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Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...
Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...
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éformes visaient la restructuration des économies des pays où le poids des pouvoirs publics<br />
était trop important dans les structures économiques productives. En fait, les structures<br />
publiques, jugées trop lourdes et moins efficaces, devaient se retirer au profit des acteurs<br />
privés plus dynamiques ; l’Etat ne devait conserver que son rôle régalien.<br />
Depuis lors, le monopole de la SRDI sur l’achat du paddy dans sa zone d’action a pris fin. Les<br />
producteurs sont uniquement tenus de vendre à la SRDI une quantité de paddy juste<br />
équivalente en valeur au crédit en nature et en espèces que ladite société octroie durant la<br />
saison culturale. Le reste de la production de paddy est vendu aux privés qui offrent un prix<br />
supérieur à celui proposé par la SRDI. Cette dernière est donc en concurrence avec les<br />
collecteurs/transformateurs privés dominés par les femmes pour l’achat du paddy même dans<br />
sa propre zone d’action (zone 2). En dehors de celle-ci (zone 1 et 3), ce sont les mêmes privés<br />
qui se livrent une vive concurrence, chacun mettant en place son circuit de collecte du paddy.<br />
Ces acteurs récupèrent ainsi la grande part de la production de la plaine (soit 36% de l’offre<br />
nationale). La SRDI, via le collectif des associations des producteurs de riz (CAPRI) mis en<br />
place en 1989/1990, ne capte plus que 10,5% de l’offre totale de riz. En riziculture des marais<br />
qui produit un volume légèrement plus faible (39%) que la riziculture irriguée de l’Imbo, le<br />
système a peu changé par rapport à la période pré-1986. La moitié de la production (19,5% de<br />
l’offre nationale) est autoconsommée par les ménages, l’autre moitié est vendue aux<br />
collecteurs/intermédiaires privés travaillant souvent pour les commerçants de la région (figure<br />
4.17).<br />
Pour l’ensemble des filières rizicoles burundaises, les opérateurs privés, devenus nombreux<br />
surtout pour la collecte et la transformation du riz s’approprient ainsi la grosse part du riz<br />
commercialisé, soit 62% de l’offre totale. L’autre élément important à souligner est la perte<br />
d’influence de la SRDI sur le commerce du riz. En effet, elle a d’abord perdu ses principaux<br />
clients à savoir la Brarudi (n’achète plus de cargo), l’armée et la police qui s’approvisionnent<br />
de plus en plus chez les privés.<br />
La concurrence entre la SRDI et les privés dans la vente du riz blanc s’exerce aussi au niveau<br />
de la qualité. Jusqu’en 2008, la plupart du riz cultivé et usiné par la SRDI est un riz à grains<br />
courts (IRON 282) apprécié pour son rendement élevé. Cependant, les consommateurs<br />
urbains à moyens et hauts revenus apprécient plutôt les variétés à grains moyens (V27) et<br />
longs (L9, V14 et V18) moins productives certes mais possédant de bons caractères<br />
organoleptiques. Ce sont plutôt les bas revenus de la capitale Bujumbura et les collectivités<br />
(armée/police, écoles, maisons pénitentiaires) qui achètent le riz à grains courts de la SRDI et<br />
les brisures asiatiques jugés moins onéreux. Ces dernières années (dès l’année culturale<br />
2008/2009), la SRDI a été aussi obligée de cultiver uniquement les variétés à grains moyens<br />
(V27) et longs (V14 et V18) pour se positionner sur ce segment de marché des moyens et<br />
hauts revenus. Même au niveau de l’usinage, la rizerie industrielle perd du terrain au<br />
détriment des rizeries semi-industrielles car elle produit de plus en plus de brisures en raison<br />
de la vétusté de ses équipements.<br />
Chapitre 4. Présentation, analyse et discussion des principaux résultats 151