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Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...

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prospéraient les activités de chasse et d’élevage pour les populations de la région du<br />

Mumirwa surplombant la plaine de l’Imbo (Ntizompeba, 1993).<br />

L’occupation effective et la mise en valeur de la plaine de l’Imbo remontent aux années 1950.<br />

Convaincue de la sous-exploitation de ces terres fertiles et dans le souci d’introduire une<br />

seconde culture de rente après le café initié dans les années 1930, l’administration tutélaire<br />

belge décida d’y implanter despaysannats cotonniers. Pour cela, des lotissements de terres de<br />

4 ha chacun furent mis en place et attribués en usufruit aux populations locales d’abord, puis<br />

aux immigrants encouragés par l’autorité administrative en provenance des provinces plus<br />

densément peuplées des plateaux centraux (Gitega, Muramvya et Ngozi). Ces paysannats, de<br />

taille égale (4 ha), étaient disposés le long des pistes parallèles (transversales) débouchant sur<br />

une route principale et perpendiculaire à elles (dorsale).<br />

Comme illustré par la figure 3.8, chaque paysannat était subdivisé en 10 parcelles égales de<br />

40 ares chacune. Alors que la première et la seconde parcelle étaient respectivement affectées<br />

au boisement et à la maison d’habitation, les autres parcelles étaient cultivées en assolement à<br />

raison de deux parcelles successives de coton, une pour les cultures associées (haricot et maïs<br />

associés parfois avec du manioc), une autre pour le manioc jeune (moins de 1 an), une<br />

parcelle pour le manioc adulte (1 à 2 ans) et trois parcelles de jachère. Cet aménagement<br />

homogène était de nature à faciliter l’encadrement agricole du coton et surtout le traitement<br />

phytosanitaire par avion des parcelles cotonnières qui étaient situées au même niveau dans<br />

tous les paysannats (Kibiriti, 1981).<br />

Après l’indépendance du Burundi en 1962, les paysannats et par voie de conséquence la<br />

culture du coton furent désorganisés et partiellement abandonnés. Le départ des techniciens<br />

étrangers chargés de l’encadrement agricole, la dégradation des infrastructures (réseaux de<br />

drainage et pistes) et les inondations consécutives aux pluies diluviennes des années 1961 à<br />

1965 en sont partiellement responsables. Dans les années 1970, en raison de l’augmentation<br />

de la population et donc des demandeurs de la terre à cultiver, le plan initial d’exploitation des<br />

paysannats et de la culture du coton a été modifié. Une nouvelle redistribution des lots a<br />

réduit leur taille qui passa de 4 ha à 2 ha. Au fil des années, la croissance démographique<br />

galopante (≈ 3%/an) et partant la réduction des superficies cultivables, finit par complètement<br />

changer la physionomie et la logique agricole des paysannats. Non seulement les superficies<br />

par exploitation et donc des parcelles allouées à chaque spéculation se réduisaient au fil des<br />

générations, mais aussi le système cultural d’assolement qui avait son sens agronomique<br />

(restitution de la fertilité), ne pouvait plus être respecté. Ainsi par exemple, il n’était plus<br />

possible de laisser en jachère trois parcelles d’une superficie de plus de 1 ha. De même, les<br />

parcelles cotonnières n’avaient plus ni la taille originale de 40 ares chacune, ni l’homogène<br />

disposition qui facilitait le traitement phytosanitaire.<br />

Concernant le statut foncier, les terres cultivées restent officiellement des concessions de<br />

l’Etat qui peut théoriquement les reprendre et les affecter autrement. Cette situation crée<br />

encore aujourd’hui une certaine confusion sur le statut juridique des terres de la plaine de<br />

l’Imbo. La question qui se pose est de savoir si les exploitants des paysannats et leurs<br />

descendants qui valorisent ces terres depuis plus d’un demi siècle sont les propriétaires à part<br />

entière pouvant jouir de tous les droits y relatifs à savoir ‘exploiter, faire louer et/ou vendre<br />

les parcelles de terre’. Dans le reste du pays, le code foncier de 1986 stipule que lorsqu’une<br />

terre (de colline) est exploitée pendant 30 ans d’affilée, elle devient la propriété dudit<br />

exploitant. La commission ‘terres et autres biens’ chargée par les accords de paix burundais<br />

d’Arusha (août 2000) de régler le problème foncier et celui d’autres biens en conflit entre les<br />

rapatriés (suite aux différentes guerres civiles) et ceux restés au pays semble aller dans ce sens<br />

pour les anciens paysannats.<br />

50 Chapitre 3. Contexte national de la riziculture et marché mondial du riz

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