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Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...

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2. Atouts et faiblesses du nouveau système de commercialisation du riz<br />

L’expansion du riz dans la plaine de l’Imbo et dans les régions de moyenne altitude couplée à<br />

la libéralisation de son commerce ont permis à beaucoup d’acteurs de s’impliquer dans les<br />

activités de la filière. Que ce soit pour la culture, la collecte, la transformation ou la vente du<br />

produit fini, un nombre indéterminé d’acteurs est maintenant impliqué d’une manière ou<br />

d’une autre. Ainsi par exemple, la plaine de l’Imbo (zones 1 à 3) compte aujourd’hui au<br />

moins 20.000 riziculteurs, une centaine de décortiqueuses semi-industrielles et un millier de<br />

collecteurs/transformateurs. La mairie de Bujumbura comprend un très grand nombre de<br />

détaillants de riz (plus de 1.000) aux marchés urbains ou dans de petites boutiques<br />

alimentaires des quartiers résidentiels. Les diverses activités de la filière offrent aux acteurs<br />

impliqués de réelles opportunités de gagner du revenu monétaire. Par ailleurs, mis à part les<br />

cultures de rente (café, thé, coton, tabac et palmier à huile), le monde rural ne dispose pas de<br />

beaucoup d’autres sources de liquidités.<br />

Cependant, le développement rapide de la filière et ses effets bénéfiques sur le revenu des<br />

acteurs ne profitent pas assez aux producteurs en raison de leur faible organisation. En effet,<br />

malgré qu’ils soient à l’origine d’une grande partie de la richesse créée, les producteurs de la<br />

plaine de l’Imbo sous contrôle de la SRDI (zone 2) ne recueillent qu’une faible part (19,2%)<br />

de cette richesse dont ils sont pourtant la pièce maîtresse. Ceci est dû au fait qu’ils ne peuvent<br />

pas défendre leurs intérêts car le collectif de leurs associations (CAPRI) est encore faible et<br />

trop dépendant de la SRDI pour son fonctionnement. En zones non contrôlées par ladite<br />

société où les producteurs s’approvisionnent en intrants et vendent du riz au marché libre, ils<br />

obtiennent une part importante (31,7%) de la richesse créée (Auteur, 2007).<br />

En riziculture des marais, les associations sont encore plus faibles ou inexistantes dans<br />

plusieurs zones de culture. Là où elles existent, elles sont éphémères et disparaissent souvent<br />

dès lors que s’arrête l’intervention extérieure qui a été à l’origine de leur création (pour<br />

l’aménagement d’un marais, la protection des bassins versants, etc…). La mise enplace de<br />

solides associations ou coopératives de producteurs permettrait de bien négocier le marché<br />

des intrants et le prix du paddy. Mieux encore, en acquérant leurs propres décortiqueuses, ces<br />

associations pourraient gagner une plus-value en vendant du riz blanc au lieu du paddy.<br />

En raison du faible volume produit et vendu par chaque riziculteur, du faible capital des<br />

collecteurs et des commerçants surtout en régions reculées, le nombre d’agents impliqués<br />

dans le commerce du riz en régions de moyenne altitude s’est accru car chaque agent<br />

intervient pour de petites quantités. En conséquence, le nombre élevé de transactions accroît<br />

le coût du produit final au moment où il arrive au consommateur. Cet aspect affecte<br />

négativement l’avantage compétitif des filières burundaises vis-à-vis des filières concurrentes<br />

étrangères mieux organisées. Les filières domestiques sont aussi caractérisées par un déficit<br />

de structuration à tous les échelons. Que ce soit au niveau des producteurs, des collecteurs,<br />

des transformateurs et des commerçants, il n’existe pas encore un cadre institutionnel<br />

permettant d’échanger les informations nécessaires sur leurs activités respectives et les voies<br />

et moyens de les améliorer. Ce cadre permettrait aussi aux divers agents de défendre leurs<br />

intérêts respectifs.<br />

En définitive, il apparaît que la commercialisation du riz au Burundi se caractérise par une<br />

faible structuration des acteurs de plus en plus nombreux. Cette situation les expose ainsi à<br />

des défis qui nuisent à leurs activités notamment l’accès à l’information, au marché, au crédit,<br />

au produit de qualité, etc… Elle se caractérise aussi par la réduction sensible du rôle des<br />

acteurs publics au profit des privés. En effet, la SRDI a non seulement perdu le monopole<br />

Chapitre 4. Présentation, analyse et discussion des principaux résultats 153

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