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Annales de Philosophie Chrétienne 26.pdf - Bibliotheca Pretiosa

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S13R LES SOUVERAINS. 391<br />

» inleivenaient même dans les croyances el les dogmes <strong>de</strong> la foi ?<br />

» Quand donc ils punissaient l'iiérésie, c'est bien moins pour<br />

» obéir passivement aux injonctions du pouvoir spirituel quepar<br />

» un effoit <strong>de</strong> leur volonté propre et spontanée. Ce sont autant<br />

» leurs opinions personnelles que celles <strong>de</strong> l'Eglise qu'ils veulent<br />

" faire prévaloir par la force dont ils disposent. »<br />

Est-il donc étonnant que les empereurs, armés d'un zèle si ar-<br />

<strong>de</strong>nt pour l'Eglise qu'ils menaçaient <strong>de</strong> i'éloulfer en l'embrassant,<br />

aient sanctionné par leur autorité la plupart <strong>de</strong>s lois divines et<br />

ecclésiastiques? De là les peines contre l'iu'résie, l'apostasie, le<br />

sacrilèjje, le blasphème el plusieurs autres délits contraires à la<br />

religion; <strong>de</strong>là les effets civils attachés à l'excommunication; la<br />

privation <strong>de</strong> certains droits, le bannissement, la perte <strong>de</strong>s biens et<br />

<strong>de</strong>s dignités, etc.<br />

Les Rois, après l'invasion <strong>de</strong>s Barbares, suivirent la politique<br />

<strong>de</strong>s empereurs Romains. Elle leur était dictée non pas seulement<br />

par leur foi, mais aussi par leur intérêt. En donnant à la société<br />

la religion pour palladium, ils affermissaient leur couronne sur<br />

leur léie ; en augmentant la puissance <strong>de</strong>s evêques, ils mettaient un<br />

contre -poids à celle <strong>de</strong>s seigneurs qu'ils considéraient avec raison<br />

comme la plus redoutable. C'est ce que fit surtout Charlemagne,<br />

monarque qui le premier donna à la royauté la majesté d'un sa-<br />

cerdoce. Il était trop haut place' par sa puissance et par son génie<br />

pour qu'il fût permis <strong>de</strong> supposer que, dans son alliance avec le<br />

clergé, il eût subi d'autre joug que celui <strong>de</strong> sa croyance et <strong>de</strong> n-<br />

térét public. .<br />

Voilà le fait capital qui domine le moyen-âge et qui sert déjà<br />

<strong>de</strong> réponse à toutes ces objections <strong>de</strong> l'ignorance qui ne voit pas<br />

que les premières tentatives d'usurpation , si ce mot avait quelque<br />

justesse, viendraient plutôt <strong>de</strong>s souverains que du clergé.<br />

Un autre fait non moins important à constater, et j^ui résultait <strong>de</strong><br />

la constitution même <strong>de</strong>s nouveaux gouvernemens <strong>de</strong> l'Europe,<br />

c'est l'usage <strong>de</strong> traiter les affaires <strong>de</strong> l'Eglise dans <strong>de</strong>s assemblées<br />

mixtes où les évèques assistaient comme seigneurs féodaux aussi<br />

bien que connue chefs ecclésiastiques, et d'où sortaient <strong>de</strong>sré^lc-

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