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George Grigore L'arabe parlé à Mardin – monographie d'un parler ...

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La ville de <strong>Mardin</strong> <strong>–</strong> considérée par le grand voyageur Ibn Bat}t}ūt}a (le<br />

XIV ème siècle) « une des plus belles villes de l’Islam, des plus magnifiques, des<br />

plus parfaites, aux marchés les plus beaux » (Ibn Bat}t}ūt}a 1995 : 588) <strong>–</strong> monte en<br />

escarpements vers le sommet de la montagne, couronné de la citadelle.<br />

L’inclination abrupte du versant fait que l’issue arrière d’une maison se situe au<br />

niveau du toit d’une maison de la rue sous-jacente. De chaque maison la vue porte<br />

ainsi, en toute liberté, très loin dans la plaine de la haute Mésopotamie. Les<br />

maisons mardinienes, en pierre jaune ou blanche, se cachent aux regards étrangers<br />

derrière des hauts murs de pierre. Collés les uns aux autres, les bâtiments soignés<br />

des maisons, des églises et des mosquées s’intègrent dans un complexe dominé<br />

par l’harmonie et le bon goût.<br />

<strong>Mardin</strong> ne manque pas de trésors d’architecture islamique. Passée sous la<br />

domination des Omeyyades (661-750), des Abbassides (750-1258), des<br />

Hamdanides (905-1004) et des Marwanides (jusqu’<strong>à</strong> 1085), elle a connu sa<br />

période de gloire durant les trois siècles du règne des princes seldjoukides,<br />

jusqu’au début du XV e siècle. À cette époque, elle était l’une des villes les plus<br />

prospères du nord de la Mésopotamie. Les madrasas (écoles coraniques)<br />

Zinğīrīye et Qāsimīye, véritables joyaux, la madrasa Sitti Radviyé, qui vient d’être<br />

restaurée, ainsi que les mosquées Lat}īfīye et Šehīdīye sont les témoins de la<br />

prospérité de l’époque seldjoukide de <strong>Mardin</strong>. La mosquée Ulu Cami, qui aurait<br />

été construite sur l’emplacement d’une église chrétienne, est devenue, notamment<br />

grâce <strong>à</strong> sa coupole et <strong>à</strong> son minaret bien particuliers, l’un des emblèmes de la<br />

ville.<br />

À <strong>Mardin</strong>, on célèbre la messe chaque dimanche dans une église<br />

différente : si elle a eu lieu ce dimanche dans l’église catholique chaldéenne, elle<br />

se déroulera le dimanche suivant dans l’église araméenne des Quarante-Martyrs.<br />

Il ne faut pas manquer non plus le fameux monastère de Dayr ə z-za‘farān, <strong>à</strong><br />

quelques kilomètres de la ville, qui fut, croit-on, fondé <strong>à</strong> l’emplacement d’un<br />

temple d’adorateurs du Soleil. Les premiers bâtiments de ce monastère seraient<br />

l’œuvre des architectes byzantins Théodose et Théodore.<br />

Ville de commerçants et d’artisans, <strong>Mardin</strong> se constitue dans un véritable<br />

réseau de marchés, en tête desquels est, sans doute, celui des orfèvres (sōq əs}-<br />

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