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Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...
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5. 2. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES<br />
En dépit de sa récente introduction au Burundi, force est de constater que le riz s’est<br />
parfaitement intégré dans les systèmes culturaux où il est rapidement devenu la troisième<br />
céréale la plus abondamment produite après le maïs et le sorgho. Il a naturellement profité de<br />
la disponibilité desterres irrigables dans la plaine de l’Imbo (Ouest), dans les dépressions du<br />
Moso (Est) et dansles marais res régions de moyenne d’altitude (Centre et Nord). Ces marais,<br />
en raison de leur hydromorphie élevée en saison des pluies (octobre à mai), ne peuvent être<br />
valorisés par une autre culture que le riz durant cette période de l’année. Il importe donc de<br />
savoir si les filières locales (Imbo et marais) possèdent suffisamment<br />
d’atouts/forcesindispensablespour continuer à se développer dans un environnement<br />
concurrentiel exercé par le riz importé de l’Asie et de la Tanzanie.<br />
L’analyse des facteurs naturels, humains et technologiques nécessaires pour engendrer et<br />
maintenir les avantages compétitifs du riz produit au Burundi a montré des résultats<br />
différenciés selon les rizicultures et selon les zones de culture considérées.Pour les ressources<br />
naturelles dont une filière a besoin pour son expansion, il s’avère qu’au niveau macroéconomique<br />
le pays possède des limitations réelles au niveau des terres cultivables sur<br />
lesquelles que le riz peut compter pour cette fin. La forte démographie burundaise (320<br />
hab/km 2 ) constitue une vraie contrainte, mais des terres valorisables par le riz existent encore.<br />
Ainsi, les régions des marais comptent 50.000 ha de terres potentiellement propicesà la<br />
culture du riz mais qui ne sont effectivement pas mises en valeur faute d’aménagements<br />
hydro-agricoles adéquats. Ces terres passent une période de près de huit mois (octobre-mai)<br />
par an sous inondation permanente ou semi-permanente. Elles ne sont donc cultivées que<br />
durant une courte période de quatre mois de décrue en saison sèche (juin-septembre). Dans la<br />
plaine de l’Imbo, près de 7.000 ha de terres semi-arides sont susceptibles d’accueillir la<br />
riziculture qui est pour le moment pratiquée sur une superficie identique (7.000 ha).<br />
A part la ressource ‘terre’, l’eau disponible au Burundi est amplement excédentaire par<br />
rapport aux besoins actuels. En effet, les ressources en eaux pluviales et superficielles (20,2<br />
10 9 m 3 ) sont déjà de loin supérieures aux besoins (0,5 10 9 m 3 ) totaux internes, sans tenir en<br />
compte les eaux souterraines non encore exploitées. La riziculture n’est donc pas limitée sur<br />
cet aspect, ce sont plutôt les faibles technologies d’aménagement, d’irrigation et de drainage<br />
qui posent problème.Autrement, de l’eau existe en abondance pour irriguer des superficies<br />
doubles ou même triples de celles actuellement emblavées (24.000 ha).<br />
Le climat est aussi est un des facteurs naturels qui conditionnent la culture du riz. Au vu des<br />
exigences du riz en termes de température, d’ensoleillement, de vent et d’humidité relative,<br />
les avantages compétitifs sont surtout localisés dans la plaine de l’Imbo qu’en marais. Ces<br />
derniers connaissent parfois des coulées d’air froid pendant la nuit durant la saison sèche,<br />
phénomène qui induit la stérilité des épillets de la plupart des variétés actuellement cultivées<br />
au Burundi. De même, les fréquents nuages observés dans les régions des marais sont<br />
susceptibles d’augmenter l’incidence des maladies fongiques et bactériennes, réduisant ainsi<br />
la qualité et la quantité du paddy produit. A des altitudes très élevées (supérieures à 1.700 m)<br />
beaucoup de marais sont tourbeux et difficilement utilisables à des fins agricoles.<br />
Si l’analyse et la comparaison des filières rizicoles s’effectuent au niveau micro-économique,<br />
on constate aussi que la plaine de l’Imbo garde un avantage par rapport aux marais. Les<br />
riziculteurs des trois zones ciblées de l’Imbo possèdent en moyenne des rizières de0,70 ha en<br />
zone 1, de 0,45 ha en zone 2 et de 1,60 ha en zone 3. Cette dernière compte en plus des terres<br />
fraîchement défrichées de la réserve naturelle de la Rusizi qui ont une fertlité naturelle<br />
supérieure aux autres terres de la région. Dans la filière des marais par contre, la forte<br />
176 Chapitre 5. Principales conclusions et perspectives