le même processus pour tous - Université de Bourgogne

Chapitre 4 – Apprentissage de catégories sensorielles
anglaises sont faibles en alcool (sans pour autant penser qu’elles sont fortes), soit que l’intensité
alcoolique n’est pas un critère permettant de décider à lui seul qu’une bière est anglaise. Enfin, il est
intéressant de noter qu’une majorité des participants a déclaré avoir reconnu la bière qu’ils
dégustaient pour l’avoir déjà goûtée au cours des séances précédentes et donc en avoir déduit son
origine géographique, qu’ils se souviennent de son nom (84.2% des participants) ou pas (88.9% des
participants).
Il semble donc que très peu de critères permettent à eux seuls de déterminer l’origine géographique
des bières, même si certains, tels que la couleur, le goût sucré ou encore l’alcool, apportent davantage
d’informations aux participants que d’autres. Sur ces quelques critères, les participants sont dans
l’ensemble plutôt en accord, mais de nombreux autres paramètres sont utilisés et ne semblent pas
conduire tous les participants à la même conclusion. Ces résultats peuvent peut-être expliquer
pourquoi il n’y a pas eu d’apprentissage des catégories : les participants ne semblent pas tellement en
accord sur les caractéristiques sensorielles communes à chacune d’elles. Si l’on essaie d’interpréter ces
résultats en termes de structure de catégorie, il semble peu probable que les participants aient créé un
prototype pour chaque catégorie puisqu’ils ne sont pas tellement en accord sur les propriétés
sensorielles de chaque catégorie. Le fait que seules quelques bières de chaque catégorie aient été
apprises pourrait plutôt appuyer la théorie des exemplaires. Les participants auraient mémorisé
seulement quelques exemplaires de chaque catégorie mais cela ne serait pas suffisant pour leur
permettre de généraliser à de nouvelles bières. Toutefois, ces conclusions sont très hypothétiques et les
données recueillies ne permettent pas de conclure à ce niveau là.
5. Comparaison de l’apprentissage des catégories fermentation et
géographie
Nous avons vu que pour les catégories fermentation, les bières apprises ont obtenu de meilleurs
résultats à Tfinal qu’à T0, ce qui n’est pas le cas des bières apprises des catégories géographie. Une
ANOVA à deux facteurs avec le type de famille (fermentation/géographie) comme variable intra-sujet,
la séance (T0/Tfinal) comme variable inter-sujet et le pourcentage de réponses correctes comme variable
dépendante met en évidence un effet significatif du type de famille [F(1, 36) = 6.77, p < 0.05]. Les
pourcentages de réponses correctes obtenus lors de l’étude sur les catégories géographie (M = 59.0 ±
13.6%) sont globalement plus élevés que les pourcentages de réponses correctes obtenues lors de
l’étude sur les catégories fermentation (M = 50.0 ± 12.0%), suggérant qu’il est globalement plus facile
d’identifier l’origine géographique d’une bière que son type de fermentation. Une tendance à un effet
de la séance sur le pourcentage de réponses correctes est également observée [F(1, 36) = 3.58, p =
0.066], indiquant que sur l’ensemble des données fermentation et géographie confondues, il y a une
tendance à l’apprentissage entre T0 et Tfinal.
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