Archiv für slavische Philologie

Les problcmes serbes. 439
vages, ce conflit de la demi-barbarie avec la civilisation des Grecs et
des Romaius, et de ceiix qui se letaient assimilee, est plein d'un interet
ä la fois pittoresque et dramatique.
II faut remarquer que M. Jirecek degage iine Observation tres-juste
d'apres les premieres indications des annalistes touchaut le mouve-
ment des Slaves vers la peniusule Balcanique. Ce mouvement a com-
mence sous le nom slovene^ et il s'est poursnivi jusqu'ä la fin sous le
meme nom. II est tout-ä-fait avere que la cohue conquerante des VI et
VII siecles etait coustamment designee sous le nom slavc — dovene. Cela
est prouve par la laugue meme des annalistes, par les histoires et les
documents contemporains ainsi que par les denominations des peuples
voisins conservees dans la langue vivante jusqu'ä nos jours. Aux Ro-
mains, aux Albanais sauvages, le nom de slovene, füt-il applique aux
Serbes ou aux Bulgares modernes, est reste toujours aussi familier qu'au
debut. De meme que l'on ne distinguait jjas primitivement les Bulgares,
car leur nom n'a penetre que plus tard dans l'histoire des Slaves occu-
pant la partie Orientale de la peninsule, de meme on n'apercevait pas
davantage ni les Serbes ni les Croates qui restaient, comme les Bulgares,
confondus sous l'appellation generale de Slaves. Ce ne fut que plus tard
que ces nationalites se detacherent de la masse generale et qu'elles
commeneerent ä degager leur propre personnaiite expansive au milieu des
tribus slaves. Les Bulgares de la Volga en leur qualite de conquerants et
de fondateurs d'etat, formation dont les Slaves n'ont jamais eu un
sens bien vif, avaient, parait-il, öte les premiers ä grouper les tribus
slaves autour d'un meme drapeau. Le nom slave fut oublie; le nom du
conquerant et de l'etat fond^ par lui—adopte. II dura, certainement, aussi
longtemps que la main, qui tenait la banniere, garda sa force. Quand
celle-ci vint ä manquer, le nom disparut aussi et les tribus rentrerent dans
un eflfacement iguore ou bien suivirent un prince local, dont la puis-
sance precaire ne depassait point la duree de sa vie — phenomene fre-
quent et regulier dans l'histoire des Balcans au moyen äge.
Par de rigoureuses reclierches, M. Jirecek s'est fort justement apergu
que l'on ne retrouve nulle part dans les textes des bistoriens et des an-
nalistes les migrations des Serbes ni des Croates indiquees d'une fagon
speciale. Ce ne fut que plus tard que l'on se mit ä les citer d'apres
une tradition vague ou une uote issue d'un renseignement douteux. Tons
restaient donc, sans exception, englobes sous le nom gen^ral de Slaves,
ce qui peut aussi signifier qu'il n'y avait aucune necessit^ de faire res-