scientific published
Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...
Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Le double cycle annuel de production permis par les nouvelles cultures à cycle court est aussi<br />
à l’origine de chevauchements de travaux agricoles et d’imbrication des cycles de différentes<br />
cultures associées. Ainsi par exemple, le haricot semé en association avec le maïs suivi du<br />
sorgho (haricot + maïs/sorgho) était récolté en décembre. Immédiatement, le sorgho était<br />
semé à la volée entre les plants de maïs qui était récolté en février en même temps qu’on<br />
faisait le sarclage du sorgho. Ce dernier subissait un second sarclage en avril alors qu’avait<br />
déjà débuté la moisson de l’éleusine qui s’étalait de mars à mai. Le mois de juillet était<br />
consacré à la récolte du sorgho et aux travaux de labour et de semis dans les bas-fonds et les<br />
marais. Il apparaît que cette double culture est allée de pair avec une augmentation de travail<br />
rendue possible par le décalage des divers travaux, ce qui a permis une augmentation de la<br />
productivité globale du travail.<br />
L’augmentation de la production liée à la double culture devait naturellementprovoquer une<br />
exportation des réserves minérales du sol. Pour les restituer, les agriculteurs recouraient à la<br />
fumure organique provenant du bétail (bouse). En cas d’un nombre réduit de têtes de bétail,<br />
l’agriculteur devait en priorité servir les parcelles en rotation avec deux productions annuelles,<br />
situées généralement près de l’enclos. L’élevage, de par la fumure qu’il pouvait offrir, se<br />
trouvait au centre du processus de restitution de la fertilité. Il était donc à la base de<br />
l’augmentation de la productivité agricole. Ceux qui ne le pratiquaient pas pouvaient<br />
difficilement se prêter à ce nouveau système cultural et in fine à des accroissements de<br />
productivité.<br />
Le système connut un déclin avec la fin du 19 ème siècle. En effet, le bétail qui constituait le<br />
centre de reproduction de la fertilité, a été décimé par diverses maladies dont la peste bovine,<br />
la fièvre aphteuse et la trypanosomiase. La chute de production s’en serait suivie avec ses<br />
corollaires de famines et disettes. Selon certains auteurs spécialistes du pays, le système<br />
agraire burundais avait atteint ses limites. L’effectif de bétail sensiblement réduit par les<br />
diverses épizooties ne parvenait plus à fournir assez de fumure qui devenait de plus en plus<br />
indispensable en raison des doubles cycles culturaux (Chrétien, 1989)<br />
3.3.1.3. La révolution bananière et les associations culturales complexes 12<br />
L’introduction de la banane et son expansion furent généralisées dès la fin du 19 ème et au début<br />
du 20 ème siècles.Jusque dans les années 1950, le système cultural burundais était relativement<br />
bien différencié. Dans la majeure partie du pays, on pouvait aisément distinguer, à partir de<br />
l’enclos vers le bas de la colline, une succession de parcelles portant les cultures suivantes :<br />
‣ Une parcelle de bananeraie autour et près de l’enclos ;<br />
‣ Des parcelles à deux récoltes annuelles selon le calendrier établi depuis le 18 ème siècle<br />
(haricot-maïs/sorgho) ;<br />
‣ Une parcelle de café ;<br />
‣ Des parcelles avec une seule récolte annuelle (patate douce, manioc ou éleusine) suivie<br />
d’une friche ;<br />
‣ Des pâturages naturels individuels ou indivis vers le bas de la colline ;<br />
‣ Des bas-fonds et/ou des marais parfois exploités en saison sèche par des cultures de cycle<br />
court (haricot, pomme de terre, cultures maraîchères, etc…).<br />
12<br />
Source : http://Jardinons.wordpress.com/2008/06/22/Les incroyables-jardiniers-des-collines-du-burundi lu le<br />
11/10/2009 et Cochet (2003).<br />
Chapitre 3. Contexte national de la riziculture et marché mondial du riz 45