Archiv für slavische Philologie

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Stojan Novakovic,
fuyait dans les montagnes pour y attendre la fin de l'orage, rentrant
tranquillement ensaite dans ses foyers primitifs. Les agressions bulgares
sous Krum avaieut du egalement se produire dans cette direction ; nous
n'en savons rien de fagon precise, mais nous en avons Tintuition. Les
agressions franques et bulgares au nord firent emerger le nom croate,
submerge jusqu'alors parmi la confusion des tribus slaves; les memes
agressions firent surgir le nom serbe dans les pays entre le Korn et le
Durmitor et les vallees de l'Ibar et de la Morava occidentale. Ces lüttes
necessitaient Tadoption d'un nom special, d'un nom capable de servir de
drapeau commun, d'un nom qui par sa tbrce et sou energie s'imposerait
aux denominations vagnes qui se propageaient partout par la force exelu-
sive du iiombre. II semble que le nombre seul, sans nom precis ne, suf-
fisait plus aux aspiratious des peuples. Le sens d une nationalite, attachee
au sol, se developpait des cette epoque, et les tribus 6prouvaient la ne-
cessitö de se distinguer, puis de s'appuyer les unes sur les autres. C'est
pour cela que l'antique nom slovenc etait condamne a perir. A Test de
la pöninsule les bandes bulgares, empörteres par leur instinct touranien
subjugaient les tribus slaves sous une Organisation centralis^e et, tout
en perdant leur propre nationalit(5 touranicnne, leur apportaient le ciment
d'une unit6 nationale, jusque lä inconnue aux Slaves. A Tautre bout
de la peninsule les agressions provoquaient la defense et faisaieut saillir
les noms serbe et croate comme bannieres destinees ä assurer l'union
nationale. Aucun obstacle ne se presentait ;i une teile concentration,
car la langue ^tait ou completement identique ou bien avec de tres legeres
variations dialectiques. Ainsi se dressait et se d^ployait la nouvelle ban-
niere nationale.
Plus tard la banniere se soutint d'elle-meme. Uu hemme de la mon-
tagne, descendu dans les plaines peupl6es de tribus slaves tranquilles et
pacifiques, soit vers la mer soit vers la Save et le Danube, servait luimeme
de porte-enseigne. C'est un fait avörd, connu de tout le monde,
et qui se röpete encore sous nos yeux. Les liautes montagnes de la pönin-
sule sont toujours demeurees une source intarissable de population
et cela pour des causes purcment physiques ^j. Xepi;eroßHHa i^eo cneT
1) Dans les recherches ethnographiques, recueillies par le D^" J. Cvijic,
Haceia cpncKux 3eMa.T.a, on voit claireraent le croisement incessant des races
et rinfluence permanente des fortes races moutagnardes. Voir encore les
d^ductious de Lj. Jovauovic, CxoroAuiuibHUa cpncKora ycxaHKa. Eeorpaa 1904.