03.07.2013 Views

George Grigore L'arabe parlé à Mardin – monographie d'un parler ...

George Grigore L'arabe parlé à Mardin – monographie d'un parler ...

George Grigore L'arabe parlé à Mardin – monographie d'un parler ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

) Le passif <strong>à</strong> préfixe<br />

La forme dérivée <strong>à</strong> préfixe utilisée pour exprimer le passif est la VII ème<br />

forme (voir cette forme). Comme observation générale, on peut dire qu’un verbe<br />

de forme passive est dépourvu d’agent <strong>–</strong> le mardini n’a aucun outil pour<br />

l’introduire <strong>–</strong> et nanti d’un sujet grammatical qui n’est autre que l’objet de<br />

l’action.<br />

5.5. L’infinitif (mas}dar) des verbes primitifs <strong>–</strong> avec un assez grand<br />

nombre de variantes en arabe classique et aussi dans l’écrasante majorité des<br />

dialectes arabes <strong>–</strong> a en mardini une seule forme : fə‘lān / fə‘lēn (qui caractérise en<br />

arabe classique les abstraits : ‘urfān « connaissance »). Cette forme, peu<br />

productive dans les autres dialectes arabes mésopotamiens (Blanc 1964 : 97-110),<br />

s’est développée en mardini sous l’influence du kurde où les infinitifs s’achèvent<br />

invariablement en in/în :<br />

kurde : birin « prendre » ; keftin « tomber » ; rakeftin « s’endormir » ;<br />

xistin « battre » ; bihîstin « entendre » ;<br />

mardini : ah`dēn « prendre » ; wəq‘ān « tomber » ; nawmēn<br />

« s’endormir » ; d}ərbēn « battre » ; səm‘ān « entendre ».<br />

Une situation semblable est signalée aussi pour le sousdialecte Gogari<br />

(Bukhara) qui développe des infinitifs en ân sous l’influence de l’infinitif tadjik<br />

fini en ân (Isaksson 1998 : 201).<br />

5.6. Les constructions verbo-nominales (voir aussi <strong>Grigore</strong> 2003).<br />

Outre les verbes hérités ou empruntés, le mardini emploie aussi une<br />

construction verbale <strong>à</strong> partir de noms empruntés + les verbes sawa <strong>–</strong> ysawi<br />

« faire » <strong>–</strong> un verbe de deuxième forme qui a subi une dégémination (Jastrow<br />

1995 : 98) <strong>–</strong> pour les verbes actifs et s}ār <strong>–</strong> ys}ēr « devenir » pour les verbes passifs.<br />

Ce procédé n’est pas spécifique au seul mardini, on le retrouve aussi dans les<br />

autres dialectes arabes, mais dans une moindre mesure. Ces groupes verbonominaux<br />

sont formés de substantifs turcs et kurdes, mais aussi arabes, en fait, des<br />

calques d’après le turc ou le kurde avec la seule traduction du verbe, le nom<br />

restant tel quel, bien qu’en mardini il y ait la possibilité d’exprimer la même<br />

signification par un verbe. Il est <strong>à</strong> remarquer qu’assez souvent le nom emprunté au<br />

- 157 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!