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une histoire sociale du curling au Québec de 1807 à 1980

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etard en <strong>curling</strong> par le fait que les francophones refusent globalement les valeurs<br />

sportives. Certes, la tradition écossaise n'est pas très évocatrice <strong>à</strong> leurs yeux et l'idée<br />

<strong>de</strong> s'amalgamer avec l'Anglo-Saxon est peu enthousiasmante avant le XX e siècle,<br />

mais c'est ailleurs qu'il f<strong>au</strong>t rechercher les motifs <strong>de</strong> leur faible participation.<br />

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Si les Canadiens français accusent un retard qu'ils ne combleront qu'<strong>à</strong> la toute<br />

fm <strong>de</strong>s années 1970, c'est qu'ils ne réussissent pas <strong>à</strong> se créer avant 1925 un premier<br />

lieu i<strong>de</strong>ntitaire avec le club Jacques-Cartier <strong>de</strong> <strong>Québec</strong>. À Montréal, <strong>au</strong> début <strong>du</strong><br />

siècle, on ne pouvait compter sur un bassin suffisant <strong>de</strong> curleurs francophones afin <strong>de</strong><br />

se doter d'un club bien <strong>à</strong> soi. Il f<strong>au</strong>dra attendre la fin <strong>de</strong>s années 1950 avant d'y<br />

parvenir. Et pourquoi les Canadiens français se retrouvaient-ils en si faible nombre<br />

dans ce sport <strong>au</strong> début <strong>du</strong> :xxe siècle? Le mécanisme très rigi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sélection par<br />

cooptation n'<strong>au</strong>ra permis <strong>de</strong> faire entrer dans les clubs que quelques francophones<br />

intimement liés <strong>à</strong> la bourgeoisie anglo-britannique <strong>de</strong> Montréal et <strong>de</strong> <strong>Québec</strong>. Les<br />

Canadiens français ont essuyé <strong>une</strong> discrimination, un favoritisme qui n'a pris fin<br />

qu'avec le déclin <strong>du</strong> <strong>curling</strong> amorcé <strong>au</strong> cours <strong>de</strong>s années 1960 et la mise <strong>au</strong> rancart <strong>du</strong><br />

mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> sélection par cooptation. Sans lieu d'appartenance dans <strong>une</strong> ville comme<br />

Montréal, le <strong>curling</strong> était condamné <strong>à</strong> <strong>une</strong> progression très lente chez ces <strong>de</strong>rniers.<br />

Toutefois, avec <strong>une</strong> secon<strong>de</strong> vague d'in<strong>du</strong>strialisation, le sport allait établir <strong>de</strong><br />

nouve<strong>au</strong>x foyers majoritairement francophones en province. Enfin, l'ouverture envers<br />

la masse <strong>de</strong>s a<strong>de</strong>ptes, la création <strong>de</strong> la Fédération québécoise <strong>de</strong> <strong>curling</strong> en 1976 et sa<br />

structuration sur <strong>une</strong> base régionale marquent sans contredit le moment <strong>de</strong><br />

l'appropriation <strong>du</strong> sport par les francophones.

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