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Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...
Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...
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pas consommé à grande échelle car il ne rentrait pas encore dans les habitudes alimentaires<br />
des Burundais.<br />
Avec la culture du riz irrigué dans les périmètres de l’Imbo, la grosse part du paddy de cette<br />
zone (plus de 3/4 de sa production soit 38,5% de l’offre nationale) était directement collectée,<br />
à prix fixé, par les agents de la SRDI et conduit dans sa rizerie industrielle pour y être usiné.<br />
Le riz blanc était ensuite vendu par la même société aux grossistes, puis aux détaillants au<br />
prix déterminé par les autorités publiques pour chaque campagne agricole. Une faible part<br />
(6,5% de l’offre), destinée à l’autoconsommation, était décortiquée au fil des besoins chez les<br />
décortiqueuses privées. D’autre part, la SRDI avait deux gros clients à savoir la brasserie de<br />
Bujumbura (Brarudi) et les forces armées/police qui s’approvisionnaient respectivement pour<br />
5% et 10% de l’offre totale.<br />
En régions des marais de moyenne altitude, le système de commercialisation du riz était et<br />
demeure nettement différent de celui de la plaine d’Imbo. En effet, la moitié de la production<br />
est décortiquée manuellement ou artisanalement pour être autoconsommée par les ménages<br />
producteurs. Une faible part est soit conservée comme semences, soit offerte comme dons aux<br />
amis et parentés. Les producteurs vendent l’autre moitié sous forme de paddy à un prix<br />
généralement bas durant le mois suivant la récolte aux collecteurs/intermédiaires. Ces derniers<br />
travaillent soit pour eux-mêmes, soit pour le compte d’autres commerçants grossistes<br />
relativement plus nantis. Le paddy collecté est soit stocké, soit usiné directement aux<br />
décortiqueuses semi-industrielles privées de la région avant de passer aux mains des semigrossistes<br />
et détaillants du marché ou des boutiques des zones productrices. Le riz blanc est<br />
aussi vendu au prix fixé selon la zone de production (figure 4.16).<br />
Que ce soit dans la plaine de l’Imbo ou dans lesrégions d’altitude, le système de<br />
commercialisation présente une série de défaillances qui l’empêchent d’être performant. En<br />
amont, les producteurs sont dépourvus de toute organisation professionnelle susceptible de<br />
défendre leurs intérêts notamment au niveau du prix ou de l’approvisionnement en intrants.<br />
Dans la plaine de l’Imbo où se trouvent quasi uniquement des périmètres encadrés par la<br />
SRDI (zone 2), les riziculteurs sont soumis aux directives de ladite société qui leur impose<br />
tout : les variétés à cultiver, le prix des intrants et du paddy qu’ils doivent vendre à la société<br />
pour pouvoir continuer à bénéficier de la terre exploitée en usufruit. Même au niveau des<br />
autres maillons (collecte et usinage), les acteurs ne sont pas encore bien outillés pour réaliser<br />
de façon idéale leurs activités. Durant cette période pré-1986, la SRDI était relativement<br />
mieux dotée en outils et technologies de transformation et de conservation. Elle jouissait en<br />
plus du quasi monopole de la commercialisation du riz dans cette région et dans la ville de<br />
Bujumbura.<br />
D’autre part, le riz était importé par quelques acteurs de nationalité étrangère qui avaient des<br />
fournisseurs (souvent des parentés) travaillant en chaîne horizontale dans les pays voisins<br />
(Kenya, Ouganda et Tanzanie). Le riz passait ensuite aux grossistes et aux détaillants avant<br />
d’arriver au consommateur final qui l’achetait à un prix fixé par l’Etat (figure 4.16).<br />
Chapitre 4. Présentation, analyse et discussion des principaux résultats 149