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Annales de Philosophie Chrétienne 26.pdf - Bibliotheca Pretiosa

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PAR D. GUERAlVGEn. 337<br />

<strong>de</strong> la Jérusalem nouvelle sur la montagne <strong>de</strong> Sien ? A noire avis<br />

il n'a fallu rien moins que la révolution intellectuelle dite <strong>de</strong><br />

la renaissance, pour nous persua<strong>de</strong>r qu'on ne pouvait, en sûreté*<br />

<strong>de</strong> conscience, chanter le Dieu <strong>de</strong>s chrétiens et son fds Jésus et la<br />

Vierge-Marie et tous les saints du Paradis, que sur <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s<br />

consacres à célébrer Jupiter, Apollon, Bacchus, Ténus, le» vain-<br />

queurs <strong>de</strong>s jeux olympiques, tous les héros et toutes les divinités<br />

du paganisme. Singulière contradiction ! à celte même époque où<br />

la critique la plus acharnée s'attachant à toutes les branches <strong>de</strong><br />

l'antique tradition, faisait un énoi me grief à l'Eglise primitive<br />

d'avoir conservé certains usages mythologiques, et reprochait, par<br />

exemple, à l'eau bénite <strong>de</strong> ressembler un peu trop à l'eau lus-<br />

trale, aux processions <strong>de</strong> rappeler les théories, eic. , etc. ; à celte<br />

époque, disons-nous, on effaçait la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la poésie<br />

liturgique, qui était bien l'œuvre <strong>de</strong> la muse chrétienne_, pour<br />

lui substituer exclusivement le rhythme d'Asclépia<strong>de</strong>, d'Aichi-<br />

loque et <strong>de</strong> Sapho I<br />

Qu'on nous couîprenne bien : nous n'entendons point faire un<br />

procès à la lyie <strong>de</strong> l'antiquité; nous ne nous élevons ici que<br />

contre cette prétention <strong>de</strong> \a.renaissancek ne rien trouver <strong>de</strong> beau<br />

et <strong>de</strong> bon, hors <strong>de</strong> la littérature et <strong>de</strong> l'art payens, et surtout<br />

contre la loi que l'on s'imposa <strong>de</strong> donner la chasse à toute pro-<br />

duction chrétienne, sous prétexte qu'elle n'était point classique.<br />

Nous savons, du reste, que l'Eglise n'avait point toujours repoussé<br />

à l'origine les formes <strong>de</strong> la littérature et <strong>de</strong> la poésie du paganisme;<br />

car le christianisuie ne voulut rien détruire violemment <strong>de</strong> ce qui<br />

n'était pas mauvais en soi. Trouvant <strong>de</strong>s formules toutes faites,<br />

il les accepta telles qu'elles étaient, alors surtout qu'il avait autre<br />

chose à faire qu'à en inventer <strong>de</strong> nouvelles. Mais à mesure que son<br />

génie se développait, il ne pouvait manquer <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s lois et<br />

<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s propres à exprimer toute sa pensée dans le domaine<br />

<strong>de</strong> l'éloquence, <strong>de</strong> l'art et <strong>de</strong> la poésie. C'est ce qui arriva lors-<br />

qu'ilfut constitué en société completteet publiquement reconnue:<br />

c'est ce travail que les Pères du 4^ siècle commencèrent si admi-<br />

rablement et qui se poursuivit avec taiit d'éclat durant tout le

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