <strong>de</strong> construire une représentation menta<strong>le</strong> <strong>de</strong> cette catégorie ? Comme nous<br />
l’avons détaillé dans la revue bibliographique, <strong>le</strong>s recherches sur la naissance <strong>de</strong>s concepts chez<br />
l’enfant ont montré que <strong>le</strong>s bébés commencent par former <strong>de</strong>s catégories d’objets sur la base<br />
d’informations perceptives uniquement, puis intègrent progressivement <strong>de</strong>s informations plus<br />
abstraites <strong>le</strong>ur permettant <strong>de</strong> construire <strong>de</strong>s représentations menta<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s catégories, <strong>de</strong>s concepts. Les<br />
travaux <strong>de</strong> Hughson et Boakes (2002), associés à ceux <strong>de</strong> Solomon (1997) et Bal<strong>le</strong>ster et al. (2008),<br />
suggèrent qu’à travers <strong>de</strong>s expositions répétées à <strong>de</strong>s vins <strong>de</strong> différents cépages, <strong>le</strong>s experts ont extrait<br />
<strong>le</strong>s caractéristiques sensoriel<strong>le</strong>s typiques <strong>de</strong> chaque cépage et qu’ils utilisent ensuite ces connaissances<br />
lorsqu’ils réalisent une tâche (discrimination, <strong>de</strong>scription, catégorisation). Mais peut-on considérer que<br />
la seu<strong>le</strong> connaissance <strong>de</strong> ces caractéristiques sensoriel<strong>le</strong>s typiques d’un sty<strong>le</strong> <strong>de</strong> bière ou d’un cépage<br />
permette <strong>de</strong> construire <strong>le</strong>s représentations menta<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s brasseurs ou <strong>de</strong>s experts en vin ? Les brasseurs<br />
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