le même processus pour tous - Université de Bourgogne

Revue bibliographique
résultat n’est pas étonnant puisqu’un des travaux des experts consiste à identifier les cépages qui
constituent un vin. Ces connaissances conceptuelles des vins qu’ont les experts expliquent que les
experts et les novices n’attribuent pas la même importance aux caractéristiques perceptives des vins
lorsqu’ils déterminent leur appartenance catégorielle.
Pour résumer cette partie, nous pouvons reprendre les cinq caractéristiques relatives à la catégorisation
des experts relevées par Honeck, Firment et Case (1987). Tout d’abord, les experts développent des
catégories plus abstraites que les novices qui catégorisent davantage sur la base de caractéristiques de
surface. Ensuite, lors de la résolution d’un problème, les aspects jugés pertinents par les experts et par
les novices sont différents. Les experts se fondent davantage sur des caractéristiques de second ordre,
c'est-à-dire qu’ils se détachent davantage du problème initial, notamment en l’extrayant de son
contexte. La troisième caractéristique avancée par les auteurs est que les experts utilisent des concepts
plus larges que les novices pour stocker l’information, et ces concepts sont souvent plus hiérarchisés.
La quatrième caractéristique est que les connaissances des experts sont plus complètes et plus
intégrées que celles des novices. Enfin, la dernière caractéristique avancée par les auteurs est la
structure graduée des catégories des experts, en comparaison à celle des novices.
4. Conclusion et problématique de la thèse
Comme nous venons de le voir, la catégorisation et les représentations mentales d’experts et de
novices ont été beaucoup étudiées dans des domaines aussi variés que la médecine clinique, la
résolution de problèmes physiques ou encore l’art. En revanche, peu de travaux se sont intéressés aux
représentations mentales des aliments et boissons et à la façon dont les individus catégorisent leurs
perceptions selon leur degré d’expertise. Depuis une dizaine d’années, quelques chercheurs se sont
penchés sur cette question et ont concentré leur attention sur l’expertise du vin (Solomon, 1997 ;
Hughson, 2003 ; Hughson & Boakes, 2001, 2002 ; Ballester et al., 2005, 2008). Les résultats trouvés
dans ces études sont très similaires à ceux mis en évidence dans d’autres domaines. Toutefois, ils se
limitent à un seul domaine d’expertise : l’expertise en vin. De plus, à l’exception de Solomon (1997)
qui a introduit un groupe de participants de niveau intermédiaire dans l’une de ses expériences, les
études citées ci-dessus ont systématiquement comparé des experts professionnels et des novices. Or,
comme nous l’avons précisé dans l’introduction générale, il existe plusieurs types d’expertise,
chacune d’elles reposant sur des compétences intellectuelles, techniques et sensorielles différentes par
rapport à un aliment ou une boisson donné. On peut alors se demander si ces différents experts
possèdent les mêmes représentations mentales et catégorisent de la même façon que des novices. La
seconde interrogation découle de la première : comment les représentations mentales se mettent-elles
en place avec le développement de l’expertise et quels facteurs sont impliqués dans ces changements
conceptuels ? Enfin, plus globalement, les modèles de catégorisation issus de la littérature de
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