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Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...
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démographie et l’exiguïté des terres y afférentes conduisent au morcellement des marais à<br />
telle enseigne queles rizières sont de petite taille, variant de 0,20 ha en zone 4 à 0,48 ha en<br />
zone 6. De plus, ces rizières ne sont même pas fertilisées, les exploitants croyant que les<br />
marais bénéficient d’une fertilité illimitée consécutive aux apports d’érosion des collines en<br />
amont.<br />
Concernant les ressources humaines nécessaires à toute activité de production agricole, la<br />
forte démographie du pays ne rend pasnécessairement les filières autosuffisantes sur cet<br />
aspect. Même si les exploitants des deux filières disposent d’une main d’œuvre familiale<br />
assez large (1,7 à 2,3 UTH/ménage), les périodes de pics des travaux culturaux sont<br />
caractérisées par une pénurie en forces de travail. Cela est surtout imputable au caractère<br />
manuel et à l’usage de matériels aratoires rudimentaires (houe, machette, etc…)dans<br />
l’agriculture burundaise. En zone2 de l’Imbo particulièrement, la synchronisation des travaux<br />
dans les périmètres rizicoles (SRDI)ne tolère aucun retard sur le calendrier. C’est ainsi que les<br />
riziculteurs sont obligés d’engager quasi exclusivement de la main d’œuvre salariée<br />
temporaire provenant des régions densément peuplées de Gitega, de Kayanza, de Muramvya<br />
et de Ngozi. Cette pratique ne fait pas que résoudre des problèmes (calendrier), elle en crée<br />
d’autres notamment la hausse des coûts salariaux et donc des coûts de production. Par<br />
ailleurscettezone de l’Imbo est proche de la ville de Bujumburareconnue pour des salaires<br />
agricoles plus élevés qu’ailleurs. Dans les marais, l’entraide familiale et le manque de<br />
liquidités financières réduisent ce genre de charges.<br />
Le financement des activités culturales constitue un autre aspect primordial pour renforcer les<br />
avantages compétitifs de toute filière agricole. Il permet d’investir notamment par l’achat des<br />
intrants (engrais, produits phytosanitaires, semences) ou le paiement des travaux extérieurs.<br />
La faiblesse des ressources financières constitue un grand handicap limitant la compétitivité<br />
des filières locales. Nos investigations de terrain ont montré que tous les agents de chaque<br />
filière éprouvent des difficultés d’y accéder. Cependant, ceux de la plaine de l’Imbo<br />
parviennent à s’en sortir relativement mieux qu’en marais. Ainsi, les producteurs de la zone 2<br />
(SRDI) reçoivent un crédit nature (intrants) et en espèces dont ils ont besoin avec l’aval de la<br />
SRDI pour chaque campagne agricole. En zones 1 et 3 aussi, la proximité de la ville de<br />
Bujumbura permet aux agents (producteurs, usiniers et commerçants) d’accéder aux microfinances.<br />
Toutes ces opportunités sont très rares en riziculture des marais. Quelques<br />
fonctionnaires ou commerçants de la région octroient des crédits à de très forts taux d’intérêt,<br />
remboursables à très court terme. Parfois, ces usuriers s’approprient des rizières qu’ils ne font<br />
que récolter pour récupérer leur dû.Cet aspect constitue donc un goulot d’étranglement pour la<br />
compétitivité des filières, particulièrement celle des marais. Même dans l’Imbo SRDI (zone 2)<br />
autrefois garantie d’un crédit bancaire, les difficultés liées à la mauvaise gestion de cette<br />
entreprise publique (impayés de l’Etat) ont commencé à compromettre cette opportunié. C’est<br />
ainsi que la BNDE a refusé de financer l’achat du paddy durant la campagne 2010à cause des<br />
impayés de la SRDI.<br />
A côté des ressources naturelles, humaines et financières de chaque filière, ce sont les<br />
technologies disponibles pour la production et la transformation du paddy qui affectent la<br />
quantité et la qualité du riz blanc. La production est actuellement confrontée à demultiples<br />
difficultés : la recherche est en veilleuse faute de ressources financières et humaines après<br />
l’arrêt de plusieurs coopérations extérieures en raison de la guerre civile. Il en est de même<br />
de l’encadrement agricole dépourvu de moyens et caractérisé par une faible motivation<br />
salariale des employés. Ainsi, les régions reculées des marais ne sont plus approvisionnées en<br />
semences de qualité (sélectionnées). Les riziculteurs, pour leur majorité, conservent les<br />
semences prelevées sur la récolte précédente durant plusieurs cycles (près de dix ans). Pour<br />
cela, le rendement et la qualité du paddy se dégradent au fil des années (mélange variétal,<br />
Chapitre 5. Principales conclusions et perspectives 177