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une histoire sociale du curling au Québec de 1807 à 1980

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chev<strong>au</strong>x vont dans le sens d'<strong>une</strong> forme d'acculturation, <strong>une</strong> réception relativement<br />

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rapi<strong>de</strong> <strong>au</strong>x valeurs sportives. C'est donc ailleurs qu'il f<strong>au</strong>t rechercher <strong>une</strong> explication<br />

<strong>à</strong> ce faible t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> participation.<br />

Mais enfm, si la bourgeoisie francophone n'exprime pas <strong>une</strong> aversIon<br />

particulière <strong>à</strong> l'égard <strong>du</strong> <strong>curling</strong>, pour quelle raison ne se donne-t-elle pas <strong>à</strong> l'instar <strong>de</strong><br />

la raquette un lieu <strong>de</strong> pratique bien <strong>à</strong> elle? Le t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> participation <strong>au</strong>rait<br />

certainement fait un bond en avant. À Montréal, un rése<strong>au</strong> bien établi <strong>de</strong> clubs va<br />

faire en sorte que les quelques dizaines 99 <strong>de</strong> Canadiens français intéressés par le<br />

<strong>curling</strong> vont se fondre dans les établissements anglophones. On n'atteindra jamais, <strong>à</strong><br />

cette époque, la masse critique permettant <strong>de</strong> se donner un premier lieu i<strong>de</strong>ntitaire.<br />

Sans lieu d'appartenance dans <strong>une</strong> ville comme Montréal, le <strong>curling</strong> chez les<br />

francophones était condamné <strong>à</strong> se développer avec lenteur.<br />

Le rôle exercé par l'Église<br />

Sans aller jusqu'<strong>à</strong> poser comme hypothèse <strong>une</strong> résistance systématique et<br />

concertée <strong>de</strong>s élites francophones <strong>à</strong> tout ce qui est anglais ou américain, les critiques<br />

et les reproches surgissent <strong>à</strong> l'occasion <strong>au</strong> tournant <strong>du</strong> .xxe siècle. La langue anglaise,<br />

la religion protestante, la vie urbaine et l'in<strong>du</strong>strialisation s'opposent <strong>à</strong> la frugalité<br />

d'un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie rural bâti <strong>au</strong>tour <strong>du</strong> foyer familial, le regard fixé sur l'Église <strong>de</strong><br />

Rome. Parmi les élites <strong>de</strong> la société francophone, le clergé incarne le mieux ce désir<br />

<strong>de</strong> raidissement <strong>à</strong> l'égard <strong>de</strong> la culture anglo-saxonne <strong>à</strong> un moment où son pouvoir et<br />

99 La statistique <strong>de</strong> l'année 1913 est révélatrice <strong>à</strong> ce sujet. Sur 112 noms <strong>à</strong> consonance française<br />

répertoriés, 36 seulement proviennent <strong>de</strong>s clubs <strong>de</strong> l'Île <strong>de</strong> Montréal.

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