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Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...

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attaques de maladies et ravageurs, etc…). La filière de l’Imbo, par sa proximité aux<br />

institutions de recherche basées à Bujumbura qui est dans la plaine de l’Imbo, parvient à<br />

accéderauxquelques technologies disponibles (engrais, semences sélectionnées, produits<br />

phyosanitaires) et peut produire du riz de qualité (bonnes variétés).<br />

Ce sont donc tous ces paramètres de production qui inculquent des coûts différenciés entre les<br />

riziculteurs des deux filières étudiées (Imbo et marais). La comparaison des coûts de<br />

production montre que les coûts moyens par unité de surface sont plus élevés dans la plaine<br />

de l’Imbo car les producteurs investissent dans cette culture marchande. Dans les marais, ils<br />

investissent moins et comptent sur la main d’œuvre familiale. Ce sont donc les riziculteurs de<br />

l’Imbo, plus productifs en variétés de bonne qualité, qui sont finalement plus compétitifs. La<br />

zone 3, dont les terres nouvelles bénéficient d’une fertilité naturelle, comprend ainsi les<br />

exploitants les plus concurrentiels en termes de coûts de production.<br />

S’agissant des technologies post-récolte, force est de reconnaitre qu’elles présentent des<br />

défaillances énormes dommageables surtout à la qualité du riz blanc. En effet, en régions des<br />

marais particulièrement, le mélange variétal à la récolte, le mauvais séchage, les conditions<br />

inadéquates de conservation et le faible entretien des rizeries utilisées pour le décorticage du<br />

paddy concourent tous à la réduction de la qualité du riz blanc. Ce dernier contient des grains<br />

de taille hétérogène, des impuretés mélagées aux grains de riz et des taux de brisures élevés.<br />

Ce riz des marais de basse qualité présente donc des faiblesses de concurrence vis-à-vis du riz<br />

de l’Imbo et du riz importé. Il ne peut qu’être commercilaisé sur les marchés locaux des zones<br />

de production qui offrent naturellement un bas prix en raison du faible pouvoir d’achat des<br />

consommateurs. C’est pour cette raison que cette filière crée peu de richesse et rémunère<br />

moins bien ses agents.<br />

Par contre, les techniques post-récolte de la filière rizicole de l’Imbo sont relativement<br />

meilleures qu’aux marais. La vieillissante rizerie industrielle (SRDI) est progressivement<br />

supplantée par les rizeries privées de petite taille (Colombini), plus modernes et efficientes.<br />

Cependant, elles combinent le décorticage et le blanchiment et ne parviennent pas à produire<br />

du riz blanc de très haute qualité (supérieure). La filière est donc moins avantagée sur ce<br />

segment particulier de marché qui est récupéré par le riz importé (Basmati). Dans tous les<br />

deux cas, les défaillances du maillon de technologies post-récolte constitue un vrai hancicap.<br />

Il hypothèque l’avantage concurrentiel du riz blanc même pour des variétés locales réputées<br />

pour leurs caractéristiques organoleptiques (C18, V14 et V18).<br />

A côté des activités effectuées dans chaque filière, le système de production agricole en place<br />

dans chaque région exerce une influence sur les activités de production du riz. En régions des<br />

marais particulièrement, la forte pression sur les terres cultivables, les rotations culturales<br />

effectuées entre le riz et les autres cultures, l’absence de pratique de la jachère et de la<br />

fertilisation minérale ou organique autorisent à l’obtention d’un rendement inférieur à 2 t/ha.<br />

Dans la plaine de l’Imbo, c’est surtout le système semi-intensif des grandes exploitations qui<br />

semble renforcer les avantages compétitifs. Il permet d’avoir un très bon rendement avec des<br />

variétés de très bonne qualité.<br />

Si l’on analyse la confrontation entre le riz importé et le riz local (majoritairement produit<br />

dans la plaine de l’Imbo) sur le marché de Bujumbura, il est clair que le riz local est moins<br />

concurrentiel. Les coûts de production élevés liés aux intrants importés, les coûts de<br />

transaction dûs à beaucoup d’intermédiaires, la forte taxation agricole et la faible protection<br />

du marché local rendent le riz local moins compétitif que le riz asiatique et tanzanien.<br />

Cependant, si on majore le taux de tarification jusqu’à 75% au moins, le riz local parvient à<br />

être protégé de la concurrence extérieure. L’ouverture des frontières entre les pays membres<br />

178 Chapitre 5. Principales conclusions et perspectives

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