16.10.2015 Views

scientific published

Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...

Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

sèches ou immergées(marais) est une activité onéreuse. Sur les terres sèches de la plaine de<br />

l’Imbo et dans les dépressions du Moso, le coût est estimé à près de 2 millions fbu/ha, soit<br />

1.625 USD/ha ; en marais le coût s’établit entre 1,5 et 2,5 millions fbu/ha (1.220 et 2.033<br />

USD/ha) 18 en 2009. Or, le financement est difficile à obtenir dans un contexte actuel<br />

caractérisé par une diminution drastique des appuis extérieurs depuis la guerre civile de 1993.<br />

La maîtrise de la gestion de l’eau par les riziculteurs constitue une autre étape non encore bien<br />

franchie. En effet, ils n’ont pas toujours les capacités requises pour une gestion optimale de<br />

l’eau qui doit passer dans les canaux d’irrigation et de drainage à des débits variables selon<br />

l’état physiologique de la plante. Normalement, il faut apporter l’eau quand la plante en a le<br />

plus besoin (repiquage-tallage) et savoir la retirer quand c’est nécessaire comme en période de<br />

maturation. Alors que les riziculteurs de l’Imbo semblent mieux habitués à cette pratique, la<br />

grande majorité des exploitants des marais n’ont pas encore acquis ces capacités et ont<br />

toujours besoin d’un appui rapproché des agents des services d’encadrement qui ne peuvent<br />

pas naturellement être présents partout au moment voulu. En cas de mauvais aménagement ou<br />

entretien, certaines maladies physiologiques dommageables à la production surgissent. Il<br />

s’agit notamment du bronzing dû à la toxicité ferreuse ou du straighthead causé par un excès<br />

de sulfate d’hydrogène qui provoque une stérilité des épillets. Un aménagement de marais mal<br />

réalisé peut entraîner son assèchement ou des inondations qui conduisent tous à une pure perte<br />

de la production attendue.<br />

3.4.3.3. Fertilisation et approvisionnement en engrais<br />

Les différentes recherches effectuées sur la fertilisation du riz à travers le monde ont montré<br />

que cette culture répond surtout à une fertilisation minérale azotée (nitrogen responsive)<br />

[Tilquin et Detry, 1991]. En effet, la récolte exporte une quantité importante d’éléments<br />

minéraux du sol à savoir l’azote, le phosphore et le potassium. Les essais menés dans la plaine<br />

de l’Imbo ont montré qu’une récolte de 6 tonnes/ha de la variété Iron 282 exporte 108 kg<br />

d’azote, 21 kg de phosphore et 58 kg de potassium (ISABU, 1984). Pour restituer au sol la<br />

fertilité ainsi perdue et espérer une riziculture productive sur le long terme, l’application des<br />

fertilisants est donc indispensable. Au Burundi, l’application de la fumure tant organique que<br />

minérale reste limitée à la riziculture irriguée de la plaine de l’Imbo.<br />

1. Fertilisation organique<br />

Elle consiste à enfouir les restes des récoltes et a été beaucoup utilisée dans la plaine de<br />

l’Imbo. Elle a joué un rôle moteur au début des années 1980 lors de l’introduction de la<br />

variété CR1009 (Iron 282) et la variété V27. L’enfouissement des pailles de riz est<br />

scientifiquement fondé. En effet, il a été prouvé que le rapport du volume de la production du<br />

riz et des pailles est du simple au double ; une culture de la variété CR1009 (Iron 282) dont le<br />

rendement est de 6 tonnes/ha produit 12 tonnes de pailles. Si ces dernières sont enfouies, elles<br />

permettent en effet de récupérer 50% d’azote, 20% de phosphore et 90% de potasse. Par le<br />

processus d’humification, elles facilitent aussi une libération d’éléments nutritifs contenus<br />

dans les engrais minéraux (Mavula, 1981 cité par Mbonyingingo, 2003).<br />

L’enfouissement des restes de récolte peut être supplanté par le fumier de ferme dont la<br />

quantité est proportionnelle à l’effectif du cheptel. La relance de l’élevage décimé (40%) par<br />

la guerre civile de 1993 à 2003 favoriserait ainsi la fertilisation du riz. D’autres voies ont été<br />

aussi empruntées notamment l’utilisation d’engrais biologiques. En effet, la culture de<br />

l’Azolla pinnata (R.Br.)associé au riz permet d’augmenter le rendement de 6 à 29% ;<br />

18<br />

Communication personnelle sur l’étude de faisabilité d’aménagement rizicole de Gihanga III (Imbo Centre) et<br />

des marais de Rumonge (Imbo Sud)<br />

Chapitre 3. Contexte national de la riziculture et marché mondial du riz 79

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!