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Prix de vente grossiste - HAL - Francophonie, Afrique et ...

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urundaise est caractérisée par une faible structuration de la gouvernance globale. En effet, il<br />

n’existe pas de règles, de normes de qualité du produit ou de solides contrats de livraison<br />

entre divers acteurs des maillons successifs (producteurs-collecteurs-usiniers-commerçants).<br />

En riziculture des marais particulièrement, les échanges du produit d’un acteur à l’autre se<br />

font souvent presque sporadiquement et spontanément sur le centre de négoce (marché), sans<br />

contrat ni garantie de la qualité. C’est seulement au niveau de la collecte qu’un contrat tacite<br />

est verbalement établi entre les collecteurs de paddy et les commerçants qui pré-financent<br />

souvent l’activité. Mais, là aussi, c’est plus une question de confiance entre des personnes qui<br />

se connaissent car aucun écrit n’est authentifié par une quelconque juridiction pour faire<br />

respecter ce système.<br />

La riziculture irriguée de l’Imbo présente une certaine gouvernance embryonnaire qui reste<br />

limitée à la zone SRDI (zone 2). Cette société a mis en place une gouvernance qui demeure<br />

imparfaite car trop publique et hiérarchisée. En effet, elle fait signer un contrat avec les<br />

producteurs auxquels elle livre les facteurs de production : la terre, les intrants (semences,<br />

engrais, produits phytosanitaires), le crédit, l’encadrement et l’eau d’irrigation. En retour, ces<br />

producteurs ont l’obligation de lui vendre du paddy pour rembourser les crédits. En dehors de<br />

cette zone, les autres riziculteurs de la plaine (zones 1 et 3) sont caractérisés par une absence<br />

de réelle gouvernance comme en riziculture des marais. Seulement, la proximité de la ville de<br />

Bujumbura les arrange relativement ; les usiniers des alentours de cette ville font des accords<br />

verbaux avec les collecteurs et les producteurs pour leur livrer le paddy. Ces derniers<br />

reçoivent alors du crédit informel des usiniers. De même, les usiniers tissent les mêmes liens<br />

avec les commerçants grossistes de Bujumbura qui peuvent prendre le riz blanc à crédit, quitte<br />

à rembourser après la vente. Les grossistes font de même avec les détaillants. Tous ces<br />

accords sont verbaux et uniquement basés sur une confiance mutuelle entre des personnes qui<br />

se connaissent déjà ou des parentés. En définitive, il apparaît que les gouvernances législative,<br />

judiciaire et/ou exécutive ne sont pas encore une réalité dans les filières rizicoles burundaises.<br />

4.4.2.2. Quelques effets négatifs d’une imparfaite gouvernance de la filière rizicole<br />

Pour apprécier certains impacts de la gouvernance de la filière, nous avons considéré<br />

uniquement la zone SRDI (zone 2) où cette gouvernance est certes embryonnaire, publique et<br />

hiérarchisée, mais a au moins le mérite d’être enplace et peut être améliorée à partir d’un<br />

certain niveau.L’observation des séries de prix du riz produit dans cette zone et au pays en<br />

général avait révélé une tendance haussière régulière depuis plusieurs années, évolution qui<br />

serait due entre autres à une hausse des coûts de production. En analysant l’évolution des<br />

principaux postes de coûts de production de cette zone SRDI depuis 2001 à 2009, il s’avère<br />

que c’est la proportiondes engrais qui s’est accrue à un rythme nettement soutenu. En effet,<br />

alors qu’ils représentaient 6,5% des coûts totaux en 2001, ils se sont établis à 18,7% en 2008<br />

et à 24,5% en 2009. La part des engrais dans les coûts totaux de production a donc pris une<br />

importance considérable, devançant même celle du labour (mise en mottes, émiettement et<br />

nivellement) qui constituait la plus grosse charge depuis 2001(22,6%) jusqu’en 2008<br />

(18,8%)[figure 4.18].<br />

Chapitre 4. Présentation, analyse et discussion des principaux résultats 169

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