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Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...
Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...
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Les stocks étaient globalement constants durant les trois dernières années précédant la<br />
crise c’est-à-dire de 2004 à 2007 ; ils avoisinaient 100 millions de tonnes de riz usiné ;<br />
Les échanges de riz ont continué à augmenter même en période de crise. Durant les<br />
quatre premiers mois de 2008, ils ont même dépassé de 20% ceux de la même période<br />
en 2007 alors que les prix avaient été rehaussés jusqu’à 150% (Dawe, 2010).<br />
La hausse descours du riz trouveses origines ‘indirectes’ en dehors du marché du riz. Ces<br />
facteurs externes sont :<br />
La hausse du prix du pétrole qui s’est installée depuis 2004 ;<br />
La faiblesse du dollar américain, la monnaie des transactions internationales ;<br />
La fabrication de biocarburants qui réduit l’offre alimentaire de céréales ;<br />
La mise en place des tarifs sur l’échange du maïs et du soja qui sont sollicités pour la<br />
fabrication des biocarburants ;<br />
La chute de production du blé de 2005 à 2007 induisant une hausse des prix (blé) de<br />
67% de mai à juillet 2007 (Dawe, 2010).<br />
Ces facteurs ont alors créé un climat d’incertitude sur le marché des céréales en général (blé et<br />
maïs) et du soja. C’est cette incertitude qui a alors poussé les gouvernements des grands pays<br />
exportateurs et importateurs du riz à prendre des décisions importantes pour garantir l’offre<br />
domestique sur leurs marchés respectifs, lesquelles mesures constituent la ‘cause directe’de la<br />
crise du marché du riz.<br />
Parmi les pays exportateurs, c’est l’Inde (3 ème exportateur mondial) qui prit en premier lieu<br />
ces mesures. Au début de l’année 2007 en effet, l’Inde accusait une chute de production du<br />
blé qui risquait de déséquilibrer le marché domestique des céréales. Elle a alors fait des<br />
restrictions à l’exportation du riz et instauré des prix minimum à l’exportation (riz non<br />
Basmati) supérieurs aux prix du marché. Par la suite, le Vietnam (2 ème exportateur) a pris les<br />
mêmes décisions, suivi par d’autres pays exportateurs moins importants comme la Chine, le<br />
Cambodge, l’Egypte, etc…La Thaïlande (1 er exportateur) a joué un grand rôle régulateur<br />
durant cette crise. Elle n’a pas fait de restrictions à l’exportation comme l’Inde et le Vietnam ;<br />
elle a continué à approvisionner le marché mondial à raison de 1 million de tonnes de riz<br />
usiné par mois pendant les six mois de crise aiguë (Chalmin, 2010 ; Dawe, 2010).<br />
Ce sont ces interventions des pays exportateurs sur le marché du riz qui ont d’abord transmis<br />
un signal d’incertitude et de panique. De même, les grands pays importateurs de riz ont opté<br />
pour des politiques conduisant aux mêmes résultats que les pays exportateurs. Les Philippines<br />
et le Bangladesh par exemple, soucieux d’augmenter leurs stocks intérieurs, ont procédé à des<br />
accords d’achat de gouvernement à gouvernement respectivement avec le Vietnam et l’Inde.<br />
Par la suite, ils ont lancé des appels d’offre d’achat de grandes quantités de riz à des prix plus<br />
élevés que ceux du marché, ce qui a accru la pression sur les cours. Cette pression a été<br />
accentuée par les opérateurs, les intermédiaires et les producteurs de riz qui ont parfois<br />
spéculé sur la hausse future des prix en stockant des quantités considérables de riz pour cette<br />
fin.En fin de compte, ce sont ces interventions des gouvernements des pays exportateurs<br />
d’abord et importateurs ensuite sur un marché étroit qui ont entraîné une envolée plus rapide<br />
et plus amplifiée des prix du riz que ce qui a été observé sur le marché d’autres céréales (blé<br />
et maïs) [Dawe, 2010].<br />
100 Chapitre 3. Contexte national de la riziculture et marché mondial du riz