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Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...

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Au fil du temps, le système cultural des collines devenait de moins en moins structuré<br />

qu’auparavant en raison principalement de la réduction de la surface cultivable liée à la<br />

pression démographique. Pour maximiser les petites superficies disponibles, l’association des<br />

cultures est devenue quasi systématique, la jachère a disparu et la succession des cultures au<br />

cours de l’année culturale est devenue complexe. De même, la superficie réservée aux<br />

pâturages se rétrécit ou disparaît complètement tandis que la bananeraie s’agrandit et<br />

s’associe aussi aux cultures d’ombrage (courge, colocase, taro, etc…).<br />

En fin de compte, avec l’introduction récente du riz dans les marais de moyenne altitude, le<br />

système cultural burundais fut légèrement modifié et se résume en trois grands ensembles :<br />

‣ La bananeraie dense associée aux cultures d’ombrage (courge, colocase, taro, etc…) sur les<br />

collines ;<br />

‣ L’association complexe de céréales, de légumineuses et de tubercules sur les collines;<br />

‣ Dans les marais, la culture du riz en saison pluvieuse (décembre à juin) en assolement avec<br />

les cultures à cycle court (haricot, pomme de terre, cultures maraîchères) en saison sèche<br />

(juillet à octobre).<br />

Sur les terres des collines, l’intensification de la bananeraie semble avoir substitué l’élevage<br />

dans son rôle de transfert de la fertilité. En effet, la banane à bière, la plus répandue, n’exporte<br />

pas beaucoupd’éléments minéraux du sol (azote, phosphore et potassium) car le jus ne<br />

contient que du sucre et de l’eau. De plus, les résidus de récolte (peaux de banane et résidus<br />

de pressage du vin de banane), les feuilles et les troncs de bananiers abattus après la récolte<br />

sont restitués au sol. La bananeraie permet donc une reproduction de la fertilité du sol en lieu<br />

et place de l’élevage sensiblement réduit par la contraction des pâturages liée à la pression<br />

démographique.<br />

Par ailleurs, le processus d’associations culturales s’est complexifié avec plusieurs cultures à<br />

la fois. Ainsi par exemple, à l’association des céréales (maïs, sorgho) aux légumineuses<br />

(haricot, petit pois), les exploitants ajoutent par endroits quelques plants de manioc et de<br />

patate douce. A la bananeraie s’ajoute les colocases, les courges, les arbres fruitiers et les<br />

plants agro-forestiers (Grevillea). Cette association multi-culturale s’est révélée être un<br />

mécanisme d‘adaptation qui respecte une logique agronomique et économique. En effet, les<br />

cultures associées ont souvent des ports et/ou des enracinements différents et<br />

complémentaires. Ainsi, au maïs et au sorgho à ports dressés sont associés le haricot, le petit<br />

pois et la pomme de terre à ports étalés. Le bananier à port arboré est associé aux courges et à<br />

la patate douce à ports rampants. Ainsi, la concurrence pour la lumière est naturellement<br />

évitée. Il en est de même pour l’enracinement, certaines légumineuses à racines superficielles<br />

fixent l’azote atmosphérique qui profite aux céréales auxquelles elles sont associées. En fin de<br />

compte, la production globale par unité de surface s’accroît sensiblement.<br />

Le calendrier cultural actuel basé sur l’association complexe de plusieurs cultures est<br />

schématisé par le tableau 3.4. A partir de ce dernier, il apparaît que l’assolement et<br />

l’association de plusieurs cultures entraînent une imbrication des cycles culturaux et exigent<br />

des travaux agricoles quasi continus. Ainsi, semé en octobre en association avec le maïs, le<br />

haricot est récolté en décembre, juste avant le semis du sorgho. Ce dernier s’effectue en<br />

janvier juste avant la récolte du maïs en février. Quant à la patate douce, les boutures sont<br />

implantées en novembre lors du sarclage du haricot ; puis est récoltée en avril/mai lors du<br />

second sarclage du sorgho qui est récolté en juillet. Pour les cultures pérennes comme la<br />

banane et le manioc, leur entretien se fait en même temps que les travaux de semis, de<br />

sarclage et/ou de récolte des cultures annuelles y associées. La récolte des cultures pérennes<br />

est étalée sur toute l’année sauf pour le café qui s’effectue en avril/mai, quelques semaines<br />

avant la moisson du riz en mai/juin. L’imbrication des cycles culturaux dans des associations<br />

46 Chapitre 3. Contexte national de la riziculture et marché mondial du riz

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