le même processus pour tous - Université de Bourgogne

Revue bibliographique
des descriptions variétales correspondantes à différents cépages de vins et des descriptions n’ayant
aucun sens, construites en recombinant des termes utilisés dans les descriptions variétales. La tâche
des participants consistait à se rappeler un maximum de termes des descriptions présentées. Les
experts se sont révélés meilleurs que les novices pour les descriptions variétales mais à l’inverse, les
novices ont obtenu de meilleures performances pour les descriptions recombinées, suggérant que les
représentations mentales des experts en vin reposent largement sur les cépages.
Dans le domaine de la programmation informatique, McKeithen, Reitman, Rueter et Hirtle (1981) ont
trouvé que les termes utilisés dans les langages de programmation étaient groupés par concepts par des
programmateurs intermédiaires et par ordre alphabétique par des programmateurs novices. Adelson
(1981, 1984) confirme que les experts comme les novices forment des catégories conceptuelles des
éléments d’un langage de programmation informatique, mais les catégories formées par les deux types
de participants sont différentes. Les novices forment des représentations concrètes des programmes,
définies par comment fonctionne un programme (c'est-à-dire les lignes de programmation), mais les
éléments d’une catégorie ne sont pas reliés les uns aux autres d’une façon très organisée. A l’inverse,
les représentations des programmes formées par les experts sont plus abstraites, définies par ce que fait
un programme (en termes de résultat accompli) et sont organisées de façon hiérarchique. Des résultats
similaires ont été mis en évidence dans les domaines mathématique et physique. Chi, Feltovich et
Glaser (1981) ont utilisé une tâche de tri libre avec des experts et des novices en physique dans
laquelle les participants devaient regrouper des problèmes physiques sur la base des similarités de
leurs solutions. Les participants n’étaient pas autorisés à résoudre les problèmes pour réaliser cette
tâche. Les auteurs ont trouvé que les experts et les novices ne catégorisaient pas les problèmes de la
même façon. Les novices ont catégorisé les problèmes sur la base de critères de surface : ils ont
regroupé des problèmes se référant à un même objet (par exemple, les problèmes mettant en œuvre des
plans inclinés) ou des problèmes mentionnant les mêmes termes physiques (par exemple, les termes
« friction » ou « centre massique »). Les justifications données par les novices confirment qu’ils ont
catégorisé selon des critères de surface, typiquement en opposant les problèmes impliquant des
« objets qui tournent » à des problèmes impliquant des « blocs ou des plans inclinés ». Les experts,
quant à eux, ont catégorisé sur la base des principes physiques gouvernant les solutions des problèmes,
en regroupant par exemple les problèmes pouvant être résolus en appliquant la loi de conservation de
l’énergie ou ceux pouvant être résolus grâce à la seconde loi de Newton. Des résultats similaires ont
été observés par Lewis (1981), qui s’est intéressé aux solutions des problèmes algébriques données par
des experts et des novices. Il a montré que les experts restructurent souvent les termes du problème
d’origine d’une façon plus abstraites, alors que les novices ne restructurent jamais les termes. Selon,
Larkin (1985), la résolution d’un problème, physique ou autre, est impossible sans compréhension du
problème, c'est-à-dire sans la construction d’une représentation cohérente du problème permettant à
l’individu d’arriver au résultat désiré. C’est pourquoi les représentations des experts sont composées
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