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Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...
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Les exploitants compensent l’absence d’un encadrement public officiel par un service<br />
payant assuré par des spécialistes de la région (SRDI) ou en provenance des ministères<br />
techniques (agriculture et environnement) basés dans la capitale Bujumbura ;<br />
Les exploitants accèdent au crédit des micro-finances (CECM) et/ou des banques<br />
(BNDE) ; ils achètent directement les engrais sur le marché de Bujumbura ;<br />
La zone dispose encore de terres irrigables (7.000 ha) pouvant être converties en<br />
périmètres rizicoles moyennant des investissements conséquents en infrastructures<br />
d’irrigation car les sources d’eau y sont réelles (rivières Kajeke et Mutimbuzi).<br />
En bref, ce système de production est l’unique des trois qui présente des atouts susceptibles<br />
d’accroître le pouvoir compétitif de la filière rizicole. En effet, il bénéficie des opportunités<br />
d’augmenter la production globale de riz de la région et donc du pays. D’abord, la zone<br />
bénéficie encore de larges étendues de terres semi-arides (7.000 ha) qui peuvent être<br />
aménagées en périmètres rizicoles si les moyens financiers et les services techniques<br />
permettent de mettre en place un système d’irrigation fiable car les sources d’eau sont<br />
abondantes. Mises en culture, ces terres produiraient au moins 35.000 t paddy (rendement de<br />
base de 5 t/ha), soit près de la moitié de la production obtenue en 2009 (78.492 t paddy) alors<br />
que les importations s’établissent à près de 3.200 t riz usiné (soit 4.920 t équivalent paddy).<br />
Ainsi, la demande nationale serait largement couverte et le surplus pourrait être stocké ou<br />
exporté vers les pays voisins (Rwanda et RDC). Ensuite, si les producteurs s’associent en<br />
organisations professionnelles solides, ils peuvent facilement accéder à un approvisionnement<br />
garanti en semences sélectionnées auprès des services agricoles (SRDI et ISABU), ce qui<br />
augmenterait la productivité surtout avec des variétés de bonne qualité (V14, V18 et C18). Le<br />
marché étant certain pour ces variétés préférées par les consommateurs qui forment la 1 ère<br />
qualité locale, l’augmentation de la productivité et de la production globale accroîtraient<br />
considérablement l’offre domestique de riz qui deviendrait de facto excédentaire. Cette<br />
dernière pourrait entraîner alors une réduction du prix du riz local (l’offre supérieure à la<br />
demande) qui offrirait ainsi un avantage compétitif à cette filière burundaise.<br />
4. Conclusion partielle<br />
L’analyse des coûts de production des riziculteurs enquêtés dans les six zones révèle que les<br />
coûts par unité de surface sont plus élevés en riziculture irriguée qu’en marais. Cette<br />
différence est consécutive à l’investissement en capital plus important dans la filière de<br />
l’Imbo. La compétitivité des exploitants de la zone 3 est la plus élevée car les coûts unitaires<br />
par tonnage du produit sont les plus faibles. Pour les autres zones de l’Imbo, elle est proche de<br />
celle des marais. Cependant, le faible rendement et la basse qualité du riz blanc produit en<br />
marais défavorisent la compétitivité de ses exploitants par rapport à ceux de l’Imbo.<br />
Les modes de conduite agricole pratiqués dans les diverses zones de notre étude ont montré la<br />
complexité de l’agriculture burundaise inhérente à la pratique d’associations culturales. Les<br />
systèmes de production dans lesquels le riz est produit à côté d’autres cultures influencent<br />
dans une certaine mesure sa productivité et ses capacités concurrentielles vis-à-vis du riz<br />
importé. En raison des atouts, des opportunités, des faiblesses et des limitations liées à chacun<br />
de ces systèmes, il s’est avéré que le système d’autosubsistance partielle qui sévit dans les<br />
régions de marais de moyenne altitude affaiblit plutôt cette filière rizicole. Le faible accès aux<br />
ressources financières, l’encadrement agricole déficient et la faible maîtrise du contrôle de<br />
l’eau semblent constituer les principaux handicaps. Par contre, le système de production semiintensif<br />
des petites exploitations de l’Imbo ne semble ni affaiblir, ni renforcer son pouvoir<br />
concurrentiel. Seul le système semi-intensif des grandes exploitations de la plaine de l’Imbo<br />
est de nature à accroître la productivité et la production globale de variétés de très bonne<br />
Chapitre 4. Présentation, analyse et discussion des principaux résultats 141