16.10.2015 Views

scientific published

Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...

Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

2. Approches de développement de la riziculture irriguée à l’Imbo<br />

L’introduction du riz irrigué s’est réalisée selon « l’approche projet » qui était en vogue dans<br />

les années 1970 et 1980. En effet, les financements de mise en valeur des aménagements<br />

étaient négociés par l’Etat sous forme de projets qui se chargeaient de la mise en place et de la<br />

gestion des périmètres rizicoles. D’une durée de cinq ans pouvant être prorogé, le projet FED<br />

d’abord, Nyamabere (coréen) ensuite, les projets Est-Mpanda (BAD) et Rukaramu (chinois)<br />

enfin, ont tous procédé de la même façon. Les travailleurs du projet bénéficiaient de la<br />

rémunération salariale régulière pour les services fournis alors que les exploitants<br />

bénéficiaient de lots de terres bien aménagés et prêts à être emblavés de riz.<br />

Des reproches ont été plus tard formulés au vu de la situation des aménagements rizicoles<br />

après que les projets eurent cessé leurs activités. Il s’est posé un problème de pérenniser les<br />

acquis. En effet, les riziculteurs n’ont pas toujours été en mesure d’entretenir les<br />

infrastructures hydro-agricoles car ils n’ont pas été associés durant la vie des projets. De plus,<br />

ils n’étaient pas organisés de manière à agir collectivement pour le bien commun constitué par<br />

ces ouvrages d’irrigation. Ainsi, certaines parcelles rizicoles couvrant près de 200 ares furent<br />

abandonnées à Rukaramu (commune de Mutimbuzi) en raison du faible accès à l’eau<br />

d’irrigation, d’autres à Maramvya (commune de Gihanga) et à Musenyi (commune de<br />

Mpanda) à cause de l’excès de salinité (SRDI, 2007).<br />

Depuis les années 1990 à 2000, une nouvelle approche participative de gestion des<br />

aménagements rizicoles fut adoptée. Pour pérenniser les infrastructures hydro-agricoles, les<br />

riziculteurs encadrés par la SRDI ont été organisés en associations par village, soit un total de<br />

17 associations. Ce sont donc ces dernières qui assurent l’entretien des canaux, la répartition<br />

équitable de l’eau entre les différentes parcelles, la distribution des intrants fournis à crédit par<br />

la SRDI, la collecte et le stockage du paddy dans des hangars de la SRDI installés par village.<br />

En retour, elles perçoivent de la part de la SRDI une rétrocession proportionnelle au volume<br />

des services rendus. A chaque campagne agricole, les associations de riziculteurs sont aussi<br />

impliquées lors de la répartition des gains issus de la culture par la détermination du prix au<br />

producteur et du riz blanc.<br />

3. Des aménagements rizicoles au bilan mitigé<br />

L’impact des aménagements rizicoles peut s’analyser sous divers angles: au niveau du<br />

développement rural, au niveau économique et sur la durabilité de l’activité rizicole.<br />

Concernant le développement rural de cette région autrefois insalubre et sous-occupée, il<br />

apparaît que des résultats tangibles ont été atteints. L’adduction d’eau potable et l’installation<br />

de bornes fontaines dans chaque village, la construction d’une dizaine d’écoles primaires, de<br />

six centres de santé et d’un centre de formation social, l’aménagement des routes reliant les<br />

villages et les champs rizicoles ont amélioré les conditions de vie des populations locales. Au<br />

niveau des maisons d’habitation, même si la plupart des murs sont en pisé avec un pavage en<br />

terre, la toiture est souvent constituée de tôles, ce qui est mieux par rapport à la situation<br />

d’avant-projet. Des problèmes d’assainissement subsistent certes par endroits notamment des<br />

eaux stagnantes qui constituent la source du paludisme par exemple.<br />

Sur le plan économique, l’augmentation du rendement semble être le résultat le plus<br />

significatif. Sur les 4.000 ha actuellement emblavés de riz, la production du paddy s’est<br />

établie à 22.000 tonnes en 2009, soit un rendement moyen de 5,2 tonnes/ha. Cette<br />

augmentation de rendement est imputable à un encadrement soutenu de la SRDI qui fournit à<br />

crédit les intrants (engrais, semences et produits phytosanitaires). Elle avalise aussi les<br />

riziculteurs pour leur permettre d’accéder au crédit bancaire indispensable pour payer la main<br />

54 Chapitre 3. Contexte national de la riziculture et marché mondial du riz

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!