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Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...

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moindre mesure, à l’Imbo-Nord (province de Cibitoke) qui ne pratique pas la riziculture mais<br />

où les anciens paysannats cotonniers ont un statut foncier similaire. La spéculation foncière<br />

est encore notoire dans l’Imbo-Sud notamment dans les communes de Rumonge et de<br />

Nyanza-Lac qui comptent le plus de réfugiés de longue date (1972). Elle est surtout liée au<br />

fait que ces communes sont potentiellement riches en raison de l’introduction des variétés<br />

exotiques de palmier à huile (ivoiriennes) très productives et à cycle court et leur proximité au<br />

lac Tanganika qui offre des opportunités de revenus issus de la pêche. Dans le reste du pays,<br />

la problématique foncière est moins accentuée. Elle est uniquement liée à la pression<br />

démographique car le code foncier, même s’il est relativement vieux (1986), est plus clair.<br />

3.3.2.4. Diversité, statut et exploitation des marais<br />

1. Définition, spécificité et diversité des marais<br />

Le terme de marais, tel qu’utilisé au Burundi, est souvent confondu avec celui de bas-fond ;<br />

raison pour laquelle un éclaircissement mérite d’être mis au point. Sheta (1999) définit « un<br />

bas-fond comme la partie basse d’une colline ou d’une vallée; elle est plate ou concave avec<br />

une pente. Elle est le fruit d’un dépôt de matières solides arrachées sur la colline ou la<br />

valléesurplombante et se compose de ce fait de sols alluvionnaires de faible pente.<br />

Généralement, un bas-fond peut être cultivé en saison pluvieuse avec ousans drainage<br />

superficiel et en saison sèche moyennant une irrigation. Un marais est par contre la partie<br />

située entre deux chaînes de collines et drainé par un ou plusieurs cours d’eau. L’eau s’écoule<br />

à très faible vitesse ou est stagnante sur une faible épaisseur avec une végétation spécifique<br />

(Papyrus). Un marais est composé soit de sols alluvionnaires, soit de sols organiques ou de la<br />

tourbe selon les conditions hydriques et/ou son altitude. Qu’il soit aménagé et ne présente<br />

donc pas d’eau stagnante en saison des pluies, qu’il soit stérile par suite d’une mauvaise<br />

exploitation de la tourbe ou de l’argile ou qu’il soit de tourbe flottante, un marais garde sa<br />

signification ». Les marais burundais, avec une superficie totale de 117.993 ha, représentent<br />

4,2% du territoire national (MINAGRIE, 2007; Sheta, 1999). En raison de leur humidité quasi<br />

permanente, les marais représentent donc d’importantes étendues de terres valorisables par<br />

diverses spéculations agricoles surtout pendant la saison sèche durant laquelle les terres de<br />

collines ne sont pas cultivables en l’absence d’irrigation. En saison des pluies, leur<br />

hydromorphie élevée ne permet que la culture du riz. Cet aspect est particulièrement<br />

important pour un pays agricole densément peuplé comme le Burundi dont la superficie de<br />

terre per capita s’est réduite au fil des années pour atteindre actuellement une moyenne de 0,5<br />

ha par ménage sur colline (MINAGRIE, 2010). Pourtant, l’exploitation des marais ne date que<br />

de l’année 1920 sur instigation de l’administration tutélaire belge. Avant cette époque, la<br />

faible densité sur les terres de collines n’incitait guère les populations à envisager la mise en<br />

valeur des marais. Par ailleurs, des superstitions traditionnelles faisaient craindre que de<br />

mauvais esprits y demeurent.<br />

Les marais ont aussi la spécificité de se prêter à plusieurs usages. Depuis bien longtemps, ils<br />

ont servi de pâturages pour le bétail surtout pendant la saison sèche quand les collines sont<br />

asséchées. Ils regorgent aussi de l’argile, du sable, du gravier et du moellon qui constituent<br />

des matériaux de construction ainsi que de la tourbe qui est une source d’énergie thermique.<br />

Concernant leur caractérisation, les marais se différencient selon les substrats pédologiques et<br />

les conditions hydrologiques. En fonction du premier critère, on distingue trois types à savoir<br />

les marais minéraux (M) avec moins de 20% de matières organiques, les marais organiques<br />

(O) avec 20 à 40% de matières organiques et les marais tourbeux (T) avec plus de 50% de<br />

matières organiques. Ce taux ne tient pas compte de la granulométrie et du degré de<br />

Chapitre 3. Contexte national de la riziculture et marché mondial du riz 57

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